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Dernière modification le 3-6-2023 à 12:06:40
Votation du 18 juin 2023
En réponse au “tout-ménage” de l’UDC « Devoir payer encore plus ? » qui nous dit « La Suisse ne peut pas sauver le climat mondial à elle seule ! »
Le ‘tout-ménage’ nous dit :
La Suisse ne peut pas sauver le climat mondial à elle seule !
En effet, les émissions totales de CO2 de la Suisse ne représentent que 0,1 % des émissions mondiales de CO2!
La réponse d’État d’urgence :
0.1% ou plutôt 2 à 3% ? (voir Réf. 1).
Vous avez raison de souligner que la Suisse, en tant que pays individuel, ne peut pas à elle seule résoudre le problème du changement climatique à l’échelle mondiale. Le changement climatique est un défi mondial qui nécessite une action collective et coordonnée de la part de tous les pays. Cependant, cela ne signifie pas que la Suisse ne peut pas contribuer de manière significative à la lutte contre le changement climatique.
Voici quelques points à considérer :
- Responsabilité individuelle : Même si les émissions de CO2 générées sur le territoire de la Suisse représentent une « petite fraction des émissions mondiales » (voir Réf. 1), cela ne diminue pas la responsabilité du pays de prendre des mesures pour réduire ses propres émissions. Chaque pays a la responsabilité de contribuer selon ses capacités, indépendamment de sa taille ou de sa part dans les émissions mondiales.
- Exemplarité : Il est crucial que la Suisse fasse preuve d’exemplarité, notamment étant donné qu’elle est l’un des pays en mesure de le faire. Malheureusement, la Suisse ne remplit pas actuellement ce rôle de manière satisfaisante. Cependant, si la Suisse parvient à se positionner en tant qu’exemple à suivre en matière de réduction des émissions, cela permettra d’attendre et d’exiger davantage des autres pays. En montrant l’exemple à travers des actions concrètes et des politiques ambitieuses, la Suisse peut influencer positivement d’autres nations et les inciter à prendre des mesures plus audacieuses (Réf. 4).
- Collaboration internationale : La Suisse peut contribuer à la lutte mondiale contre le changement climatique en travaillant en collaboration avec d’autres pays. Elle peut participer aux négociations internationales, aux accords climatiques et aux initiatives mondiales pour favoriser la coopération et les efforts collectifs.
- Innovation et progrès : La Suisse est réputée pour son expertise en matière d’innovation et de progrès. Elle peut jouer un rôle essentiel dans le développement et la diffusion de pratiques durables, de solutions novatrices et d’approches respectueuses de l’environnement. Ces avancées peuvent contribuer à la réduction des émissions, tant au niveau national qu’international, sans se limiter aux frontières suisses.
- Place financière et activités commerciales: Les banques suisses financent encore directement de très nombreux projets liés aux énergies fossiles (extraction de pétrole et de charbon, etc). Par ailleurs, et on le sait peu, le pays est aussi la première plaque tournante mondiale du commerce des matières premières – 35% du pétrole, 60% des métaux, 50% des céréales et 40% du sucre (Réf. 7), notamment, sont négociés dans notre pays. Plus de 500 multinationales actives dans ce secteur (Réf. 7) sont établies sur sol suisse, où elles agissent très discrètement. Or, leurs activités sont la source de nombreuses pollutions dans le monde (Réf. 5 et 6). Omettre donc ces aspects de l’économie suisse dans le calcul de nos émissions ne permet pas d’avoir une idée claire et complète de notre responsabilité climatique, ni donc de notre réel pouvoir à agir pour réduire les impacts environnementaux et préserver le climat au niveau mondial.
En résumé, il est vrai que la Suisse ne peut pas résoudre seule le problème du changement climatique à l’échelle mondiale. Chaque pays doit contribuer à cette lutte de manière collective, en adoptant des politiques ambitieuses, et en collaborant avec d’autres pays.
Cependant, le rôle et la responsabilité de la Suisse en matière climatique ne sont pas proportionnels à la taille de son territoire ou de sa population, mais plutôt à celle de son économie, et sont donc, comme elle, très importants au niveau mondial.
