Dernière modification le 9-8-2024 à 19:27:27
Dans cet article, nous explorons un récent classement des pays en fonction de leur responsabilité historique dans le réchauffement climatique, publié par le site britannique CarbonBrief. Cette étude innovante prend en compte toutes les sources d’émissions de CO2 depuis 1850 jusqu’à 2021, y compris l’exploitation des terres et la déforestation, offrant ainsi une vision renouvelée des principaux contributeurs au changement climatique.
Les États-Unis se distinguent comme le plus grand émetteur historique, représentant 20 % des émissions globales cumulées, suivis de la Chine, du Brésil et de l’Indonésie, notamment en raison de l’exploitation des sols. Ce classement, qui inclut désormais les émissions liées à l’utilisation des terres et à la foresterie, modifie significativement la liste des plus gros émetteurs par rapport aux précédentes analyses.
Le rapport souligne également l’importance de la justice climatique dans ces débats, en mettant en lumière le lien direct entre les émissions historiques et le réchauffement climatique actuel, ainsi que l’impact disproportionné sur les populations les plus vulnérables. Alors que le monde a déjà consommé 86 % de son budget carbone pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5°C, cet article rappelle que la responsabilité historique est essentielle pour comprendre qui doit agir en priorité dans la lutte contre le changement climatique.
Justice climatique ?
Le concept de justice climatique met en lumière l’inégalité fondamentale du changement climatique : les communautés les plus pauvres et marginalisées, qui ont contribué le moins aux émissions de gaz à effet de serre, sont souvent les plus gravement touchées par les catastrophes climatiques comme les ouragans, les inondations et les sécheresses. La justice climatique propose une réorientation de l’action climatique, en insistant sur l’intégration des droits humains et des inégalités sociales dans la lutte contre le changement climatique.
Ce concept est né d’une reconnaissance que les nations industrialisées et les grandes entreprises, qui ont accumulé des richesses en brûlant des combustibles fossiles, ont une responsabilité historique majeure dans le réchauffement climatique. Par conséquent, une approche « juste » impliquerait que ces pays et entreprises redistribuent une partie de ces richesses aux communautés les plus vulnérables qui subissent les conséquences.
Un document de « l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD) » décrit le « mouvement mondial pour la justice climatique » comme une fusion entre trois entités : le mouvement pour la justice environnementale, le mouvement pour la justice mondiale ou anti-mondialisation et un groupe d’ONG internationales radicales impliquées dans les négociations sur le climat des Nations Unies (ONU).
Ces mouvements pour la justice climatique, ont émergé des luttes des communautés du Sud globalLes "communautés du Sud global" désignent généralement les pays et les régions situés principalement dans l'hémisphère sud, souvent moins développés économiquement, qui ont été historiquement marginalisés par rapport aux pays du Nord global (les pays industrialisés et développés, majoritairement situés dans l'hémisphère nord). Le terme "Sud global" est utilisé pour mettre en évidence les inégalités mondiales, notamment en matière de développement économique, de pouvoir politique, et d'accès aux ressources, plutôt que de simplement désigner une position géographique. Ces communautés du Sud global incluent de nombreux pays d'Afrique, d'Amérique latine, d'Asie et du Pacifique. Elles sont souvent les plus vulnérables aux impacts du changement climatique, bien qu'elles aient contribué bien moins aux émissions de gaz à effet de serre par rapport aux pays du Nord global., met également en évidence les liens entre le changement climatique et d’autres formes d’inégalités, telles que celles basées sur la race, le genre et la condition économique. Ce mouvement a évolué pour devenir un cri de ralliement international, cherchant à corriger les injustices passées et à prévenir celles à venir en plaçant les personnes et les communautés les plus vulnérables au cœur de l’action climatique.
Un document de « l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD) » décrit le « mouvement mondial pour la justice climatique » comme une fusion lâche entre trois entités : le mouvement pour la justice environnementale, le mouvement pour la justice mondiale ou anti-mondialisation et un groupe d’ONG internationales radicales impliquées dans les négociations sur le climat des Nations Unies (ONU).
Pour plus de détails, lire l’article : Questions-réponses approfondies : qu’est-ce que la « justice climatique » ?
Qu’est-ce que la justice environnementale ?
La justice environnementale est un mouvement né du constat que les personnes de couleur et les populations vivant dans la pauvreté sont souvent les plus exposées à la pollution et aux dangers environnementaux aux États-Unis. Ce mouvement, principalement porté par les Noirs, les Latinos, les Américains d’origine asiatique, les habitants des îles du Pacifique et les peuples autochtones, lutte contre le racisme environnemental, c’est-à-dire la manière dont les injustices environnementales sont façonnées par les mêmes schémas de racisme et d’inégalité présents depuis longtemps dans la société américaine. Le mouvement pour la justice environnementale réclame des protections et des avantages environnementaux égaux pour tous, ainsi qu’une participation significative aux décisions qui affectent les communautés. Il cherche à corriger les injustices qui voient les communautés marginalisées exposées de manière disproportionnée aux pollutions, aux infrastructures nuisibles et à des risques sanitaires accrus.
Pour plus de détails, lire l’article : www.nrdc.org
Le NRDC œuvre pour la protection de la Terre : ses habitants, ses plantes et ses animaux, ainsi que les systèmes naturels dont dépend toute vie.
Vers une justice climatique transformatrice : un programme de recherche émergent
Un article « Vers une justice climatique transformatrice » explore l’évolution des appels à la justice climatique face aux injustices sociales et environnementales exacerbées par le changement climatique. Il met en lumière les tensions entre les approches philosophiques et activistes du concept, ainsi que les divisions entre les échelles mondiale et locale, ou entre atténuation et adaptation. Ces divisions limitent la compréhension de la justice climatique, empêchant une action efficace contre ses causes profondes, ancrées dans un système économique mondial et des inégalités sociales interconnectées. L’article propose un programme de recherche transformatrice centré sur l’analyse du pouvoir et la justice climatique inclusive, approfondie, et gouvernée équitablement.