vendredi , 4 octobre 2024

Journée commémorative du blocage du pont Béssières

L’évènement du 20 septembre 2024

Aujourd’hui a eu lieu la manifestation commémorative du blocage du pont Bessière à Lausanne le 20 septembre 2019 (voir références en bas de page).

Retour sur la manifestation pour la justice sociale et écologique : une action ironique et percutante

Il y a quelques heures, les militant·e·s se sont rassemblé·e·s sur le pont Bessières à Lausanne, cinq ans après le blocage marquant de 2019. Cette fois-ci, la manifestation, initialement conçue sans autorisation, a finalement reçu l’approbation officielle, une ironie qui n’a pas échappé aux participant·e·s. Par cette action théâtrale et symbolique, les militant·e·s ont incarné des défenseur·se·s du capitalisme pour dénoncer, avec humour et ironie, l’absurdité d’un modèle économique qui place le profit au-dessus des ressources naturelles et de l’équité sociale.

Les militant·e·s ont occupé les trottoirs du pont, scandant des slogans détournés qui mettaient en lumière les effets destructeurs système économique dominant. Cette approche satirique a attiré l’attention des passants et des médias, touchant un public qui n’est pas toujours sensibilisé aux questions de justice sociale et climatique. À travers des chants et des slogans créatifs, les participant·e·s ont montré par l’absurde les contradictions d’un système qu’ils critiquent.

La manifestation s’est poursuivie jusqu’au Tribunal fédéral, où un texte collectif a été lu, dénonçant la répression judiciaire subie depuis 2021 et les effets dissuasifs (« chilling effect ») que cela entraîne (voir en bas-de-page). Enfin, la journée s’est clôturée par un moment convivial au parc Mont Repos, permettant aux militant·e·s de rappeler l’importance de continuer à se mobiliser pour une justice sociale et climatique tout en dénonçant les dérives d’un système qui perpétue les inégalités.

Références 2024

Où sont les militant·e·s ?

La presse constate que les manifestant·e·s ne sont plus qu’un petit groupe sur le terrain et se demande si leurs actions de désobéissance civile n’ont pas fini par être contre-productives.

Les militant·e·s en Suisse, comme dans d’autres pays, paient souvent un lourd tribut pour leur engagement. De nombreux·ses activistes ont fait face à des procédures judiciaires, des sanctions financières, voire à des emprisonnements. Certains mouvements, tels qu’Extinction Rebellion, ont été soumis à d’intenses pressions judiciaires, affectant leurs membres sur les plans psychologique et financier. Cela a considérablement réduit leur capacité d’action.

Il est par ailleurs essentiel de rappeler que ces répressions vont à l’encontre du droit fondamental de manifester, garanti par l’article 11 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), qui protège la liberté de réunion pacifique.

Contre productifs ?

Malgré ces difficultés, l’impact de la désobéissance civile sur l’évolution des sociétés, y compris en Suisse, est indéniable. Les mouvements sociaux qui ont perturbé l’ordre établi, qu’il s’agisse de la lutte pour les droits des femmes, contre la ségrégation raciale ou d’autres injustices, ont contribué à des avancées dont nous bénéficions aujourd’hui. Ces actions, bien que souvent perçues comme radicales et perturbatrices, jouent un rôle essentiel dans la naturalisation des idées qui, à force de résonner dans l’espace public, finissent par être intégrées dans le discours dominant. Ce processus permet de rendre acceptables des concepts initialement jugés inacceptables, et l’inconfort momentané qu’elles provoquent devient alors un prélude à des changements nécessaires et durables.

Quelques références : The HISTORY Channel​, Encyclopedia Britannica, Wikipedia, ​Social Welfare History Project.

Aujourd’hui, face à la crise climatique, qui nous impacte toutes et tous, ces actions sont plus pertinentes que jamais. Elles rappellent que sans une mobilisation forte, les décideur·euse·s politiques peuvent continuer à ignorer les avertissements des scientifiques et les demandes pressantes de la société civile. En perturbant l’ordre établi, la désobéissance civile permet de remettre en question nos priorités et de nous pousser vers un avenir plus juste et durable pour toutes et tous.

