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Les 9 limites planétaire mises à jour en avril 2022

Le cycle de l’eau fortement perturbé: une nouvelle limite planétaire franchie

Dernière modification le 3-5-2022 à 13:25:44

Les limites planétaires

Le Stockholm Resilience Center a développé en 2009 le concept de limites planétaires.

Les 9 principaux phénomènes à la base des équilibres géophysiques de notre planète ont ainsi été identifiés. Ces cycles et phénomènes ne doivent pas dépasser certaines limites, sous peine de faire sortir le système Terre de son état d’équilibre qui a permis à l’Humanité de s’y développer.

Comme de nombreux autres gouvernements à travers le monde, les services de la Confédération suisse se basent sur les travaux de cet institut, comme en atteste le dernier rapport Environnement suisse édité par l’OFEV et qui commence par un chapitre intitulé « Limites planétaires », illustré par un diagramme montrant la charge imposée à l’environnement pour chacun de ces 9 phénomènes.

État des lieux en 2009

La limite la plus connue du grand public est sans aucun doute la concentration atmosphérique de gaz à effets de serre, responsable du dérèglement climatique.

Malheureusement, de nombreuses autres limites sont sur le point d’être franchies, ou le sont déjà. C’est notamment le cas de la perte de biodiversité et des grands cycles chimiques de l’azote et du phosphore, ainsi que de l’artificialisation des sols, dont les limites étaient déjà dépassées lors des travaux initiaux de 2009.

Par ailleurs, les limites à ne pas dépasser pour certains de ces phénomènes sont particulièrement difficiles à estimer. C’est, par exemple, le cas pour la quantité maximale d’aérosols dans l’atmosphère.

Pollutions par nouvelles substances chimiques

En janvier de cette année, la limite à ne pas franchir pour le rejet de nouvelles substances chimiques créées par l’Homme, telles que les pesticides de synthèse ou les plastiques, a enfin pu être déterminée. Et le constat est effrayant: nous avons déjà très largement dépassé cette limite, la 5e sur 9.

Le(s) cycle(s) de l’eau

Le cycle de l’eau douce constitue l’un des 9 phénomènes géophysiques que l’on croyait jusqu’à présent relativement éloigné de sa limite planétaire. Mais il faut savoir que le cycle de l’eau douce est en réalité composé de deux cycles distincts et complémentaires: lorsqu’il pleut, une partie de l’eau rejoint rapidement par ruissellement superficiel les circuits de circulation que constituent les rivières, les lacs et les nappes phréatiques. C’est l’eau bleue. Mais une majorité de l’eau (environ 60%) est stockée dans le sol et la biomasse. Elle est évaporée ou absorbée et évapotranspirée par les plantes et retourne directement à l’atmosphère. C’est ce que l’on appelle l’eau verte.

Fin avril 2022, une équipe de chercheurs publie dans la revue Nature les résultats de leur étude portant sur la limite relative au cycle de l’eau verte. Et les nouvelles sont une fois de plus catastrophiques: nous avons également déjà franchi cette limite, portant à 6 sur 9 les limites déjà dépassées.

Conséquences

Il faut bien comprendre qu’il suffit de franchir une seule de ces limites pour que la Terre sorte de son mode de fonctionnement que l’Humanité a toujours connu.

Que faire?

Cette dernière étude démontre que nous avons déjà dangereusement déstabilisé les cycles naturels de la Terre. Pas seulement son climat et la biodiversité, mais aussi la plupart de ses grands cycles chimiques et hydrauliques. Il ne s’agit plus seulement de diminuer les pressions que nous exerçons sur notre environnement. Il est dès aujourd’hui crucial de réparer ces grands cycles dont notre survie dépend.

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