vendredi , 11 juillet 2025

Discours imaginaire d’un·e militant·e après sa condamnation [1]

Mesdames, Messieurs, et tou·tes celles et ceux qui refusent de se taire,

En recevant cette condamnation aujourd’hui, je me tiens ici non seulement pour moi-même, mais au nom de toutes celles et ceux qui luttent pour un avenir meilleur. Vous nous jugez non pour avoir commis des crimes, mais pour avoir osé défier un système qui s’effondre sous son propre poids, tout en prétendant servir l’intérêt général. Ce système, profondément enraciné dans le capitalisme néolibéral, privilégie les profits immédiats d’une minorité au détriment du bien commun et de l’avenir de l’humanité.

Nous avons tout essayé au niveau démocratique. Nous avons voté, nous nous sommes engagé·es politiquement, nous avons soutenu des initiatives et des référendums, et nous avons donné de notre temps bénévolement pour faire avancer ces causes. Pourtant, aucune de ces actions n’a été suffisamment prise en considération. Les solutions que nous proposions, tout comme les avertissements que nous lancions, ont été ignorés ou réduits au silence. Face à l’inaction systémique, il ne nous reste plus qu’à manifester pour alerter sur cette situation d’urgence.

Les droits que nous défendons aujourd’hui sont protégés par la Convention Européenne des Droits de l’Homme (CEDH). Le droit de manifester pacifiquement est un pilier de toute société démocratique. Or, en cherchant à réprimer cette liberté, vous ne condamnez pas seulement des individus, mais l’avenir que nous essayons de sauver. Ce que vous appelez « troubles à l’ordre public » n’est que la manifestation légitime de citoyen·nes qui refusent de voir leur monde s’effondrer sous leurs yeux. Les lois qui devraient protéger les peuples servent ici à protéger ceux qui les oppriment.

Aujourd’hui, ce n’est pas seulement le droit de manifester qui est menacé. Partout dans le monde, on observe une répression croissante des mouvements sociaux et écologistes. Les gouvernements, au lieu d’agir pour protéger leurs populations, se contentent de réprimer celles et ceux qui dénoncent leur inaction. La CEDH garantit ce droit, mais encore faut-il qu’il soit véritablement respecté, et non étouffé par des intérêts privés.

Les scientifiques, appuyé·es par des institutions comme l’ONU et l’OMS, nous avertissent depuis des décennies des dangers du dérèglement climatique. Nous savons que la simple réduction des émissions de carbone ne suffira pas. La protection de l’environnement doit être centrale dans nos actions. Nous devons non seulement freiner la destruction des écosystèmes, mais aussi restaurer la biodiversité. La renaturation des espaces dégradés est primordiale pour renforcer la résilience de notre planète face aux chocs climatiques. Sans cela, toute lutte contre le dérèglement climatique est perdue d’avance.

Ce ne sont pas des technologies hypothétiques, non prouvées, qui nous sauveront. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre des solutions miraculeuses qui, à ce jour, n’ont montré aucune preuve d’efficacité à grande échelle. Penser qu’une innovation futuriste pourrait un jour compenser la disparition des écosystèmes est une illusion dangereuse. La restauration de la nature est notre meilleur espoir de stabiliser le climat et de préserver les bases mêmes de la vie humaine. Chaque forêt rasée, chaque espèce perdue, chaque habitat détruit affaiblit notre capacité à répondre aux défis qui se présentent.

Ce système refuse de changer, non par manque de solutions, mais par choix délibéré. Partout dans le monde, des initiatives locales et des mouvements citoyens proposent des alternatives viables : des économies circulaires, des systèmes agricoles durables, des énergies renouvelables accessibles. Pourtant, ces solutions sont largement ignorées, étouffées, car elles ne servent pas les intérêts des puissants qui profitent d’un statu quo destructeur.

Et pourtant, c’est nous qui sommes jugé·es aujourd’hui. Vous nous condamnez pour avoir bloqué des routes, interrompu la routine des entreprises qui polluent. Mais la véritable perturbation, c’est celle de ce système qui détruit la planète pour maintenir une façade de stabilité économique. Quel ordre défendez-vous réellement ? Celui qui permet aux multinationales de continuer à piller la Terre sans rendre de comptes? Celui qui protège les intérêts de quelques privilégié·es aux dépens des plus pauvres et des plus vulnérables ?

Nous avons été affaibli·es par des procès, comme celui des 200, où des dizaines de militant·es ont été condamné·es pour avoir exercé leur droit fondamental de protester pacifiquement. Mais malgré vos tentatives de nous faire plier, nous sommes encore là. Chaque jugement, chaque condamnation ne fait que renforcer notre détermination. Nous ne sommes pas seulement en train de lutter contre un ordre injuste, nous nous battons pour notre survie collective.

Comme l’a dit La Boétie, « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. » Mais nous avons choisi de nous relever, et nous nous relèverons toujours. À chaque condamnation, à chaque tentative de nous faire plier, nous nous redresserons plus fort·es. Ce combat n’est pas une option. C’est une nécessité. La justice climatique et la justice sociale ne sont pas des idéaux lointains, ce sont des droits pour lesquels nous ne cesserons de nous battre. Ce n’est pas nous qui devons plier face à l’injustice, mais ce système qui doit rendre des comptes pour la destruction qu’il cause.

Il est temps que vous compreniez et acceptiez que notre lutte est juste. Nous ne perturbons pas l’ordre, nous essayons de le restaurer. Un ordre où la protection de l’environnement, la renaturation des écosystèmes et la justice pour tou·tes sont au cœur des priorités. Un ordre où les entreprises ne peuvent plus piller la Terre sans rendre de comptes. Un ordre où la vie de chaque personne, chaque être vivant, est respectée, et où l’avenir de notre planète n’est plus sacrifié pour des profits à court terme.

Vous pouvez nous juger aujourd’hui, mais demain, d’autres se lèveront. Nous continuerons à nous battre, à bloquer, à dénoncer, parce que nous n’avons pas d’autre choix. L’urgence est là. Les scientifiques, les institutions internationales, les citoyen·nes du monde entier le savent. Et tant que vous refuserez de l’admettre, tant que vous continuerez à protéger un système défaillant, nous continuerons à nous lever contre lui.

