Table des matières
L’esquisse de projet présentée ici a été pensée en 2015. Les divers points décrits le sont de manière succincte, sans entrer dans tous les détails auxquels j’ai réfléchi. Ce projet constitue une base à développer pour proposer des solutions adaptées aux défis environnementaux actuels.
La réflexion contenue dans cette chronique n’est qu’une piste à explorer et, bien entendu, elle n’est pas exhaustive !
Dans cette chronique, la question de la durée qu’exigerait une telle transition n’est pas abordée. Toutefois, il est certain qu’elle ne demanderait pas plus de temps que la réalisation de nouvelles infrastructures autoroutières ou ferroviaires.
Introduction
Cela fait plus de dix ans que je me demande pourquoi, face à la situation environnementale de plus en plus préoccupante, nous ne nous orientons pas naturellement vers des solutions qui semblent pourtant évidentes. Chaque année, les preuves s’accumulent et les alertes se multiplient, mais nos choix en matière de transport et d’infrastructure restent coincés dans des schémas anciens. Il est temps d’abandonner les projets d’expansion des autoroutes, issus d’une autre époque, pour se tourner vers des options plus durables, qui répondent véritablement aux défis climatiques d’aujourd’hui.
Nous sommes à un tournant crucial de notre histoire, où il est impératif que notre gouvernement, la Confédération suisse, ainsi que les parlementaires de tous bords politiques, reconnaissent avec honnêteté la gravité des crises climatiques, environnementales et de la biodiversité. Le temps n’est plus à l’inaction ou aux demi-mesures. Il est nécessaire d’agir maintenant, non pas pour achever des projets d’infrastructure datant d’une autre époque (1), mais pour assumer nos responsabilités face aux émissions de CO2 et aux générations futures. Les autoroutes ne sont plus une solution adaptée à notre avenir (1). Ce dont notre société a besoin, c’est de projets visionnaires, ancrés dans une perspective durable qui allie le respect de l’écologie, des enjeux sociaux et des réalités économiques.
Se rassembler plutôt que se diviser, engager des discussions avec des spécialistes de chaque domaine et concevoir ensemble un projet viable et bénéfique pour toutes et tous : voilà le chemin à suivre.
Ce projet doit être pensé non pas pour nos intérêts immédiats, mais pour le bien commun, afin de bâtir un avenir en harmonie avec notre environnement.
L’idée, introduction et argumentation
Infrastructure
Si l’on considère que l’infrastructure routière actuelle est déjà en place, diminuer une grande partie des automobiles à usage individuel (2) permettrait de libérer un espace précieux pour l’installation de transports publics plus efficaces. Cette approche offrirait immédiatement une économie de ressources, en évitant la construction d’infrastructures plus larges et polluantes. L’élargissement des routes, en plus de détruire l’environnement et la biodiversité, contribue à la crise climatique. Privilégier les transports collectifs est non seulement plus durable, mais essentiel pour lutter contre cette catastrophe.
Bus plus légers
L’utilisation de bus plus petits et donc plus légers présente plusieurs avantages pour la mobilité urbaine. Premièrement, leur poids réduit minimise les dommages causés aux routes, allongeant ainsi leur durée de vie et diminuant les coûts d’entretien. De plus, ces bus peuvent circuler avec une plus grande cadence, ce qui améliore la fréquence des trajets et la fluidité des déplacements en ville. Moins encombrants que des véhicules plus lourds, ils optimisent l’espace tout en limitant leur impact.
Études
Il est clair que pour réussir la transition vers un système de transport plus durable, il est essentiel de réaliser des études approfondies avec des spécialistes. Des experts, en urbanisme, en ingénierie des transports et en écologie, des économistes et des scientifiques, devraient analyser les besoins spécifiques des villes et optimiser l’introduction de nouvelles infrastructures comme les bus légers. Ils étudieraient notamment les flux de circulation, la répartition des ressources et l’impact environnemental. Leurs recommandations permettraient d’adapter les solutions aux réalités locales, garantissant ainsi une transition efficace.
Économie
D’un point de vue économique, cette proposition présente de nombreux avantages par rapport à l’élargissement des autoroutes dans une optique de « continuité ». Les coûts initiaux de réalisation seraient nettement inférieurs. Bien que certaines entreprises de construction perdraient des mandats, d’autres secteurs verraient leurs opportunités s’étendre. Cela inclut les chauffeurs de bus et de livraison, l’entretien des véhicules de transport, ainsi que la construction et la maintenance des stations de bus et la gestion des horaires, etc.