L’implication de la Suisse est donc essentielle !
Le ‘tout-ménage’ nous dit :
En outre, la Suisse a réduit ses émissions de CO2 par habitant d’environ 20% au cours des 10 dernières années, malgré une croissance démographique massive.
La poursuite de cette évolution permettrait de réduire de moitié les émissions de CO2 de 1990 d’ici 2030. L’engagement de notre pays en matière d’efficacité par rapport à l’Accord de Paris est ainsi atteint et même dépassé.
Les chiffres le prouvent : notre pays est sur la bonne voie en matière de politique climatique.
La réponse d’État d’urgence :
Il faut savoir que la Suisse importe plus de CO2 par le biais des produits et services provenant de l’étranger (2/3 à 3/4 Réf. 1, 2, 3) que ce qu’elle produit sur son propre territoire. Cela souligne l’importance de prendre en compte les émissions externalisées lors de l’évaluation de l’empreinte carbone globale d’un pays (Réf. 2).
Dans ce contexte, bien que la Suisse ait réussi à réduire ses émissions de CO2 sur son territoire, il faut reconnaître que ces réductions ne reflètent pas l’ensemble de ses émissions réelles. En se concentrant uniquement sur les émissions nationales, il serait trompeur de conclure que la Suisse est sur la bonne voie en matière de politique climatique, sans tenir compte de l’impact de ses activités de consommation et de l’externalisation de ses émissions.
Il est essentiel que la Suisse adopte une approche plus globale pour aborder le problème des émissions externalisées, en encourageant la durabilité dans ses chaînes d’approvisionnement et en travaillant avec d’autres pays pour réduire les émissions tout au long de la chaîne de valeur.
Les données indiquent que la Suisse importe plus d’émissions de CO2 qu’elle n’en produit sur son territoire, soulignant l’importance de tenir compte des émissions externalisées dans l’évaluation de la politique climatique d’un pays. Une approche plus holistique est nécessaire pour relever ce défi, en encourageant des pratiques durables dans les chaînes d’approvisionnement et en collaborant avec d’autres pays pour réduire les émissions tout au long de la chaîne de valeur.
Conclusion
À l’été 2022, des vagues de chaleur intenses et de longs épisodes de sécheresse nous ont de nouveau rappelé à quel point il est important d’agir. Les défis les plus urgents sont les changements climatiques, le déclin de la biodiversité et la surexploitation des ressources naturelles. Par ailleurs, les deux tiers de la charge environnementale de la Suisse sont causés à l’étranger.
Il est important de reconnaître que malgré les efforts de la Suisse pour réduire ses émissions de CO2, les émissions mondiales continuent d’augmenter et le réchauffement climatique persiste. Bien que la Suisse ait atteint certains objectifs et se soit engagée en faveur de politiques climatiques, il est clair que ces mesures ne sont pas suffisantes pour inverser la tendance actuelle.
Malheureusement, les conséquences du changement climatique seront ressenties de manière disproportionnée par les plus démunis et les populations les plus vulnérables. Les effets tels que les catastrophes naturelles, la hausse des températures et la raréfaction des ressources auront un impact dévastateur sur les communautés les plus fragiles.
Il est donc impératif que la Suisse intensifie ses efforts pour réduire davantage ses émissions de CO2 et soutenir des politiques climatiques plus ambitieuses au niveau mondial. Cela nécessite une collaboration internationale accrue, des investissements dans des technologies propres, des mesures de transition juste pour les travailleurs et travailleuses et les communautés touchées, ainsi qu’une sensibilisation accrue aux problèmes du changement climatique.
L’urgence de la situation exige des actions décisives et collectives. Il est crucial que tous les pays, y compris la Suisse, prennent leurs responsabilités pour atténuer les effets du réchauffement climatique et protéger les populations les plus vulnérables de ses conséquences néfastes.
VOTEZ OUI à la loi climat, c’est un premier pas essentiel !