Des actions spectaculaires et symboliques, comme le blocage du pont Bessières à Lausanne en 2019, ont mis en lumière ces problématiques trop souvent ignorées ou délaissées. Elles ont suscité une forte résonance dans les médias, créant une attention publique immédiate. Cette mobilisation a poussé les questions environnementales et sociales au centre du débat.

Dans ces cas, l’impact de tels événements ne se limite pas à la visibilité, mais génère une prise de conscience collective et une pression sur les décideur·euse·s politiques, illustrant l’efficacité des actions directes et non conventionnelles pour accélérer le changement.

Un exemple illustrant l’évolution de l’opinion publique

« Toutes les grandes vérités passent par trois étapes : d’abord, elles sont ridiculisées ; ensuite, elles subissent une forte opposition ; enfin, elles sont acceptées comme évidentes.

Les assemblée citoyennes

En 2019, l’appel à la création d’assemblées citoyennes (3eme revendication d’Extinction Rebellion), a, au départ, été accueillie avec scepticisme. Beaucoup de politicien·ne·s et une partie du public trouvaient l’idée risible. Pourtant, ces assemblées citoyennes, fondées sur la démocratie délibérative, offrent à des citoyen·ne·s tiré·e·s au sort l’opportunité de prendre part directement à la prise de décision sur des sujets complexes, tels que la justice climatique. Aujourd’hui, ce modèle gagne du terrain. Des assemblées populaires et citoyennes sont créées pour permettre à des panels représentatifs de la société de formuler des recommandations indépendantes, souvent plus inclusives que les processus politiques traditionnels.

Quelques exemples :

Plusieurs initiatives illustrent cette évolution. Un exemple parmi d’autres, la ville de Neuchâtel, depuis mars 2023, crée des espaces de débat et de proposition entre les habitant·e·s et les autorités. Ces assemblées se réunissent deux fois par an et couvrent plusieurs quartiers pour aborder des problématiques locales ​(Ville de Neuchâtel).

Le projet Assemblée Citoyenne 2025, mené par les universités de Zurich et de Genève, explorera des solutions sur des thèmes complexes comme l’augmentation des coûts de la santé. Cent citoyen·ne·s suisses, tiré·e·s au sort, seront invité·e·s à participer à des délibérations nationales entre novembre 2024 et mars 2025 ​(PNYX).

Citizens’ Democracy, une organisation dédiée à la promotion de la démocratie délibérative en Suisse, soutient activement la mise en place de ces assemblées. Elle vise à encourager les citoyen·ne·s à prendre des décisions sur des sujets d’intérêt public, y compris la justice climatique et sociale​ (Citizens’ Democracy).

L’expérience du Forum Citoyen en Suisse en 2021 a montré que ce type de délibération pouvait compléter et enrichir les mécanismes démocratiques existants (Forum Citoyen)

Cette forme de démocratie délibérative a prouvé son efficacité dans plusieurs pays :

En Allemagne, l’Assemblée citoyenne pour le climat (Bürgerrat Klima) a réuni 160 citoyen·ne·s en 2021, lesquels ont formulé des recommandations sur les politiques climatiques, renforçant ainsi l’implication citoyenne dans la transition énergétique​ (Citizens’ Democracy), ​(ge.ch). 

En Irlande, les assemblées citoyennes ont joué un rôle clé dans la réforme du droit à l’avortement et les débats sur la crise climatique, ce qui a mené à plusieurs réformes majeures après consultation citoyenne​ (Citizens’ Democracy), ​(Extinction Rebellion). 

De même, en Belgique, l’Assemblée citoyenne pour le climat a été créée en 2019 en réponse aux préoccupations environnementales, permettant aux citoyen·ne·s de s’exprimer sur les stratégies climatiques nationales​ (Citizens’ Democracy), ​(Citizens’ Democracy).

Après 5 ans, qu’en est-il ?

Les émissions de CO2 continuent de progresser. 

Bien que la Suisse ait diminué ses émissions internes, la réalité est que nous ignorons encore trop souvent les deux tiers des émissions externalisées, liées à notre consommation de biens et services importés. En prenant cela en compte, la Suisse est encore loin d’atteindre les objectifs de réduction, avec une empreinte carbone par habitant·e de 14 tonnes par an, bien au-dessus des 4 tonnes trop souvent affichées (chiffre qui omet l’externalisation des émissions).