À demain, dans la rue…

Discours imaginaire d’un·e militant·e après sa condamnation [1]

Mesdames, Messieurs, et tou·tes celles et ceux qui refusent de se taire,

En recevant cette condamnation aujourd’hui, je me tiens ici non seulement pour moi-même, mais au nom de toutes celles et ceux qui luttent pour un avenir meilleur. Vous nous jugez non pour avoir commis des crimes, mais pour avoir osé défier un système qui s’effondre sous son propre poids, tout en prétendant servir l’intérêt général. Ce système, profondément enraciné dans le capitalisme néolibéral, privilégie les profits immédiats d’une minorité au détriment du bien commun et de l’avenir de l’humanité.

Nous avons tout essayé au niveau démocratique. Nous avons voté, nous nous sommes engagé·es politiquement, nous avons soutenu des initiatives et des référendums, et nous avons donné de notre temps bénévolement pour faire avancer ces causes. Pourtant, aucune de ces actions n’a été suffisamment prise en considération. Les solutions que nous proposions, tout comme les avertissements que nous lancions, ont été ignorés ou réduits au silence. Face à l’inaction systémique, il ne nous reste plus qu’à manifester pour alerter sur cette situation d’urgence.

Les droits que nous défendons aujourd’hui sont protégés par la Convention Européenne des Droits de l’Homme (CEDH). Le droit de manifester pacifiquement est un pilier de toute société démocratique. Or, en cherchant à réprimer cette liberté, vous ne condamnez pas seulement des individus, mais l’avenir que nous essayons de sauver. Ce que vous appelez « troubles à l’ordre public » n’est que la manifestation légitime de citoyen·nes qui refusent de voir leur monde s’effondrer sous leurs yeux. Les lois qui devraient protéger les peuples servent ici à protéger ceux qui les oppriment.

Aujourd’hui, ce n’est pas seulement le droit de manifester qui est menacé. Partout dans le monde, on observe une répression croissante des mouvements sociaux et écologistes. Les gouvernements, au lieu d’agir pour protéger leurs populations, se contentent de réprimer celles et ceux qui dénoncent leur inaction. La CEDH garantit ce droit, mais encore faut-il qu’il soit véritablement respecté, et non étouffé par des intérêts privés.

Les scientifiques, appuyé·es par des institutions comme l’ONU et l’OMS, nous avertissent depuis des décennies des dangers du dérèglement climatique. Nous savons que la simple réduction des émissions de carbone ne suffira pas. La protection de l’environnement doit être centrale dans nos actions. Nous devons non seulement freiner la destruction des écosystèmes, mais aussi restaurer la biodiversité. La renaturation des espaces dégradés est primordiale pour renforcer la résilience de notre planète face aux chocs climatiques. Sans cela, toute lutte contre le dérèglement climatique est perdue d’avance.

Ce ne sont pas des technologies hypothétiques, non prouvées, qui nous sauveront. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre des solutions miraculeuses qui, à ce jour, n’ont montré aucune preuve d’efficacité à grande échelle. Penser qu’une innovation futuriste pourrait un jour compenser la disparition des écosystèmes est une illusion dangereuse. La restauration de la nature est notre meilleur espoir de stabiliser le climat et de préserver les bases mêmes de la vie humaine. Chaque forêt rasée, chaque espèce perdue, chaque habitat détruit affaiblit notre capacité à répondre aux défis qui se présentent.

Ce système refuse de changer, non par manque de solutions, mais par choix délibéré. Partout dans le monde, des initiatives locales et des mouvements citoyens proposent des alternatives viables : des économies circulaires, des systèmes agricoles durables, des énergies renouvelables accessibles. Pourtant, ces solutions sont largement ignorées, étouffées, car elles ne servent pas les intérêts des puissants qui profitent d’un statu quo destructeur.

Et pourtant, c’est nous qui sommes jugé·es aujourd’hui. Vous nous condamnez pour avoir bloqué des routes, interrompu la routine des entreprises qui polluent. Mais la véritable perturbation, c’est celle de ce système qui détruit la planète pour maintenir une façade de stabilité économique. Quel ordre défendez-vous réellement ? Celui qui permet aux multinationales de continuer à piller la Terre sans rendre de comptes? Celui qui protège les intérêts de quelques privilégié·es aux dépens des plus pauvres et des plus vulnérables ?

Nous avons été affaibli·es par des procès, comme celui des 200, où des dizaines de militant·es ont été condamné·es pour avoir exercé leur droit fondamental de protester pacifiquement. Mais malgré vos tentatives de nous faire plier, nous sommes encore là. Chaque jugement, chaque condamnation ne fait que renforcer notre détermination. Nous ne sommes pas seulement en train de lutter contre un ordre injuste, nous nous battons pour notre survie collective.

Comme l’a dit La Boétie, « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. » Mais nous avons choisi de nous relever, et nous nous relèverons toujours. À chaque condamnation, à chaque tentative de nous faire plier, nous nous redresserons plus fort·es. Ce combat n’est pas une option. C’est une nécessité. La justice climatique et la justice sociale ne sont pas des idéaux lointains, ce sont des droits pour lesquels nous ne cesserons de nous battre. Ce n’est pas nous qui devons plier face à l’injustice, mais ce système qui doit rendre des comptes pour la destruction qu’il cause.

Il est temps que vous compreniez et acceptiez que notre lutte est juste. Nous ne perturbons pas l’ordre, nous essayons de le restaurer. Un ordre où la protection de l’environnement, la renaturation des écosystèmes et la justice pour tou·tes sont au cœur des priorités. Un ordre où les entreprises ne peuvent plus piller la Terre sans rendre de comptes. Un ordre où la vie de chaque personne, chaque être vivant, est respectée, et où l’avenir de notre planète n’est plus sacrifié pour des profits à court terme.

