jeudi , 5 décembre 2024
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Une alternative à l’élargissement des autoroutes

L’esquisse de projet présentée ici a été pensée en 2015. Les divers points décrits le sont de manière succincte, sans entrer dans tous les détails auxquels j’ai réfléchi. Ce projet constitue une base à développer pour proposer des solutions adaptées aux défis environnementaux actuels.

La réflexion contenue dans cette chronique n’est qu’une piste à explorer et, bien entendu, elle n’est pas exhaustive !

Dans cette chronique, la question de la durée qu’exigerait une telle transition n’est pas abordée. Toutefois, il est certain qu’elle ne demanderait pas plus de temps que la réalisation de nouvelles infrastructures autoroutières ou ferroviaires.

Introduction

Cela fait plus de dix ans que je me demande pourquoi, face à la situation environnementale de plus en plus préoccupante, nous ne nous orientons pas naturellement vers des solutions qui semblent pourtant évidentes. Chaque année, les preuves s’accumulent et les alertes se multiplient, mais nos choix en matière de transport et d’infrastructure restent coincés dans des schémas anciens. Il est temps d’abandonner les projets d’expansion des autoroutes, issus d’une autre époque, pour se tourner vers des options plus durables, qui répondent véritablement aux défis climatiques d’aujourd’hui.

Nous sommes à un tournant crucial de notre histoire, où il est impératif que notre gouvernement, la Confédération suisse, ainsi que les parlementaires de tous bords politiques, reconnaissent avec honnêteté la gravité des crises climatiques, environnementales et de la biodiversité. Le temps n’est plus à l’inaction ou aux demi-mesures. Il est nécessaire d’agir maintenant, non pas pour achever des projets d’infrastructure datant d’une autre époque (1), mais pour assumer nos responsabilités face aux émissions de CO2 et aux générations futures. Les autoroutes ne sont plus une solution adaptée à notre avenir (1). Ce dont notre société a besoin, c’est de projets visionnaires, ancrés dans une perspective durable qui allie le respect de l’écologie, des enjeux sociaux et des réalités économiques.

Se rassembler plutôt que se diviser, engager des discussions avec des spécialistes de chaque domaine et concevoir ensemble un projet viable et bénéfique pour toutes et tous : voilà le chemin à suivre.

Ce projet doit être pensé non pas pour nos intérêts immédiats, mais pour le bien commun, afin de bâtir un avenir en harmonie avec notre environnement.

L’idée, introduction et argumentation

Infrastructure

Si l’on considère que l’infrastructure routière actuelle est déjà en place, diminuer une grande partie des automobiles à usage individuel (2) permettrait de libérer un espace précieux pour l’installation de transports publics plus efficaces. Cette approche offrirait immédiatement une économie de ressources, en évitant la construction d’infrastructures plus larges et polluantes. L’élargissement des routes, en plus de détruire l’environnement et la biodiversité, contribue à la crise climatique. Privilégier les transports collectifs est non seulement plus durable, mais essentiel pour lutter contre cette catastrophe.

Bus plus légers

L’utilisation de bus plus petits et donc plus légers présente plusieurs avantages pour la mobilité urbaine. Premièrement, leur poids réduit minimise les dommages causés aux routes, allongeant ainsi leur durée de vie et diminuant les coûts d’entretien. De plus, ces bus peuvent circuler avec une plus grande cadence, ce qui améliore la fréquence des trajets et la fluidité des déplacements en ville. Moins encombrants que des véhicules plus lourds, ils optimisent l’espace tout en limitant leur impact.

Études

Il est clair que pour réussir la transition vers un système de transport plus durable, il est essentiel de réaliser des études approfondies avec des spécialistes. Des experts, en urbanisme, en ingénierie des transports et en écologie, des économistes et des scientifiques, devraient analyser les besoins spécifiques des villes et optimiser l’introduction de nouvelles infrastructures comme les bus légers. Ils étudieraient notamment les flux de circulation, la répartition des ressources et l’impact environnemental. Leurs recommandations permettraient d’adapter les solutions aux réalités locales, garantissant ainsi une transition efficace.

