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34 – Souligner coûte que coûte – sans pour autant s’abuser – chaque avancée positive, partout où cela est possible

Dernière modification le 5-7-2022 à 8:41:51

Le Monde, 24 juin 2022, Le Parlement européen adopte la réforme du marché du carbone, « Planète », p. 8.

Conditionné au port du masque, un récent passage en train par l’Allemagne m’aura permis de mesurer que, dans ce pays du moins, la reprise de l’épidémie de Covid-19, sensible à travers toute l’Europe, est prise très au sérieux. Une recrudescence des cas essentiellement portée par la diffusion des sous-variants BA.4 et surtout BA.5. De quoi imaginer ce qui pourrait venir épicer notre automne. Parallèlement, au sein de cette même Europe, un article du Monde daté du 26 juin signale l’apparition de la variole du singe. Une maladie en légère expansion qui, jusque-là, n’avait jamais été observée en Europe (bien qu’elle soit endémique depuis les années 1970 dans une dizaine de pays africains) et qui – jusqu’à présent – semble essentiellement s’en prendre aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). L’occasion d’ouvrir un débat sur une autre vaccination préventive : celle des HSH, déjà proposée au Canada, en Allemagne et, depuis le 23 juin, à New York ?

Dans un tout autre registre – quoi que lui aussi à classer dans les mauvaises nouvelles –, un article du Monde daté du 24 juin et que signent Stéphane Foucart et Stéphane Mandard, se fait fort d’exposer que si la Commission européenne affiche son intention d’enfin réduire de 50% l’usage des pesticides d’ici à 2030, elle ne s’en appuie pas moins sur un indicateur défaillant. Indicateur très fortement influencé par la Fédération européenne des syndicats et des coopératives agricoles (COPA-Cogeca) et soutenu sur la base d’études financées par les géants de l’agrochimie eux-mêmes selon qui une diminution du recours aux pesticides pourrait entraîner jusqu’à 20% de baisse pour certaines productions… et donc rendre l’agriculture européenne plus dépendante des importations. Or il se trouve que si Bruxelles s’enhardit tout de même jusqu’à proposer un indice de réduction de l’usage desdits pesticides, celui-ci repose pour une grande part sur la quantité de matière active utilisée et pour une faible part seulement sur leur toxicité intrinsèque. Comme le précise l’ONG Alliance pour la santé et l’environnement rassemblant une soixantaine d’associations, de syndicats de soignants ou de mutuelles : « L’outil proposé pour calculer les réductions des pesticides favorise indirectement, au lieu de la décourager, l’utilisation de pesticides synthétiques conventionnels par rapport aux pesticides biologiques moins toxiques ».

Mais que j’en vienne, au bas de cette même page 8 du Monde du 24 juin, à une nouvelle quelque peu plus encourageante. De fait, deux jours plus tôt, par 439 voix (157 contre, 32 abstentions), les eurodéputés adoptaient un projet de directive susceptible de rendre le « pacte vert » plus efficace et d’ainsi accroître les chances de l’Union européenne de parvenir – comme elle s’y était engagée – à la neutralité carbone en 2050.

« Nouvelle quelque peu plus encourageante » ? Parfaitement. C’est qu’il convient de se souvenir que le 8 juin dernier, lors d’une séance plénière particulièrement houleuse à Strasbourg, les mêmes eurodéputés avaient – en vertu de « jeux d’alliance successifs et contre nature » – saboté toute possibilité d’établir une date à partir de laquelle les acteurs des secteurs industriels européens les plus polluants (chimie, production d’électricité, secteur papetier, sidérurgie, ciment, acier…) cesseraient de bénéficier de quotas gratuits… ces allocations que les entreprises reçoivent pour ne pas être défavorisées par rapport aux importations des pays tiers sans marché carbone.

Réaction mitigée de Manfred Weber, président du Parti populaire européen (PPE) au Parlement européen, groupe de partis du centre, de centre droit et de droite d’inspiration démocrate-chrétienne et libérale conservatrice : « Nous devons décarboner en laissant aux entreprises le temps de s’adapter. Cet accord associe préoccupations climatiques et réalités économiques ». Pour Marie Toussaint, en revanche, élue députée européenne sur la liste Europe Ecologie Les Verts : « Cet accord est un pas dans la bonne direction, mais il reste insuffisant pour atteindre l’objectif climatique de 1,5 degré », regrettant au passage les « efforts de ralentissement » du PPE et les « positions attentistes » de Renew, groupe centriste et libéral du même parlement européen.

 

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