Vous pouvez nous juger aujourd’hui, mais demain, d’autres se lèveront. Nous continuerons à nous battre, à bloquer, à dénoncer, parce que nous n’avons pas d’autre choix. L’urgence est là. Les scientifiques, les institutions internationales, les citoyen·nes du monde entier le savent. Et tant que vous refuserez de l’admettre, tant que vous continuerez à protéger un système défaillant, nous continuerons à nous lever contre lui.

À demain, dans la rue…

Google 21/08/2023 (google earth)

La plus grande usine au monde de captage de CO2

Le Temps, 10 mai 2024

Avec l’usine islandaise Mammoth, la start-up suisse Climeworks a passé la seconde

L’article présente les efforts de Climeworks, une start-up suisse, pour capturer le dioxyde de carbone (CO2) de l’air et le stocker de manière durable afin de lutter contre le réchauffement climatique. La société a inauguré la plus grande usine au monde de captage de CO2 en Islande, nommée Mammoth, qui vise à capter 36 000 tonnes de CO2 par an en utilisant 72 conteneurs de ventilateurs. Cette usine fonctionne grâce à l’énergie géothermique fournie par la centrale de Hellisheidi. Le CO2 capturé est dissous dans de l’eau et injecté dans le sous-sol basaltique, où il réagit avec les minéraux pour former des cristaux solides, servant de réservoirs stables de CO2.

Climeworks ambitionne de réduire le coût de captage du CO2 de 1000 dollars à 300 dollars par tonne d’ici 2030 et prévoit une expansion mondiale, avec un objectif de capturer des millions de tonnes de CO2 par an d’ici 2030, et jusqu’à un milliard d’ici 2050. Toutefois, la technologie est coûteuse et dépend de la disponibilité d’énergie renouvelable. Elle est donc considérée comme une solution complémentaire à la réduction des émissions de gaz à effet de serre par d’autres moyens.

L’article mentionne également des critiques concernant cette technologie, notamment le risque de fournir un « permis de polluer » aux entreprises tout en détournant des investissements qui pourraient être mieux utilisés pour développer des solutions telles que les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Cependant, Climeworks et ses partenaires, comme Carbfix, continuent d’innover, explorant par exemple l’utilisation de l’eau de mer pour le stockage du CO2, afin de rendre le processus plus accessible et applicable à l’échelle mondiale.

Autres considérations

État d’urgence 4 septembre 2024

Le coût

L’un des principaux défis de la capture et du stockage du carbone (CCS) réside dans les coûts énergétiques élevés et la complexité de créer et d’exploiter des sites d’injection de CO₂ fiables. L’ajout d’une technologie CCS à une centrale électrique au charbon ou au gaz naturel engendre un coût supplémentaire important (Mammoth fonctionne grâce à l’énergie géothermique fournie par la centrale de Hellisheidi), nécessitant une part considérable de l’énergie produite pour alimenter le processus de capture et de stockage. En général, on estime que ce processus peut absorber environ 20 à 25 % de l’électricité produite par la centrale, bien que ce chiffre puisse varier en fonction de l’efficacité de la technologie utilisée. Un tel coût additionnel, tant en énergie qu’en dépenses financières, réduit la compétitivité de l’électricité produite à partir de combustibles fossiles par rapport aux énergies renouvelables, comme le solaire et l’éolien, qui ne nécessitent pas de stockage de carbone.

En termes de retour sur investissement énergétique (EROI, Energy Return On Investment), les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien, même avec stockage, affichent un EROI d’environ 15 à 20. En comparaison, l’EROI initial de l’électricité produite à partir de combustibles fossiles est généralement autour de 30. Cependant, lorsqu’on soustrait environ 25 % de ce rendement énergétique pour intégrer la CCS, l’EROI chute à environ 22. Ce calcul simplifié ne prend pas en compte l’énergie supplémentaire nécessaire à la fabrication des équipements de capture, de pressurisation et d’injection du CO₂, ce qui pourrait réduire encore davantage l’EROI. En fin de compte, ces coûts énergétiques et financiers considérables limitent l’attractivité de la CCS, surtout face aux énergies renouvelables dont les coûts continuent de baisser et qui bénéficient d’un EROI plus favorable.

Émissions CO2

En 2021, les émissions mondiales de CO₂ dues aux activités humaines étaient estimées à environ 36,3 milliards de tonnes (36,3 gigatonnes). Pour capturer l’intégralité de ces émissions à l’aide de la technologie CCS, il faudrait un nombre considérable d’installations de captage et de stockage de carbone, chacune ayant une capacité de capturer des millions de tonnes par an. En supposant que chaque installation puisse capturer 1 million de tonnes de CO₂ par an, il faudrait environ 36’300 installations de ce type pour traiter l’ensemble des émissions mondiales (actuellement 36’000 tonnes par an, donc 1’008’333 installations). En plus du nombre élevé d’installations nécessaires, il faudrait également trouver un grand nombre de sites de sous-sol géologiquement fiables (1) pour injecter et stocker en toute sécurité le CO₂ capturé. Cela représente un défi logistique et technique immense, nécessitant des investissements massifs et une évaluation minutieuse des ressources géologiques disponibles dans le monde entier.

  1. Le stockage du CO₂ nécessite des formations géologiques spécifiques, comme des aquifères salins profonds ou des champs pétroliers épuisés, qui sont capables de retenir le CO₂ en toute sécurité sur de longues périodes. Trouver et évaluer ces sites de stockage constitue un défi majeur, d’autant plus qu’ils doivent être géologiquement stables et situés à une distance raisonnable des installations de captage pour minimiser les coûts de transport.

Surface du site Mammoth ?

La construction et l’entretien des installations de captage et de stockage du carbone (CCS) comme le site de Mammoth ne sont pas sans impact environnemental. Selon l’outil de mesure de Google Earth, la surface du site de Mammoth est d’environ 41 000 m² (valeurs approximatives du site complet supposé. Environ six terrains de football). Construire une telle infrastructure nécessite une quantité considérable de matériaux, dont des tonnes de béton et dimportante structures métalliques, ce qui génère une pollution non négligeable en raison de l’extraction, du transport, et de la mise en œuvre de ces matériaux.