D’autre part, il ne serait pas raisonnable d’utiliser l’argument de la perte d’emplois dans l’industrie automobile comme justification pour perpétuer un modèle obsolète et nuisible à l’environnement (2).
Responsabilités, ressources et géopolitique
Il est évident que nous ne pouvons plus continuer à fonctionner selon un modèle économique « le capital envers et contre tout ». Les catastrophes météorologiques frappent de plus en plus l’Europe et la Suisse. Les scientifiques nous alertent depuis des décennies. Aujourd’hui, il n’est plus temps de repousser les mesures nécessaires, voire obligatoires, pour entamer une transition intelligente, responsable et moderne. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière, mais d’un défi stimulant nécessitant intelligence, bon sens et initiatives porteuses d’avenir.
Nous ne pouvons plus nous fier uniquement aux avancées technologiques, comme la voiture électrique (3) ou d’autres alternatives aux énergies fossiles, pour résoudre les problèmes environnementaux. Penser que ces solutions suffiront est une illusion dans un monde aux ressources limitées. De plus, nous n’avons aucune garantie que les ressources restantes seront encore accessibles à long terme, surtout en cas de conflit géopolitique. Chaque pénurie pourrait engendrer de graves crises politiques.
Vers une mobilité durable en Suisse : repenser nos routes et nos modes de transports
Aujourd’hui, face à l’augmentation du trafic et aux objectifs climatiques de la Suisse, il est clair que l’élargissement des autoroutes ne constitue pas une solution viable à long terme. Non seulement cela engendre des coûts élevés et consomme une quantité considérable de ressources (gravier, béton, etc.), mais cela exige également des efforts constants en matière d’entretien. Plus important encore, cette approche ne résout pas le problème fondamental des embouteillages (3), qui continuera à persister malgré l’investissement massif dans ces infrastructures.
Réduire l’utilisation des voitures et créer de stations de bus aux entrées des autoroutes
La première étape consisterait à installer des parkings et des stations de bus électriques aux entrées des autoroutes. Les automobilistes peuvent y laisser leur véhicule et emprunter des bus rapides et réguliers pour rejoindre les centres urbains. Cette solution allège la pression sur les infrastructures routières et réduit les coûts d’entretien tout en facilitant l’accès aux transports en commun. Elle consomme moins de surface, donc moins de béton, et peut être mise en place beaucoup plus rapidement que l’élargissement des autoroutes, contribuant ainsi à une mobilité plus fluide et écologique.
Des vélos électriques pour les trajets urbains
Pour les trajets plus courts en ville, des stations de vélos électriques, y compris des vélos cargo, pourraient être installées aux arrêts de bus à la sortie des autoroutes. Cela permettrait aux usagers qui le souhaitent de poursuivre leur trajet de manière flexible, en utilisant les infrastructures cyclables déjà en place. Ce système de transport combiné, bus et vélos, favoriserait une mobilité plus écologique tout en réduisant la dépendance à la voiture. Quelques petits véhicules couvert, d’une ou deux places, pourraient également être utiles pour le transport occasionnel de matériel.
Des services de transport pour livraisons et déménagements
En plus de l’optimisation de réseau de bus et de vélos, un service dédié aux livraisons et aux déménagements serait mis en place. Particulièrement pour les personnes à mobilité réduites. Cela permettrait de fluidifier les transports en ville en limitant les véhicules lourds tout en fournissant une solution logistique durable et plus efficace. Ce système, couplé à des infrastructures plus légères, réduirait la détérioration des routes urbaines, générant ainsi des économies supplémentaires en entretien.
Relier les zones rurales avec des bus à la demande
Dans un deuxième temps, pour les villages et zones rurales, un système de bus à la demande, ou selon une cadence à définir, relierait les habitant·e·s aux grandes stations de bus. Cela réduirait le besoin de voiture tout en offrant un accès plus facile aux transports en commun pour celles et ceux qui vivent en dehors des centres urbains. Ce système apporterait une réponse adaptée aux défis de la mobilité dans les régions éloignées, encore une fois, sans nécessiter de lourds investissements en infrastructures puisque les routes existent déjà.