En ce qui concerne les initiatives politiques, bien que la Suisse ait fixé des objectifs ambitieux, tels que la réduction de 50 % des émissions d’ici 2030, le WWF et d’autres organisations estiment que les mesures prises sont insuffisantes pour atteindre ces cibles. Le pays se classe à la 21e place de l’Indice de Performance Climatique (CCPI), loin des premiers rangs, en raison d’une transition énergétique trop lente et d’un manque de financement et d’incitations pour les solutions à faible émission de carbone (WWF Switzerland 1), ​(WWF Switzerland 2).
Toujours selon le WWF, les cantons et les villes ne mettent pas en place des politiques suffisamment contraignantes ou financées pour améliorer les infrastructures énergétiques ou accélérer la transition vers des énergies renouvelables ​(WWF Switzerland 3).

Ces références montrent qu’il reste beaucoup à faire pour que la Suisse respecte ses engagements climatiques et atteigne la neutralité carbone d’ici 2050.

L’enjeu est de continuer à mobiliser tout en poussant les autorités à adopter des mesures plus contraignantes et à reconnaître l’importance des émissions externalisées.

Malgré ses manques, la désobéissance civile a joué un rôle crucial dans la sensibilisation à l’urgence climatique et a contribué à mettre la question au centre du débat public et politique en Suisse. Ces actions citoyennes continuent d’être nécessaires pour dénoncer l’inaction des gouvernements et des politiques. La pression publique exercée par ces mouvements doit donc se poursuivre pour encourager des réformes plus audacieuses et contraignantes, et pour s’assurer que les émissions externalisées soient enfin intégrées dans les calculs et politiques climatiques.

Pourquoi ne pas emprunter la voie démocratique ?

Un reproche fréquent adressé aux militant·e·s est de ne pas utiliser les voies démocratiques pour faire avancer leurs idées. Pourtant, ces personnes se sont régulièrement impliquées dans le processus politique. Plusieurs d’entre eux·elles se sont engagés dans les divers conseils communaux et cantonaux participant activement aux débats et essayant d’influencer les choix politiques.

Contrairement aux idées reçues, les militant·e·s votent et s’engagent activement avec des actions non disruptives. Un exemple concret de cet engagement est celui d’Objectif Climat (objectifclimat.ch), un collectif de 30 mouvements et associations qui s’est mobilisé chaque mardi pendant plusieurs mois pour visiter le Grand Conseil vaudois en tentant d’influencer le plan climat remis en question par un audit de l’EPFL, jugé largement insuffisant. Leur action démontre une volonté d’agir non seulement dans la rue, mais aussi au sein des institutions, en utilisant les outils démocratiques pour tenter d’obtenir des changements nécessaires face à la crise climatique.

Le malaise des Vert·e·s ?

« Les actions de désobéissance civile menées en Suisse, telles que le blocage de routes et le saccage de golfs, ont suscité l’hostilité du public et créé un malaise chez les élu·e·s verts, qui se retrouvent pris·es entre leur engagement institutionnel et le militantisme radical de mouvements comme Extinction Rebellion (XR). Certains élu·e·s écologistes critiquent en privé ces actions, les jugeant contre-productives, tandis que la droite, notamment l’UDC et le PLR, exploite la situation pour détourner le débat climatique vers une critique du militantisme » (voir articles Le Courrier et La Liberté).

Il est tentant de critiquer les mouvements écologistes pour leurs actions de désobéissance civile, souvent perçues comme dérangeantes, mais cela occulte la complexité des dynamiques en jeu. Si certain·e·s élu·e·s Vert·e·s peuvent sembler adopter une approche plus modérée lorsqu’il s’agit de revendiquer des transformations radicales, il est important de reconnaître que leur action se situe dans une autre sphère : celle de l’institutionnel, où la marge de manœuvre est souvent limitée par des compromis nécessaires. Loin de s’enliser dans l’inaction, ils et elles utilisent d’autres leviers pour faire avancer la cause climatique. Cette complémentarité entre action institutionnelle et désobéissance civile est indispensable pour atteindre les objectifs climatiques.