Le béton, indispensable dans la construction, est un matériau dont la production est énergivore et contribue aux émissions de CO₂. On estime qu’une tonne de béton produit environ 100 à 300 kg de CO₂, principalement en raison du ciment qu’il contient, dont la fabrication est particulièrement polluante. Pour une infrastructure de grande taille, comme le site de Mammoth, la quantité de béton utilisée entraîne un coût environnemental notable. En outre, les structures métalliques nécessaires à ce type d’installation, comme les charpentes et les supports, exigent également une énergie considérable pour leur production et leur maintenance, générant des émissions supplémentaires. L’entretien régulier de l’installation implique des dépenses énergétiques continues, non seulement pour la maintenance des équipements, mais aussi pour la gestion et la préservation des infrastructures, augmentant encore l’empreinte carbone globale du projet.

Pour donner une estimation approximative, si l’on suppose que la construction et l’entretien du site de Mammoth nécessitent des milliers de tonnes de béton et d’autres matériaux, les émissions de CO₂ associées pourraient représenter plusieurs milliers de tonnes, sans compter l’énergie consommée pendant la durée de vie de l’installation. En effet, les coûts énergétiques et financiers de l’entretien régulier d’un site de 41 000 m², combinés à la pollution générée par les matériaux de construction, montrent que même les solutions de captage de CO₂ ont des impacts environnementaux qui doivent être soigneusement évalués et minimisés pour être vraiment bénéfiques dans la lutte contre le changement climatique. C’est un aspect souvent sous-estimé mais crucial pour évaluer l’efficacité globale des solutions CCS dans la lutte contre le changement climatique.

Sobriété ou technosolutions : quelle voie suivre ?

Ne serait-il pas préférable de repenser notre approche face au changement climatique en privilégiant des mesures de réduction de la consommation à grande échelle plutôt que de compter sur des technosolutions coûteuses et incertaines comme le captage et le stockage du carbone (CCS) ? En effet, la sobriété volontaire, adoptée par toutes et tous, constitue une méthode plus efficace et socialement équitable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ce que l’on ne consomme pas n’émet pas de CO₂, à condition que les objets ou dépenses inutiles ne soient pas remplacés par d’autres achats. Cette approche simple et directe peut conduire à des résultats immédiats et tangibles dans la lutte contre le changement climatique.

Les technologies comme le captage et le stockage du carbone (CCS), malgré leurs promesses, ne constituent pas des solutions durables à long terme. Elles nécessitent des investissements financiers très importants et dépendent de ressources naturelles spécifiques, dans le contexte d’une planète aux capacités limitées. Continuer à investir massivement dans ces solutions technologiques, sans évaluer leurs limites et leur coût environnemental, pourrait s’avérer contre-productif. Plutôt que de se reposer sur des technologies dont l’efficacité et la viabilité restent incertaines, il semble plus judicieux de se concentrer sur des actions visant à réduire directement notre empreinte écologique.

Réduire drastiquement la consommation, en particulier dans les pays riches, est une alternative plus durable et plus équitable. Une diminution significative de la consommation d’énergie et de ressources par les pays occidentaux, accompagnée d’une redistribution plus équitable des biens, permettrait de créer un modèle de sobriété que les pays moins favorisés pourraient suivre. Cela contribuerait non seulement à réduire les émissions globales de CO₂, mais également à promouvoir un développement mondial plus juste et soutenable, loin du modèle actuel de surconsommation des pays riches.

Il est temps de « prendre le taureau par les cornes » et d’adopter des solutions concrètes basées sur la réduction de la demande. Les gouvernements doivent se responsabiliser et mettre en place des mesures contraignantes et socialement justes pour encourager une consommation plus sobre. Des politiques de programmes éducatifs pour sensibiliser le public à l’importance de la réduction de leur empreinte carbone sont des actions nécessaires.

Plutôt que de compter sur des technosolutions hasardeuses, il est crucial de se tourner vers des stratégies plus sûres, justes et durables, qui favorisent une véritable transformation de nos modes de vie et de consommation. La réduction de la consommation n’est pas seulement une nécessité environnementale, mais aussi un choix éthique pour assurer une répartition équitable des ressources et protéger les générations futures.

Utopie ?

Non, adopter la sobriété et réduire notre consommation est une voie réaliste et nécessaire. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cela ne signifie pas renoncer au confort ou à la qualité de vie, mais plutôt réévaluer nos priorités et adopter des modes de vie plus soutenables. En favorisant des pratiques de consommation responsables, nous pouvons non seulement réduire notre empreinte carbone, mais aussi stimuler des économies locales, renforcer les communautés et améliorer notre résilience face aux crises futures. En somme, cette approche offre des avantages économiques, sociaux et environnementaux, prouvant qu’un avenir plus sobre est non seulement possible, mais aussi désirable.

La Suisse enterre son CO2…

« La Suisse a entrepris un projet pilote en collaboration avec l’EPFZ pour capturer et exporter une petite fraction de son CO2 vers l’Islande. Bien que la RTS présente ce projet comme une solution prometteuse, la réalité est bien différente. Avec toutes les pertes liées au captage, à la liquéfaction, au transport, à la dissolution dans l’eau de mer et à l’injection à 400m de profondeur (sans oublier les fuites potentielles), le bilan écologique réel est loin des chiffres annoncés. Sur les 300 tonnes captées, soit l’équivalent des émissions annuelles de 30 Suisses, il ne reste finalement de quoi ‘neutraliser’ les émissions d’environ 15 à 20 personnes.

En présentant ce type de projet de manière positive, les médias contribuent à tranquilliser la population, qui minimise ainsi l’ampleur de la catastrophe climatique en cours. Cela alimente l’idée fausse que des solutions technologiques non réalistes pourront nous sauver, alors qu’elles ne s’attaquent qu’à une infime partie du problème. Plus de détails dans cet article de la RTS : La Suisse enterre son CO2 en Islande. »

Décarbonation industrielle ? :

Source : medium.com

Cet article rédigé par Pascal Kotté aborde différentes initiatives et technologies visant à capturer le CO2 pour lutter contre le changement climatique, tout en s’interrogeant sur leur efficacité par rapport à des méthodes naturelles comme la plantation d’arbres. Il mentionne des projets comme Climeworks en Suisse et Project Vesta, qui utilisent des machines pour capturer le CO2, mais soulève des doutes quant à leur coût élevé et leur efficacité à long terme.