Économie

D’un point de vue économique, cette proposition présente de nombreux avantages par rapport à l’élargissement des autoroutes dans une optique de « continuité ». Les coûts initiaux de réalisation seraient nettement inférieurs. Bien que certaines entreprises de construction perdraient des mandats, d’autres secteurs verraient leurs opportunités s’étendre. Cela inclut les chauffeurs de bus et de livraison, l’entretien des véhicules de transport, ainsi que la construction et la maintenance des stations de bus et la gestion des horaires, etc.

D’autre part, il ne serait pas raisonnable d’utiliser l’argument de la perte d’emplois dans l’industrie automobile comme justification pour perpétuer un modèle obsolète et nuisible à l’environnement (2).

Responsabilités, ressources et géopolitique

Il est évident que nous ne pouvons plus continuer à fonctionner selon un modèle économique « le capital envers et contre tout ». Les catastrophes météorologiques frappent de plus en plus l’Europe et la Suisse. Les scientifiques nous alertent depuis des décennies. Aujourd’hui, il n’est plus temps de repousser les mesures nécessaires, voire obligatoires, pour entamer une transition intelligente, responsable et moderne. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière, mais d’un défi stimulant nécessitant intelligence, bon sens et initiatives porteuses d’avenir.

Nous ne pouvons plus nous fier uniquement aux avancées technologiques, comme la voiture électrique (3) ou d’autres alternatives aux énergies fossiles, pour résoudre les problèmes environnementaux. Penser que ces solutions suffiront est une illusion dans un monde aux ressources limitées. De plus, nous n’avons aucune garantie que les ressources restantes seront encore accessibles à long terme, surtout en cas de conflit géopolitique. Chaque pénurie pourrait engendrer de graves crises politiques.

Vers une mobilité durable en Suisse : repenser nos routes et nos modes de transports

Aujourd’hui, face à l’augmentation du trafic et aux objectifs climatiques de la Suisse, il est clair que l’élargissement des autoroutes ne constitue pas une solution viable à long terme. Non seulement cela engendre des coûts élevés et consomme une quantité considérable de ressources (gravier, béton, etc.), mais cela exige également des efforts constants en matière d’entretien. Plus important encore, cette approche ne résout pas le problème fondamental des embouteillages (3), qui continuera à persister malgré l’investissement massif dans ces infrastructures. Il est temps de repenser la manière dont nous concevons la mobilité.

Réduire l’utilisation des voitures et créer de stations de bus aux entrées des autoroutes

La première étape consisterait à installer des parkings et des stations de bus électriques aux entrées des autoroutes. Les automobilistes peuvent y laisser leur véhicule et emprunter des bus rapides et réguliers pour rejoindre les centres urbains. Cette solution allège la pression sur les infrastructures routières et réduit les coûts d’entretien tout en facilitant l’accès aux transports en commun. Elle consomme moins de surface, donc moins de béton, et peut être mise en place beaucoup plus rapidement que l’élargissement des autoroutes, contribuant ainsi à une mobilité plus fluide et écologique.

Des vélos électriques pour les trajets urbains

Pour les trajets plus courts en ville, des stations de vélos électriques, y compris des vélos cargo, pourraient être installées aux arrêts de bus à la sortie des autoroutes. Cela permettrait aux usagers qui le souhaitent de poursuivre leur trajet de manière flexible, en utilisant les infrastructures cyclables déjà en place. Ce système de transport combiné, bus et vélos, favoriserait une mobilité plus écologique tout en réduisant la dépendance à la voiture. Quelques petits véhicules couvert, d’une ou deux places, pourraient également être utiles pour le transport occasionnel de matériel.

Des services de transport pour livraisons et déménagements

En plus de l’optimisation de réseau de bus et de vélos, un service dédié aux livraisons et aux déménagements serait mis en place. Particulièrement pour les personnes à mobilité réduites. Cela permettrait de fluidifier les transports en ville en limitant les véhicules lourds tout en fournissant une solution logistique durable et plus efficace. Ce système, couplé à des infrastructures plus légères, réduirait la détérioration des routes urbaines, générant ainsi des économies supplémentaires en entretien.