Bien que factuellement insuffisante…
Références
- a) Une étude parue en 2022 estime que la Suisse est responsable de 2 à 3% des émissions de CO2 mondiales, ce qui la place à un niveau comparable à celui de pays comme l’Indonésie, le Japon et le Brésil. www.swissinfo.ch
b) Les émissions de CO2 de la Suisse sont bien plus élevées que ce que l’on pensait jusqu’ici. Si elles contribuent à moins de 0,1% du total mondial, la prise en compte de l’influence directe ou indirecte de son économie mondialisée fait monter ce chiffre à 2 ou 3%. www.tdg.ch - Dans les pays occidentaux en particulier, la quantité d’émissions de CO2 importées est souvent plus grande que celle des émissions de CO2 directes. C’est le cas de la Suisse. Alors qu’elle génère chaque année environ 37 millions de tonnes de CO2 sur son territoire, elle importe plus de 116 millions de tonnes de CO2 par le biais des produits et services provenant de l’étranger. Par son comportement de consommation et son niveau de vie, la Suisse génère donc environ trois fois plus d’émissions de CO2 à l’étranger qu’elle n’en produit elle-même sur son territoire. www.myclimate.org
- a) Rapport sur l’environnement 2018
Page 69 : La Suisse est particulièrement touchée par les changements climatiques : la température a augmenté d’un peu plus de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Les émissions de gaz à effet de serre générées sur le territoire national ont certes diminué, mais l’objectif de réduction de 20 % par rapport à 1990 fixé pour 2020 a été manqué, quoique de peu. Cependant, la part de l’impact environnemental généré à l’étranger a augmenté depuis 2000 et se monte actuellement à deux tiers (page 28: figure 5).
b) Rapport sur l’environnement 2022
La Suisse a fait des progrès dans de nombreux domaines environnementaux, notamment grâce aux nouveaux instruments déployés par le Conseil fédéral pour protéger les ressources naturelles du pays. Les efforts engagés ont payé, comme le montre la qualité élevée des cours d’eau, de l’air et des forêts. Notre qualité de vie s’en ressent également. Il reste toutefois beaucoup à faire pour préserver l’environnement. À l’été 2022, des vagues de chaleur intenses et de longs épisodes de sécheresse nous ont de nouveau rappelé à quel point il est important d’agir. Les défis les plus urgents sont les changements climatiques, le déclin de la biodiversité et la surexploitation des ressources naturelles. Par ailleurs, les deux tiers de la charge environnementale de la Suisse sont causés à l’étranger. - 2020 : www.swissinfo.ch
2022 : Dans le classement des performances climatiques, la Confédération se classe 22e, après avoir été 15e l’année dernière. La Suisse doit «améliorer ses politiques» et «accélérer leur mise en œuvre», selon les experts internationaux qui ont rédigé le CCPI.
www.swissinfo.ch et newclimate.org - La place financière suisse fait exploser les émissions de CO2 helvétiques : www.rts.ch
- a) Depuis le début de la guerre en Ukraine, la place suisse de négoce de matières premières est plus que jamais sur le devant de la scène, ici comme à l’étranger. Ce secteur contribue désormais à hauteur de 10 % au PIB helvétique, dépassant pour la première fois la place financière. Dans ce contexte, le dernier rapport du Conseil fédéral sur les matières premières est un aveu d’impuissance d’autant plus embarrassant. Plutôt que d’adopter des mesures efficaces pour empêcher le contournement des sanctions ou établir un impôt spécial sur les bénéfices extraordinaires enregistrés par les négociants en période de crise, comme l’ont fait l’Union européenne et le Royaume-Uni, la Suisse continue de faire cavalier seul. Par ailleurs, elle refuse toujours d’établir une autorité de surveillance pour ce secteur coutumier des scandales à répétition. www.publiceye.ch et complément d’informations www.swissinfo.ch
b) La Suisse externalise massivement son empreinte climatique :
blogs.letemps.ch/augustin-fragniere
L’empreinte climatique suisse déborde de ses frontières www.tdg.ch - La Suisse, plaque tournante du pétrole et des céréales www.swissinfo.ch
La Suisse, plaque tournante des matières premières www.publiceye.ch
La Suisse est l’une des principales plateformes du négoce de matières premières au monde www.eda.admin.ch