Il évoque également les défis de la capture et du stockage du carbone (CSC), expliquant que bien que des projets existent, ils ne sont pas encore suffisamment aboutis ou largement déployés pour avoir un impact significatif. L’auteur compare ces technologies aux processus naturels comme la photosynthèse, en soulignant l’importance des arbres pour capter le carbone, mais critique également l’idée que planter des arbres soit une solution complète au problème des émissions de CO2.

En conclusion, il exprime un certain scepticisme face à l’optimisme entourant les nouvelles technologies de capture du CO2, insistant sur le fait que la réduction de la consommation d’énergie fossile reste la priorité. Il critique également l’approche de compensation carbone comme étant insuffisante et plaide pour une approche plus responsable des entreprises et des gouvernements en matière de réduction des émissions.

Compléments

 

Changement climatique, nous ne sommes pas prêt⸱es

Rapport OXFAM France

Adaptation au changement climatique en France : un besoin urgent de planification

Alors que la France forme une nouvelle Assemblée nationale et un nouveau gouvernement, Oxfam France publie une étude alarmante sur les politiques d’adaptation au changement climatique. Selon ce rapport, les politiques et investissements actuels sont largement insuffisants pour protéger les citoyens des conséquences de ce phénomène.

Menaces sur les droits humains

Oxfam révèle que plus de la moitié des droits humains sont menacés en France en raison de l’improvisation des pouvoirs publics. Parmi les 50 droits fondamentaux de l’UE, au moins 26 sont directement en danger, notamment le droit à la santé, à l’éducation et à un logement digne.

Chiffres clés alarmants

  • D’ici 2030, 1,3 million d’enfants en maternelle seront exposés à des températures excédant 35°C en classe.
  • 36% des travailleurs subissent déjà des chaleurs extrêmes sur leur lieu de travail.
  • D’ici 2100, 5% des hôpitaux, 3% des écoles primaires et 2,3% des maisons de retraite seront menacés par les aléas climatiques extrêmes.

Inégalités exacerbées

La crise climatique accentue les inégalités sociales. Les plus riches, bien que responsables d’une grande partie des émissions de gaz à effet de serre, sont mieux protégés, tandis que les plus vulnérables, comme les ménages pauvres, les femmes, les enfants et les personnes âgées, subissent les conséquences les plus graves.

Adaptation : un manque de planification

Malgré l’existence du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) depuis 2011, Oxfam dénonce son inefficacité. Le plan manque de mesures concrètes et d’objectifs ambitieux, et l’approche des pouvoirs publics reste fragmentée et réactive plutôt que proactive.

Recommandations d’Oxfam

Oxfam appelle à une planification plus juste et inclusive, incluant :

  • Des investissements de plusieurs milliards d’euros par an répartis équitablement.
  • Une adaptation démocratique et transparente, avec une nouvelle institution citoyenne pour décider de l’adaptation des territoires.
  • Des critères d’efficacité et de réduction des inégalités pour les investissements publics.
  • Un Plan national contraignant, rendant l’État redevable.
  • Une réforme du droit du travail pour protéger les travailleurs des effets du changement climatique.
  • Une responsabilité accrue de la France dans le financement de l’adaptation des pays du Sud global.

En somme, l’étude d’Oxfam France met en lumière l’urgence d’adopter des politiques d’adaptation robustes et équitables face à un avenir climatique incertain.

Références

Et la Suisse ?

Adaptation au changement climatique en Suisse : une nécessité pressante

Alors que la France est sous les projecteurs pour son manque de préparation face au changement climatique, la Suisse n’est pas en reste et doit également intensifier ses efforts d’adaptation. Voici un aperçu de la situation en Suisse, basé sur les défis similaires et les particularités locales.

Menaces climatiques spécifiques à la Suisse

La Suisse, connue pour ses paysages alpins et ses ressources en eau douce, fait face à des menaces climatiques spécifiques telles que :

  • Fonte des glaciers : Les glaciers suisses fondent à un rythme alarmant, entraînant des risques accrus de crues soudaines et de pénurie d’eau.
  • Écosystèmes fragiles : La biodiversité alpine est particulièrement vulnérable aux changements de température et de précipitations.
  • Risques d’éboulements et de glissements de terrain : L’instabilité des sols due à la fonte du pergélisol augmente les risques de catastrophes naturelles.
Impact sur les droits humains et les inégalités

À l’instar de la France, la Suisse doit protéger les droits fondamentaux de ses citoyens face aux changements climatiques :

  • Santé publique : Les vagues de chaleur de plus en plus fréquentes menacent la santé des populations, particulièrement les personnes âgées et vulnérables.
  • Éducation : Les infrastructures scolaires doivent être adaptées pour faire face aux températures extrêmes.
  • Logement : Le droit à un logement sûr est compromis par les risques accrus de catastrophes naturelles.

Les inégalités climatiques en Suisse se manifestent également, où les populations rurales et à faible revenu sont souvent les plus touchées par les impacts du changement climatique.

Politiques d’adaptation en Suisse

La Suisse a mis en place plusieurs stratégies d’adaptation au changement climatique, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour répondre pleinement aux défis posés par ce phénomène.

Plan d’action national

Le « Plan d’action Climat » de la Suisse a été adopté par le Conseil fédéral en mars 2012. Ce plan vise à minimiser les risques liés au changement climatique, à tirer parti des opportunités émergentes, à protéger les personnes, les biens et les ressources naturelles, et à améliorer la capacité d’adaptation de la société, de l’économie et de l’environnement. Un plan d’action plus récent, couvrant la période 2020-2025, propose 75 mesures concrètes dans divers secteurs, notamment la gestion de l’eau, la protection contre les dangers naturels, l’agriculture, la foresterie, l’énergie, le tourisme, la biodiversité, la santé et le logement.