Relier les zones rurales avec des bus à la demande

Dans un deuxième temps, pour les villages et zones rurales, un système de bus à la demande, ou selon une cadence à définir, relierait les habitant·e·s aux grandes stations de bus. Cela réduirait le besoin de voiture tout en offrant un accès plus facile aux transports en commun pour celles et ceux qui vivent en dehors des centres urbains. Ce système apporterait une réponse adaptée aux défis de la mobilité dans les régions éloignées, encore une fois, sans nécessiter de lourds investissements en infrastructures puisque les routes existent déjà.

Encourager l’économie locale et réduire les déplacements

Outre les solutions de transport, il est essentiel de revitaliser les économies locales. Dans chaque village, des épiceries et marchés locaux proposant des fruits, légumes, et autres produits de première nécessité pourraient être installés. Cela permettrait aux habitant·e·s de s’approvisionner localement sans avoir à se déplacer vers de grands supermarchés en périphérie. En parallèle, des commerces artisanaux tels que des ateliers de réparation ou de restauration d’objets contribueraient à réduire les déchets tout en créant des emplois.

Des bus plus légers pour une meilleure fluidité urbaine

Avec moins de voitures en ville, des bus plus légers pourraient être utilisés. Cela permettrait de réduire l’usure des routes tout en augmentant la fréquence des trajets. Ces bus, mieux adaptés à une ville moins congestionnée, assureraient un service plus fréquent et flexible. Cette cadence élevée améliorerait encore la fluidité du trafic urbain, tout en limitant l’impact sur les infrastructures routières.

Création d’emplois et formation

La mise en place de ce nouveau modèle de mobilité permettrait de créer de nombreux emplois dans différents secteurs : gestion et maintenance des bus électriques, services de livraison, ateliers de réparation locaux, ainsi que la formation des conducteurs, etc. Cette dynamique économique offrirait des perspectives d’avenir durables et contribuerait à la transition écologique tout en stimulant l’économie locale.

Un projet en phase avec la cop26 et la neutralité carbone d’ici 2050

Ce projet s’inscrit dans les objectifs climatiques définis par la COP26 et l’Accord de Paris, qui visent à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. En réduisant les émissions de CO2 dans le secteur des transports, ce modèle de mobilité durable contribuerait activement à la lutte contre le changement climatique et préserverait la biodiversité. Il ne s’agit pas seulement d’une opportunité, mais d’une obligation collective de répondre aux besoins des générations futures. Parlementaires, politiques et citoyens doivent s’engager ensemble pour assurer la transition vers cet avenir durable.

Un projet contestable ?

Aucun argument ne pourrait aller à l’encontre d’un tel projet, qui est non seulement résilient et responsable, mais qui ne cherche pas à favoriser des profits individuels. Ce projet s’inscrit dans une logique de bien commun, visant à répondre aux défis climatiques et économiques tout en garantissant un avenir meilleur pour toutes et tous. Nous devons agir dès maintenant pour assurer la pérennité de nos sociétés et protéger les générations futures.

Conclusion

Ce projet propose une solution qui non seulement allège la pression sur les infrastructures, mais contribue aussi à la création d’emplois locaux et à la revitalisation économique des villages, tout en respectant les engagements climatiques internationaux. Il démontre qu’une alternative à l’élargissement des autoroutes est non seulement possible, mais indispensable pour assurer une mobilité durable, responsable et résiliente pour les générations futures.

En espérant que cette présentation, bien qu’elle ne traite pas des détails, vous incitera à envisager une autre approche et à vous opposer à un projet autoroutier disproportionné et irresponsable.