Du côté des socialistes, la prise de conscience des impacts disproportionnés du dérèglement climatique sur les populations les plus vulnérables pourrait être plus centrale dans leur discours. Les classes défavorisées, déjà fragilisées par les inégalités socio-économiques, sont les premières touchées par les catastrophes environnementales, mais cet aspect reste parfois sous-estimé dans le débat politique. Renforcer cette compréhension permettrait d’ancrer davantage la lutte climatique dans une perspective de justice sociale.

Plutôt que de chercher à se distancier des actions militantes de mouvements comme Extinction Rebellion ou Renovate (ActoNow), il serait plus stratégique et juste pour les politicien·ne·s de se montrer solidaires. Ces activistes mettent en jeu leur liberté pour l’avenir de la planète, et il est crucial de soutenir publiquement leurs mobilisations, qui rappellent à tous et toutes l’urgence d’agir.

En outre, il est essentiel de renforcer les alliances avec les professionnel·le·s de la santé et les scientifiques, tels que les membres de Doctors for XR ou Scientist Rebellion, qui apportent une légitimité et une expertise précieuses. Ces voix permettent de crédibiliser davantage l’urgence climatique et de nourrir le débat public.

Finalement, loin de céder à la peur d’être associé·e·s à des méthodes jugées radicales, les élu·e·s Vert·e·s et autres partisan·e·s de la justice climatique devraient saisir cette opportunité pour renforcer la cohérence de leur message. En soutenant activement les actions militantes, ils et elles peuvent non seulement affirmer leur engagement pour une transition écologique ambitieuse, mais aussi contribuer à la consolidation d’un mouvement unifié et déterminé à réaliser un changement systémique indispensable.

C’était en 2019

Le 20 septembre 2019, des militants d’Extinction Rebellion ont bloqué le pont Bessières à Lausanne pour réclamer que le Conseil fédéral déclare l’urgence climatique. Malgré leur évacuation, ils ont réaffirmé leur volonté de rester mobilisés pour cette cause urgente.

Références 2019

Discours aux juges, 20.09.2024

Mesdames et Messieurs les juges,

Permettez-nous d’exprimer notre gratitude : au cours des procès que vous nous avez infligés, vous avez reconnu notre « préoccupation écologique légitime ». Nous qualifier de personnes « préoccupées » est bien sûr réducteur et infantilisant, mais qu’importe. L’essentiel est que notre action de désobéissance vous ait fait remarquer que le cadre légal actuel était inadéquat pour répondre aux défis sociétaux et environnementaux de notre époque. Nous imaginons que vous en avez bien pris acte.

Un bémol toutefois dans votre prise de conscience : il semble que vous perceviez notre démarche comme « teintée d’anticapitalisme ». Il est vrai qu’un modèle présumant d’une croissance infinie dans un monde aux ressources limitées est un modèle parfaitement défendable, toutes nos excuses pour ne pas l’avoir perçu.

Les entreprises pétrolières et gazières ont bien raison d’investir des milliards dans l’extraction de ressources fossiles dans des régions fragiles comme l’Arctique, ou en déplaçant des populations comme en Ouganda et en Tanzanie. Entre 2020 et 2023, TotalEnergies a augmenté ses investissements dans le forage pétrolier, malgré les appels mondiaux à réduire les émissions de carbone. Après tout, les dégâts écologiques et sociétaux irréversibles ainsi causés ne sont que quelques externalités négatives, bien compréhensibles puisqu’il s’agit d’enrichir légitimement une poignée d’ultra-riches.

Face à un tel système, il faudrait être insensé pour ne pas être anticapitalistes. Ce combat que nous menons est une question de justice sociale et écologique. Lutter contre ce système destructeur n’est pas un choix, c’est une nécessité morale. Vous en conviendrez, puisque vous êtes les garants de la loi et que la loi est l’expression morale de la société.

Comme vous, nous sommes favorables à la croissance. Nous pouvons croître en humanité, en solidarité, en inclusion, en bonheur, en partage et en culture. Actuellement, nous croissons en exploitation et en destruction, y compris en Suisse. En 2023, UBS a investi 8,3 milliards de CHF dans les industries fossiles. De son côté, la Banque Nationale Suisse (BNS) a elle-même investi 16,1 milliards dans des premiers de classe comme Chevron, ExxonMobil et TotalEnergies en 2022. Mais vous ne pouvez l’ignorer, puisque c’est un fait notoire, reconnu à l’international : la Suisse n’est pas une bonne élève dans le désastre en cours.