Adaptation aux changements climatiques en Suisse : stratégie du Conseil fédéral OFEV).

Gestion des ressources en eau

La Suisse met en œuvre des initiatives pour mieux gérer ses ressources en eau, essentielles pour l’agriculture et l’approvisionnement en eau potable. Le réchauffement climatique affecte la disponibilité et la qualité de l’eau, augmentant les risques de sécheresse et de pénuries d’eau. Le Plan d’action Climat inclut des mesures spécifiques pour adapter la gestion de l’eau aux nouvelles conditions climatiques, en s’appuyant sur des scénarios climatiques actualisés (IEA).

Projets pilotes régionaux

Plusieurs cantons suisses mènent des projets pilotes pour tester et affiner les meilleures pratiques en matière d’adaptation au changement climatique. Ces projets couvrent divers domaines tels que la gestion des risques naturels, l’adaptation des infrastructures et la protection de la biodiversité. Ces initiatives régionales sont essentielles pour développer des solutions adaptées aux spécificités locales et pour partager les leçons apprises à l’échelle nationale (NCCS National Centre for Climate Services, Plan climat VAUD, Plan climat LAUSANNE).

En conclusion, bien que la Suisse ait pris des mesures significatives pour s’adapter au changement climatique, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour renforcer la résilience du pays face aux défis climatiques croissants. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter les ressources officielles comme le site de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et la plateforme Climate-ADAPT de l’Union Européenne.

Recommandations pour une adaptation renforcée

Pour renforcer ses politiques d’adaptation, la Suisse pourrait s’inspirer des recommandations d’Oxfam France :

  • Investissements soutenus : Allouer des fonds suffisants pour des infrastructures résilientes et des mesures d’adaptation ciblées.
  • Participation citoyenne : Impliquer les citoyens dans la planification et la mise en œuvre des stratégies d’adaptation pour garantir une approche inclusive et démocratique.
  • Cadre légal contraignant : Établir des obligations légales claires pour l’adaptation, afin de garantir la responsabilité des autorités et des entreprises.
  • Coopération internationale : La Suisse, bien qu’un petit pays, peut jouer un rôle clé dans la coopération internationale pour l’adaptation, en partageant ses connaissances et en soutenant les pays moins développés.

La Suisse, confrontée à des défis climatiques uniques, doit intensifier ses efforts d’adaptation pour protéger ses citoyens et ses écosystèmes. Une approche planifiée, inclusive et bien financée est essentielle pour faire face aux impacts inévitables du changement climatique et garantir un avenir durable pour tous.

La politique climatique de la Suisse : Une approche insuffisante face aux défis actuels

La Suisse, bien que proactive en matière de lutte contre le changement climatique, est encore loin de répondre pleinement aux défis posés par ce phénomène. Une des principales critiques est que la politique climatique suisse ne prend pas en compte les émissions de CO2 externalisées, c’est-à-dire celles générées par la production de biens et services consommés en Suisse mais fabriqués à l’étranger. En fait, ces émissions représentent environ deux tiers du total des émissions de CO2 liées à la consommation suisse.

Émissions externalisées : une lacune majeure

La Suisse est souvent perçue comme un leader environnemental grâce à ses politiques de réduction des émissions domestiques de CO2. Cependant, cette perception ne tient pas compte des émissions externalisées, qui constituent une part significative de son empreinte carbone. En 2018, par exemple, les émissions de gaz à effet de serre imputables à la consommation suisse étaient environ deux fois plus élevées que celles générées sur son propre territoire.

Manque de mesures contraignantes

Le « Plan Climat » de la Suisse, bien que détaillé et ambitieux sur le papier, manque de mesures concrètes et contraignantes pour assurer une réduction significative et rapide des émissions. Les objectifs fixés par le plan sont souvent considérés comme trop modestes pour avoir un impact significatif sur la réduction des émissions globales, en particulier lorsqu’il s’agit de s’attaquer aux émissions indirectes.

Nécessité d’une approche planifiée et inclusive

Pour réellement protéger ses citoyens et ses écosystèmes, la Suisse doit adopter une approche plus rigoureuse et inclusive. Cela implique de :

  • Inclure les émissions externalisées : Compter les émissions générées par la production des biens consommés en Suisse mais fabriqués à l’étranger, afin de fournir une image plus complète de l’empreinte carbone du pays.
  • Renforcer les mesures nationales : Imposer des normes plus strictes pour réduire les émissions domestiques et investir dans des technologies et infrastructures vertes.
  • Promouvoir une justice climatique : Veiller à ce que les politiques climatiques bénéficient équitablement à toutes les couches de la population, y compris les plus vulnérables.
Conclusion

En somme, bien que la Suisse ait fait des progrès notables en matière de politiques climatiques, elle doit encore intensifier ses efforts pour inclure les émissions externalisées dans ses calculs et adopter des mesures plus contraignantes. Seule une approche holistique et bien financée permettra de faire face aux impacts inévitables du changement climatique et de garantir un avenir durable pour tous. Pour plus de détails, consultez les rapports et analyses de l’Office fédéral de l’environnement et du Centre national pour les services climatiques (NCCS).

Sources et références

Compléments (vidéos)

Risques climatiques : le rapport qui montre que nous ne sommes pas prêts (OXFAM)

La robustesse du vivant comme antidote au culte de la performance (15:21 – 17:36)

Les sujets principaux traités sont la crise climatique, l’effondrement de la biodiversité, la pollution globale et les pénuries de ressources.

Il est constaté que les médias se concentrent principalement sur le climat, souvent en réduisant les problématiques à la seule question du CO2. Les solutions développées pour lutter contre la crise climatique aggravent souvent d’autres problèmes comme la pénurie de ressources, l’effondrement de la biodiversité et la pollution globale. Il est crucial de s’attaquer aux causes plutôt qu’aux symptômes des crises environnementales.

L’approche proposée est de prioriser la biodiversité. Replacer la biodiversité dans les territoires, l’agriculture et les villes a des effets positifs sur la pénurie de ressources, la crise climatique et la pollution globale. Semer des graines et restaurer la biodiversité peut se faire à toutes les échelles et est une méthode peu coûteuse.