Liens

  • NON aux méga-autoroutes : www.actif-trafic.ch
  • L’autoroute A1 devra être élargie à six voies entre Lausanne et Genève, décide le Parlement : RTS 19.12.2023
  • Le patronat lémanique se mobilise pour l’élargissement des autoroutes (L’ATE dénonce) : RTS 17.06.2024

Notes

  1. Modèle de mobilité dépassé : Miser sur l’élargissement des autoroutes ne répond pas à la nécessité urgente de repenser notre mobilité de manière plus écologique et responsable. L’argument du « on continue comme on l’a toujours fait » ignore les défis actuels de la transition climatique et la nécessité de développer des modes de transports plus verts et moins dépendants de la voiture.
  2. Remplacer le parc automobile fossile par des véhicules électriques n’est pas une solution réaliste en raison de la disponibilité limitée des ressources nécessaires à la fabrication de l’ensemble des composants. Au-delà de la question des matières premières, la production de millions de nouveaux véhicules aurait un impact environnemental massif, aggravant la dégradation des écosystèmes. De plus, l’extraction des matériaux nécessaires et la mise en œuvre d’une telle transition à grande échelle ne feraient que déplacer le problème plutôt que le résoudre, sans garantir une véritable durabilité à long terme.
  3. Élargir les autoroutes ne résout pas les bouchons, car cela attire davantage de voitures, saturant à nouveau les routes en peu de temps. L’exemple de l’autoroute A1 Genève-Nyon, qui passera de 80’000 à 130’000 véhicules par jour en seulement 10 ans, illustre bien ce phénomène. De plus, l’effet entonnoir est un réel problème : les villes ne peuvent pas élargir leurs routes proportionnellement pour absorber ce flux croissant de véhicules. Cela aggrave la congestion à l’entrée des agglomérations, rendant l’élargissement des autoroutes inefficace à long terme.

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Dernière modification le 24-10-2024 à 17:19:09 Soutenez Paul Watson, signez la pétition ! Pétition : …

3 commentaires

  1. Quand le pendulage, y compris le Temps de Vie consacré, sera à la charge de l’employeur (c’est à dire payé depuis la porte d’entrée de son habitat), donc vendu dans le prix du « Bien / Service » concerné, la problématique du bouchon se résorbera d’elle-même avec, cerise sur le gâteau, une véritable application du principe « pollueur payeur » sur le consom-acteur concerné.

  2. Suite à divers commentaires sur Facebook, voici une réponse globale bien qu’incomplète.

    Vos remarques ne reflètent qu’un rejet systématique des initiatives écologiques et ne prennent pas en compte la réalité des propositions. Je ne défends ni une substitution aveugle du thermique par l’électrique ni une accumulation incontrôlée des énergies renouvelables. Je prône une démarche fondée sur la sobriété, la réduction des besoins et la réorganisation des priorités sociétales.

    Votre critique, qui déforme les solutions proposées sans y répondre sérieusement, reste stérile. Ce n’est pas en caricaturant ni en rejetant des propositions viables que nous avancerons. Il est temps de dépasser ces postures pour engager des discussions constructives et orientées vers l’action.

    Je m’explique :

    Quand vous dites : « Vous imposez des changements drastiques sans solutions alternatives applicables. »

    Votre critique repose sur une incompréhension ou une déformation des propositions. Je ne cherche pas à imposer des interdictions brutales ni à substituer une dépendance par une autre. Ce que je défends, c’est une réduction globale de l’utilisation de la voiture individuelle, non par des contraintes autoritaires, mais en développant des alternatives concrètes et accessibles :

    – Des transports publics renforcés, fiables et bien intégrés.
    – Des infrastructures sécurisées pour les vélos, combinées à des systèmes de parkings relais aux entrées de ville.
    – Des services logistiques spécifiques (livraisons mutualisées, déménagements dédiés) pour limiter les poids lourds dans les zones urbaines.

    Contrairement à ce que vous laissez entendre, je ne propose pas de remplacer aveuglément le thermique par l’électrique. L’objectif est de reconsidérer nos modes de vie pour réduire les besoins en mobilité individuelle motorisée. Ces propositions sont réalistes, déjà mises en œuvre avec succès dans de nombreuses régions, et ne relèvent pas de l’utopie.

    En outre, je défends une transition planifiée, réalisée avec l’expertise de spécialistes des différents domaines concernés : transports, urbanisme, logistique, et aménagement du territoire. Cette transition doit être menée sur un laps de temps cohérent, ne dépassant pas celui nécessaire à l’élargissement des autoroutes, ainsi une alternative est tout à fait réalisable si elle bénéficie de la même mobilisation de moyens et de volonté politique.