Pour réagir face à ce désastre, Mesdames et Messieurs les juges, vous avez fait preuve de courage et de compréhension, en nous signalant que nous avions d’autres moyens que la désobéissance civile pour agir, que nous avions accès à des voies dites « légales ». Nous vous remercions pour ce précieux conseil, et nous en profitons pour vous poser deux questions de nature légale, après tout c’est votre compétence qui est en jeu.

La première : en novembre 2021, à la COP26 de Glasgow, la Suisse s’est engagée à ne plus financer de projets fossiles à l’étranger sans techniques de capture de carbone, d’ici à la fin 2022. Cette même année 2022, la BNS, qui n’est pas une banque privée, agit en dépit des engagements de l’État suisse en investissant 16,1 milliards dans les énergies fossiles. Pourquoi ? Serait-ce parce que la classe politique refuse de lui donner un cadre d’investissement clair et de l’inscrire dans la Constitution ? Vous qui agissez en totale indépendance par rapport à la classe politique, vous avez certainement les moyens de résoudre cette petite contradiction.

La seconde concerne le jugement de la Cour Européenne des Droits de l’Homme dans le procès des Aînées pour le climat contre la Suisse. Ce jugement a établi que l’État suisse n’a pas suffisamment protégé ses citoyennes contre les effets du changement climatique

Parlement ni le Conseil des États n’ont reconnu cette décision, bafouant ainsi l’État de droit : comment cela se fait-il ? Si nous-mêmes sommes jugé·e·s en vertu de l’État de droit, nous ne doutons pas que vous êtes sur le point de mettre tout en œuvre pour le faire respecter dans les plus hautes sphères de l’État.

Mesdames, Messieurs les juges, votre lâcheté en la matière est sans borne. Vous vous soumettez sans réserve à une classe politique dominante, qui manipule l’État de droit à sa guise. En nous condamnant à des frais et des amendes exorbitantes et en nous chargeant d’un casier judiciaire pendant 15 ans, vous envoyez un message à toutes celles et ceux qui pourraient être tentés de s’engager dans n’importe quelle forme d’activisme : « Ne vous y risquez pas. Le prix à payer sera trop lourd. » Cela crée un climat de répression larvée, où l’État n’a même pas besoin de violence physique pour faire régner l’ordre. C’est une méthode subtile mais extrêmement efficace de décourager l’activisme, tout en donnant l’illusion d’une société ouverte à la contestation.

SI vous vous préoccupiez de justice, vous entendriez notre activisme et vous vous en serviriez pour la rendre. Vous avez choisi de nous étouffer.

Nous faisons face à une forme de violence d’État à la manière suisse. Pas d’éborgnements ou de blessures incapacitantes comme à Sainte-Soline. Ici, c’est une violence d’un autre type, à la fois sociale et financière. Une répression financière : comment justifier les 215’000 CHF de frais de justice auxquels nous avons été condamné·exs ? Une répression sociale : un casier judiciaire ouvert pendant 15 ans pour les services de sécurité de l’Etat pour avoir fait quoi ? Nos procès servent un objectif clair : faire taire celles et ceux qui remettent en cause l’inaction et l’hypocrisie de l’État.

Une démocratie authentique se doit de protéger et promouvoir les libertés individuelles, l’égalité devant la loi, et la justice sociale. En honorant ces droits fondamentaux, une société démontre son engagement envers la dignité humaine. C’est ce respect qui distingue une démocratie réelle d’une simple façade politique. C’est pour cela que nous sommes ici, et c’est pour cela que nous continuerons à lutter pour que le droit cesse d’être défaillant et que les droits fondamentaux soient respectés en Suisse.

Lausanne 20 septembre 2024 : manifestation commémorative du blocage du pont Bessières (2019)

Photos de l’action du 20 septembre 2024

Visiter également le site justice-suisse.ch
et ses photos justice-suisse.ch/photos-de-la-manifestation/

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