Enfin, il est observé que le monde devient de plus en plus fluctuant, ce qui est confirmé par les rapports du GIEC et de l’IPBES.

En résumé, il est suggéré de commencer par restaurer la biodiversité pour avoir un impact positif sur les diverses crises écologiques et d’être conscient de l’importance des causes systémiques derrière ces problèmes.

Le concept des « scopes » dans les bilans carbone ?

Le concept des « scopes » dans les bilans carbone est essentiel pour comprendre et gérer les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’une entité (1). Il existe trois niveaux de scopes définis par le Greenhouse Gas Protocol (GHG Protocol), chacun couvrant différents types d’émissions.

SCOPE 1 : ÉMISSIONS DIRECTES

Ces émissions proviennent de sources possédées ou contrôlées par l’entité. Cela inclut la combustion de combustibles fossiles dans des équipements tels que les chaudières, les véhicules, et les générateurs. Par exemple, les émissions de CO₂ des véhicules de l’entreprise entrent dans cette catégorie.

SCOPE 2 : ÉMISSIONS INDIRECTES LIÉES À L’ÉNERGIE

Ces émissions sont liées à l’énergie achetée par l’entité, comme l’électricité, la chaleur ou la vapeur. Elles ne sont pas produites directement par l’entité mais sont le résultat de sa consommation d’énergie. Par exemple, les émissions générées par la production d’électricité achetée par l’entreprise.

SCOPE 3 : AUTRES ÉMISSIONS INDIRECTES

Ces émissions couvrent toutes les autres émissions indirectes qui se produisent dans la chaîne de valeur de l’entité. Elles incluent les émissions liées à la production et au transport des biens et services achetés, les déplacements professionnels, et l’utilisation des produits vendus. Par exemple, les émissions de CO₂ liées à la fabrication des matériaux achetés par l’entreprise.

IMPORTANCE DES SCOPES

  • Completude : Les scopes permettent de capturer l’ensemble des émissions associées aux activités d’une entité, offrant une vision complète de son empreinte carbone.
  • Gestion et Réduction : En distinguant les différents types d’émissions, il est plus facile de mettre en place des stratégies spécifiques pour les réduire, comme l’amélioration de l’efficacité énergétique ou le choix de fournisseurs moins polluants.
  • Transparence et Comparabilité : Utiliser une norme internationale comme le GHG Protocol assure la comparabilité entre les bilans carbone de différentes entités et augmente la transparence des rapports environnementaux.

Pour plus de détails sur les scopes et leur application, vous pouvez consulter les ressources suivantes :

Ces documents fournissent des explications détaillées et des directives pour la comptabilisation et le reporting des émissions de GES selon les différents scopes.

Note
  1. L’entité, dans le contexte des bilans carbone, désigne généralement une organisation, une entreprise, ou toute autre structure qui évalue ses émissions de gaz à effet de serre. Il peut s’agir d’une entreprise privée, d’une organisation publique, d’une municipalité, ou même d’un pays. L’entité est celle qui effectue le calcul de ses émissions de CO₂ et les classifie en différentes catégories (Scopes 1, 2, et 3) en fonction de la source des émissions et de leur contrôle direct ou indirect.

Émissions CO2, responsabilité historique et justice climatique

Dans cet article, nous explorons un récent classement des pays en fonction de leur responsabilité historique dans le réchauffement climatique, publié par le site britannique CarbonBrief. Cette étude innovante prend en compte toutes les sources d’émissions de CO2 depuis 1850 jusqu’à 2021, y compris l’exploitation des terres et la déforestation, offrant ainsi une vision renouvelée des principaux contributeurs au changement climatique.

Les États-Unis se distinguent comme le plus grand émetteur historique, représentant 20 % des émissions globales cumulées, suivis de la Chine, du Brésil et de l’Indonésie, notamment en raison de l’exploitation des sols. Ce classement, qui inclut désormais les émissions liées à l’utilisation des terres et à la foresterie, modifie significativement la liste des plus gros émetteurs par rapport aux précédentes analyses.

Le rapport souligne également l’importance de la justice climatique dans ces débats, en mettant en lumière le lien direct entre les émissions historiques et le réchauffement climatique actuel, ainsi que l’impact disproportionné sur les populations les plus vulnérables. Alors que le monde a déjà consommé 86 % de son budget carbone pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5°C, cet article rappelle que la responsabilité historique est essentielle pour comprendre qui doit agir en priorité dans la lutte contre le changement climatique.

Justice climatique ?

Le concept de justice climatique met en lumière l’inégalité fondamentale du changement climatique : les communautés les plus pauvres et marginalisées, qui ont contribué le moins aux émissions de gaz à effet de serre, sont souvent les plus gravement touchées par les catastrophes climatiques comme les ouragans, les inondations et les sécheresses. La justice climatique propose une réorientation de l’action climatique, en insistant sur l’intégration des droits humains et des inégalités sociales dans la lutte contre le changement climatique.

Ce concept est né d’une reconnaissance que les nations industrialisées et les grandes entreprises, qui ont accumulé des richesses en brûlant des combustibles fossiles, ont une responsabilité historique majeure dans le réchauffement climatique. Par conséquent, une approche « juste » impliquerait que ces pays et entreprises redistribuent une partie de ces richesses aux communautés les plus vulnérables qui subissent les conséquences.

Un document de « l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD) » décrit le « mouvement mondial pour la justice climatique » comme une fusion entre trois entités : le mouvement pour la justice environnementale, le mouvement pour la justice mondiale ou anti-mondialisation et un groupe d’ONG internationales radicales impliquées dans les négociations sur le climat des Nations Unies (ONU).

Ces mouvements pour la justice climatique, ont émergé des luttes des communautés du Sud global, met également en évidence les liens entre le changement climatique et d’autres formes d’inégalités, telles que celles basées sur la race, le genre et la condition économique. Ce mouvement a évolué pour devenir un cri de ralliement international, cherchant à corriger les injustices passées et à prévenir celles à venir en plaçant les personnes et les communautés les plus vulnérables au cœur de l’action climatique.