    Votre critique ignore donc ce point essentiel : une transition bien pensée et mise en œuvre avec les expertises nécessaires n’est pas un changement « drastique », mais une alternative logique et réalisable au statu quo.

    Puis : « La suppression des centrales nucléaires sans solution de rechange. »

    Encore une fois, votre critique ignore l’essentiel : je ne propose pas de supprimer le nucléaire sans alternative. Ce que je défends, c’est une réduction globale et raisonnée des besoins énergétiques, un point largement soutenu par des experts tels que Jean-Marc Jancovici, Philippe Bihouix, ou encore Vincent Fresoz.

    Philippe Bihouix insiste sur les limites des solutions purement technologiques, qui tendent à déplacer les problèmes sans les résoudre. Jean-Marc Jancovici rappelle que la seule énergie vraiment propre est celle que nous ne consommons pas, soulignant l’importance d’une réduction active de la demande. Vincent Fresoz, quant à lui, appelle à des projets transitionnels qui respectent les équilibres locaux et évitent les erreurs d’une croissance énergétique non maîtrisée.

    Le débat sur des projets comme le parc solaire en Valais illustre cette nécessité : il ne s’agit pas d’un rejet des renouvelables, mais d’une réflexion sur leur développement cohérent et respectueux des écosystèmes. Opposer sobriété énergétique et progrès, revient à fermer la porte aux seules solutions viables et durables, celles qui prennent en compte les limites des ressources et les véritables besoins des populations.

    Je n’ai pas une pensée binaire et ne défends ni une opposition systématique au nucléaire ni une accumulation irréfléchie des renouvelables, mais une transition basée sur la sobriété énergétique. C’est une évolution indispensable si l’on souhaite éviter les impasses de la surenchère technologique inefficace et risquée, que ce soit en termes de disponibilité des ressources ou des problèmes géopolitiques probables à long terme en cas de pénuries.

    Pour mieux comprendre ma réflexion, je vous invite à consulter l’ouvrage du collectif L’Atelier paysan, « Reprendre la terre aux machines ». Ce livre propose une analyse approfondie des limites des systèmes technologiques actuels et de l’importance de renouer avec des pratiques plus sobres et résilientes, en accord avec une vision durable et réaliste de nos ressources.

    Ensuite : « Les commerces ferment car les villes bannissent de plus en plus les véhicules. »

    Cette affirmation est simpliste et caricaturale. La fermeture des commerces de centre-ville s’explique principalement par l’essor de l’e-commerce et par une concentration excessive des services en périphérie, encouragée par des politiques urbanistiques mal adaptées.

    Blâmer les restrictions sur les voitures pour ces problèmes structurels bien plus profonds ne fait qu’alimenter un faux débat. En réalité, plusieurs expériences dans le monde ont démontré que la création de zones piétonnes favorise le commerce local. Par exemple, des villes comme Copenhague, Barcelone ou encore Pontevedra en Espagne ont transformé des espaces initialement dominés par les voitures en zones conviviales et accessibles, entraînant une augmentation significative de la fréquentation des commerces et une revitalisation économique.

    Je ne défends pas un bannissement sans alternative, mais au contraire une revalorisation des villages et des zones locales, où les services et commerces essentiels sont accessibles sans nécessiter de longs trajets en voiture. Cela passe par exemple par :
    – La relocalisation des commerces et services pour réduire la dépendance automobile.
    – Une meilleure mobilité intermodale (transports en commun, vélos) pour répondre aux besoins de déplacement.
    – La réorganisation des espaces publics pour favoriser la convivialité et l’accessibilité sans véhicule motorisé.

    Cela représente des bénéfices clairs pour les commerçant·es et les habitant·es.

    Maintenant : « Sans volonté claire des gouvernements, ce n’est pas atteignable. »

    C’est précisément pourquoi l’engagement citoyen est indispensable. Attendre passivement une intervention des gouvernements ou accepter des solutions peu durables sans les remettre en question revient à perpétuer l’inaction. Pour évoluer vers des solutions viables, il faut que les citoyennes et citoyens s’impliquent activement dans les choix qui façonnent notre avenir.

