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2 – La technologie : un joker pour pallier retards et piètres volontés ?

Dernière modification le 1-6-2022 à 15:25:03

Le Monde, 28 octobre 2021. « Climat : des engagements très insuffisants », p. 6, et 31 octobre : « Une transition peut en casser une autre », p. 29.

« Un sommet crucial pour le climat » – « Le sommet de la dernière chance » – « L’heure des comptes »… Il n’est de média qui, s’agissant de la vingt-sixième conférence des Nations unies sur le climat, n’y aille de quelque « une » retentissante. Et à bon droit sans doute, tant la longue suite des cataclysmes liés à la dérive climatique – et compte tenu de leurs ampleurs croissantes ! – a largement de quoi donner des sueurs froides à quiconque ose sortir de sa coquille en sorte de se projeter vers le proche avenir.

« Unes » pertinentes, donc. Et l’on peut facilement prévoir toutes sortes d’audacieuses déclarations de la part de certains participants à cette COP26 qui se tient ces jours à Glasgow… fût-ce en l’absence d’Elizabeth II, du pape, de Vladimir Poutine et de Xi Jinping. Mais jusqu’où espérer l’effective mise en place de « mesures supplémentaires applicables de toute urgence » – de celles qu’appelle Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU –, quand Audrey Garric affirme : la plupart des engagements précédemment pris « ne sont pour l’instant pas respectés » ? Quand le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) laisse craindre, pour cette année, un rebond des rejets de CO2 dans l’atmosphère de l’ordre de 4,8% ? Quand nombre de pays concernés ont fait fi de tout plan de relance susceptible d’accélérer la transition écologique ? Quand seuls une moitié des nouveaux plans d’action se montrent plus ambitieux que les précédents ? – Brésil et Mexique s’offrant le luxe d’engagements moindres, tandis que Chine, Inde, Arabie saoudite et Turquie se sont abstenus de toute nouvelle contribution nationale ?

Des paroles fortes ne peuvent donc manquer de fuser au fil de cette nouvelle conférence des États signataires, mais après ? Que peuvent les États face à la toute-puissance des lobbies de l’industrie, de l’agriculture et autres cariatides du Capital ? Comment décarboner face à la toute-puissance des capitaines d’industrie et des exportateurs d’hydrocarbures ?

Comment donc ? Dans sa chronique Planète du 31 octobre, l’inlassable Stéphane Foucart se fait l’écho de la confiance résolue que toujours plus d’États manifestent à l’endroit de la technologie. Des « innovants ». Lesquels – on est prié d’y croire dur comme fer – sont censés nous permettre « de maintenir ne varietur nos façons de faire, en effaçant tous les inconvénients qui y sont associés ».

Ah oui ? Seulement, interroge Foucart : « Quand les forêts brûlent, que la mer monte et que les villes se noient dans des inondations monstres, la recherche éperdue d’innovation technologique peut-elle encore tenir lieu de politique ? »

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Un commentaire

  1. Merci pour votre travail ! Et ca fait plaisir devoir que Jil est toujours là ! Salutations de ma part!

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