Encourager l’économie locale et réduire les déplacements
Outre les solutions de transport, il est essentiel de revitaliser les économies locales. Dans chaque village, des épiceries et marchés locaux proposant des fruits, légumes, et autres produits de première nécessité pourraient être installés. Cela permettrait aux habitant·e·s de s’approvisionner localement sans avoir à se déplacer vers de grands supermarchés en périphérie. En parallèle, des commerces artisanaux tels que des ateliers de réparation ou de restauration d’objets contribueraient à réduire les déchets tout en créant des emplois.
Des bus plus légers pour une meilleure fluidité urbaine
Avec moins de voitures en ville, des bus plus légers pourraient être utilisés. Cela permettrait de réduire l’usure des routes tout en augmentant la fréquence des trajets. Ces bus, mieux adaptés à une ville moins congestionnée, assureraient un service plus fréquent et flexible. Cette cadence élevée améliorerait encore la fluidité du trafic urbain, tout en limitant l’impact sur les infrastructures routières.
Création d’emplois et formation
La mise en place de ce nouveau modèle de mobilité permettrait de créer de nombreux emplois dans différents secteurs : gestion et maintenance des bus électriques, services de livraison, ateliers de réparation locaux, ainsi que la formation des conducteurs, etc. Cette dynamique économique offrirait des perspectives d’avenir durables et contribuerait à la transition écologique tout en stimulant l’économie locale.
Un projet en phase avec la cop26 et la neutralité carbone d’ici 2050
Ce projet s’inscrit dans les objectifs climatiques définis par la COP26 et l’Accord de Paris, qui visent à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. En réduisant les émissions de CO2 dans le secteur des transports, ce modèle de mobilité durable contribuerait activement à la lutte contre le changement climatique et préserverait la biodiversité. Il ne s’agit pas seulement d’une opportunité, mais d’une obligation collective de répondre aux besoins des générations futures. Parlementaires, politiques et citoyens doivent s’engager ensemble pour assurer la transition vers cet avenir durable.
Un projet contestable ?
Aucun argument ne pourrait aller à l’encontre d’un tel projet, qui est non seulement résilient et responsable, mais qui ne cherche pas à favoriser des profits individuels. Ce projet s’inscrit dans une logique de bien commun, visant à répondre aux défis climatiques et économiques tout en garantissant un avenir meilleur pour toutes et tous. Nous devons agir dès maintenant pour assurer la pérennité de nos sociétés et protéger les générations futures.
Conclusion
Ce projet propose une solution qui non seulement allège la pression sur les infrastructures, mais contribue aussi à la création d’emplois locaux et à la revitalisation économique des villages, tout en respectant les engagements climatiques internationaux. Il démontre qu’une alternative à l’élargissement des autoroutes est non seulement possible, mais indispensable pour assurer une mobilité durable, responsable et résiliente pour les générations futures.
En espérant que cette présentation, bien qu’elle ne traite pas des détails, vous incitera à envisager une autre approche et à vous opposer à un projet autoroutier disproportionné et irresponsable.
Liens
- NON aux méga-autoroutes : www.actif-trafic.ch
- L’autoroute A1 devra être élargie à six voies entre Lausanne et Genève, décide le Parlement : RTS 19.12.2023
- Le patronat lémanique se mobilise pour l’élargissement des autoroutes (L’ATE dénonce) : RTS 17.06.2024
Notes
- Modèle de mobilité dépassé : Miser sur l’élargissement des autoroutes ne répond pas à la nécessité urgente de repenser notre mobilité de manière plus écologique et responsable. L’argument du « on continue comme on l’a toujours fait » ignore les défis actuels de la transition climatique et la nécessité de développer des modes de transports plus verts et moins dépendants de la voiture.
- Remplacer le parc automobile fossile par des véhicules électriques n’est pas une solution réaliste en raison de la disponibilité limitée des ressources nécessaires à la fabrication de l’ensemble des composants. Au-delà de la question des matières premières, la production de millions de nouveaux véhicules aurait un impact environnemental massif, aggravant la dégradation des écosystèmes. De plus, l’extraction des matériaux nécessaires et la mise en œuvre d’une telle transition à grande échelle ne feraient que déplacer le problème plutôt que le résoudre, sans garantir une véritable durabilité à long terme.