    Cette passivité rappelle l’analyse de La Boétie dans « Discours de la servitude volontaire ». Il y souligne comment l’acceptation passive des structures dominantes conduit à une stagnation collective, empêchant tout changement ou progrès significatif. En adoptant une telle attitude face aux défis actuels, nous risquons de rester enfermés dans des modèles obsolètes et inefficaces. Si nous voulons réellement évoluer, il est impératif de sortir de cette inertie et de construire activement un avenir durable et responsable.

    Cela signifie refuser les solutions mal pensées et s’investir dans des projets alignés avec les connaissances actuelles. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière, mais d’une véritable évolution, reposant sur des initiatives viables, cohérentes et soutenues par des efforts collectifs. Cet engagement peut également influencer les décisions gouvernementales et permettre d’accélérer des changements réellement alignés avec les enjeux écologiques.

    Dans cet article, j’explore les alternatives possibles à des investissements dépassés, comme l’élargissement des autoroutes. Ces idées ne sont pas encore des initiatives concrètes, mais elles illustrent comment des projets durables et réfléchis peuvent remplacer des infrastructures obsolètes. Ces pistes de réflexion montrent que des solutions viables existent si elles bénéficient d’une véritable volonté collective.

    C’est cet engagement collectif, soutenu par des choix éclairés, qui permettra de dépasser les blocages actuels et de faire émerger des solutions durables pour répondre aux défis écologiques et sociaux.

    Terminons avec : « Faire la morale en citant Gandhi n’aidera pas. »

    Je ne fais pas de morale. J’expose des faits et des propositions concrètes. Rappeler que le changement climatique exige un effort collectif et une remise en question de nos habitudes n’est pas une philosophie vide de sens : c’est un appel à l’action. Rejeter ces rappels ne fera ni disparaître l’urgence climatique ni résoudre les défis auxquels nous faisons face.

    L’actualité illustre parfaitement cette urgence : selon un récent rapport relayé par la RTS, la Suisse a reculé de douze places dans le classement climatique mondial. Ce recul reflète un manque d’engagement concret et de mesures ambitieuses face à l’urgence climatique. Source : www.rts.ch/info/sciences-tech/environnement/2024/article/la-suisse-recule-de-douze-places-dans-le-classement-climatique-28700530.html

    Continuer à tergiverser ou à rejeter les appels à l’action ne fera qu’aggraver cette situation, avec des conséquences directes sur notre environnement et sur les générations futures.

    Il est temps de dépasser les débats stériles et d’agir de manière décisive pour inverser cette tendance alarmante.

    À ce stade, je ne pense pas pouvoir continuer à répondre à tous les ocmmenatires, particulièrement aux positions simplistes, aux smileys moqueurs de rires sans arguments ou aux réponses courtes sans proposition ni alternative. Il s’agit d’un sujet important où il ne suffit pas de se poser en opposant avec une argumentation inexistante ou sans proposition concrète, au-delà de continuer comme aujourd’hui en connaissant l’impact que tout cela a sur nous et sur les générations futures.

    Écrire un article et répondre aux commentaires demandent beaucoup du temps… Si nous voulons réellement progresser face aux enjeux climatiques et sociaux, dépassons ces réactions superficielles. Prenons le temps de construire des propositions solides et de participer à un débat sérieux et constructif.

    Pour celles et ceux qui pensent que rien ne doit changer, qu’il faut continuer dasn la même lignée, sans se préoccuper de l’avenir de nos jeunes, ben, continuez ainsi, ma fois. Je ne peux prendre plus de temps pour répondre.

    Du coup, je vous invite à aborder ces questions avec un esprit ouvert et une réelle volonté de contribuer à des solutions durables. ++

  3. Suite à divers nouveaux commentaires sur Facebook, voici une nouvelle réponse globale bien qu’incomplète.

    Les énergies fossiles : un pilier encore incontournable (?)
    Où aurais-je dis le contraire ? Je suis parfaitement conscient que ça ne va pas se faire du jour au lendemain. Renouvelable : idem, nous sommes plutôt bien informé sur le sujet.

    Densité énergétique incomparable et voiture thermique encore essentielle (?)
    Bien que le pétrole soit dense en énergie, son utilisation dans les moteurs thermiques est extrêmement inefficace, avec jusqu’à 75 % de l’énergie perdue sous forme de chaleur. À cela s’ajoutent les pertes liées à l’extraction, au raffinage et au transport, qui réduisent encore son rendement réel. Cette inefficacité est particulièrement marquée dans le modèle de l’automobile individuelle.

    Déplacer une masse de 1,5 tonne pour transporter en moyenne 1.3 personnes est une aberration énergétique et écologique. Ce modèle gaspille non seulement de l’énergie, mais aussi des ressources, comme les matériaux nécessaires à la fabrication des véhicules, et l’espace public, accaparé par les routes et les parkings. Même les véhicules électriques, bien plus performants en termes de conversion énergétique, ne corrigent pas cette absurdité si l’usage individuel reste la norme.

    Il est urgent de repenser nos modes de transport. Les solutions partagées, les transports en commun et la mobilité douce sont bien plus rationnels et adaptés à nos besoins.

    Tous ces sujets sont largement abordés sur le site etatdurgence.ch

    Élargir les autoroutes une solution pragmatique (?)
    L’élargissement des autoroutes est un faux pragmatisme. Il amplifie le trafic à long terme et aggrave notre dépendance à l’automobile individuelle. Plutôt que de prolonger un modèle dépassé, pourquoi ne pas investir dans des solutions modernes et responsables comme les transports en commun et la mobilité partagée ?

    Ces alternatives sont loin d’être utopiques, elles sont plus rapides à mettre en œuvre que de nouvelles autoroutes et répondent aux enjeux environnementaux et sanitaires urgents.

    La sobriété un concept difficilement universel (?)
    Il y a deux types de sobriété : celle que l’on choisit et celle que l’on subit. Face aux pénuries de ressources qui s’annoncent, les premières victimes seront précisément celles que vous mentionnez : les populations déjà fragiles, pour qui chaque hausse des coûts ou limitation des ressources est un sacrifice.

    La sobriété volontaire n’est pas synonyme de privation ou de retour à un mode de vie archaïque. Avec nos connaissances actuelles, elle peut se traduire par des solutions innovantes, intelligentes et enthousiasmantes. C’est une opportunité de repenser nos habitudes pour construire un avenir résilient et équitable, plutôt qu’une contrainte.

    Refuser d’agir, au nom du statu quo, c’est choisir l’inaction face à une la catastrophe en cours. C’est ignorer les faits, manquer d’ambition, et faire preuve d’irresponsabilité. La sobriété, loin d’être une punition, est une démarche pragmatique et nécessaire pour offrir un avenir vivable aux générations futures.

    Une transition réaliste et équilibrée (?)
    Votre conclusion repose sur l’idée que l’on peut concilier écologie et réalisme économique sans changer notre modèle actuel, mais c’est justement cette approche qui nous conduit droit dans le mur. Optimiser les moteurs thermiques ou élargir les routes ne fait que repousser temporairement les problèmes, tout en continuant d’aggraver notre dépendance aux énergies fossiles et à l’automobile individuelle. Ce n’est pas une solution, mais une fuite en avant.

    Le mix énergétique « équilibré » que vous prônez semble ignorer que notre planète, elle, n’a pas d’équilibre à offrir face à la destruction de ses écosystèmes. Nous avons besoin d’un basculement clair et d’une réduction réelle de notre consommation énergétique, pas d’un statu quo amélioré. Continuer « comme avant », en maquillant le tout de pragmatisme, n’est ni viable ni inclusif.

    Comme déjà mentionné, une transition vers plus de sobriété ne signifie pas un retour à l’âge de pierre, mais une transformation réfléchie et ambitieuse. C’est précisément là que réside le véritable réalisme : accepter que nous faisons face à une catastrophe en cours et que persister dans la même direction est irresponsable. Le temps des compromis mous est révolu. Il est temps d’agir avec lucidité et créativité, ensemble.

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