Un document de « l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD) » décrit le « mouvement mondial pour la justice climatique » comme une fusion lâche entre trois entités : le mouvement pour la justice environnementale, le mouvement pour la justice mondiale ou anti-mondialisation et un groupe d’ONG internationales radicales impliquées dans les négociations sur le climat des Nations Unies (ONU).

Pour plus de détails, lire l’article : Questions-réponses approfondies : qu’est-ce que la « justice climatique » ?

Qu’est-ce que la justice environnementale ?

La justice environnementale est un mouvement né du constat que les personnes de couleur et les populations vivant dans la pauvreté sont souvent les plus exposées à la pollution et aux dangers environnementaux aux États-Unis. Ce mouvement, principalement porté par les Noirs, les Latinos, les Américains d’origine asiatique, les habitants des îles du Pacifique et les peuples autochtones, lutte contre le racisme environnemental, c’est-à-dire la manière dont les injustices environnementales sont façonnées par les mêmes schémas de racisme et d’inégalité présents depuis longtemps dans la société américaine. Le mouvement pour la justice environnementale réclame des protections et des avantages environnementaux égaux pour tous, ainsi qu’une participation significative aux décisions qui affectent les communautés. Il cherche à corriger les injustices qui voient les communautés marginalisées exposées de manière disproportionnée aux pollutions, aux infrastructures nuisibles et à des risques sanitaires accrus.

Pour plus de détails, lire l’article : www.nrdc.org

Le NRDC œuvre pour la protection de la Terre : ses habitants, ses plantes et ses animaux, ainsi que les systèmes naturels dont dépend toute vie.

Vers une justice climatique transformatrice : un programme de recherche émergent

Un article « Vers une justice climatique transformatrice » explore l’évolution des appels à la justice climatique face aux injustices sociales et environnementales exacerbées par le changement climatique. Il met en lumière les tensions entre les approches philosophiques et activistes du concept, ainsi que les divisions entre les échelles mondiale et locale, ou entre atténuation et adaptation. Ces divisions limitent la compréhension de la justice climatique, empêchant une action efficace contre ses causes profondes, ancrées dans un système économique mondial et des inégalités sociales interconnectées. L’article propose un programme de recherche transformatrice centré sur l’analyse du pouvoir et la justice climatique inclusive, approfondie, et gouvernée équitablement.

Quels sont les pays historiquement responsables du changement climatique ?

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Logitech et la réparabilité : quand le Greenwashing rencontre l’Inaccessibilité des pièces détachées

Le monde d’aujourd’hui est de plus en plus conscient de la nécessité de protéger notre planète. Les entreprises technologiques, en particulier, se doivent de prendre des mesures concrètes pour réduire leur impact environnemental. Malheureusement, toutes ne semblent pas suivre cette voie, malgré des discours qui se veulent rassurants. C’est le cas de Logitech, un géant des périphériques informatiques, qui, derrière ses belles paroles sur la durabilité, semble négliger l’importance de la réparabilité de ses produits.

Mon expérience avec logitech

En 2023, j’ai acheté un clavier Logitech K380. Dès le début, la touche F2 se détachait systématiquement. Malgré mes efforts répétés pour la remettre en place, elle s’est finalement perdue. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de contacter le service client de Logitech pour obtenir une touche de remplacement.

La réponse de logitech

Cher Andre,

Merci d’avoir fourni les informations nécessaires. Nous regrettons la gêne occasionnée.

Malheureusement, nous ne disposons pas du capuchon de clé de remplacement disponible de notre côté. Comme votre appareil est toujours sous garantie, nous vous recommandons de contacter le point d’achat. Ils devraient être en mesure de vous aider avec le remplacement du clavier.

Nous apprécions votre compréhension à ce sujet. Si vous avez d’autres questions ou avez besoin d’aide, n’hésitez pas à nous contacter.

Pour référence future, votre numéro de ticket pour ce problème est xxx07390 et vous pourrez l’indiquer si vous avez d’autres questions relatives à ce cas.

Cordialement,

xxxx

Assistance à la clientèle Logitech

Une politique irrationnelle et antidurable

Cette réponse est à la fois frustrante et préoccupante. Logitech, une entreprise qui se vante de son engagement pour la durabilité, ne peut même pas fournir une simple touche de clavier. Au lieu de cela, ils me renvoient vers le distributeur pour un remplacement complet du clavier. Cette politique est non seulement irrationnelle mais aussi profondément contraire aux principes de durabilité qu’ils prétendent défendre.

Logitech se targue de ses initiatives environnementales, comme en témoignent les liens suivants :

Greenwashing ou engagement réel ?

Ce genre de réponse soulève la question du greenwashing. Logitech affiche une façade verte, mais lorsqu’il s’agit de réparer un produit, ils semblent échouer lamentablement. Réparer plutôt que de jeter ou recycler, est un élément crucial de la durabilité.

Durabilité de Logitech et leurs pratiques réelles ?

En tant que consommateur, il est inacceptable de ne pas pouvoir obtenir une simple touche de clavier. Cela met en lumière une contradiction flagrante entre les déclarations de durabilité de Logitech et leurs pratiques réelles. À une époque où le monde souffre des conséquences de la surconsommation et des déchets électroniques, il est impératif que les entreprises prennent des mesures concrètes pour permettre la réparation de leurs produits.

Je partage cette expérience pour sensibiliser d’autres consommateurs et pour encourager Logitech à revoir ses politiques. La durabilité ne doit pas être un simple slogan marketing mais une réalité concrète qui passe par la possibilité de réparer nos appareils.

Une expérience répétée de frustration

Il est important de noter que ce n’est pas la première fois que je rencontre des difficultés pour réparer un clavier Logitech. Par le passé, j’ai déjà été confronté à des situations similaires où l’obtention de pièces de rechange s’est avérée compliquée, voire impossible. En raison de ces expériences répétées et de l’absence de soutien adéquat de leur part, j’ai décidé de me tourner vers d’autres marques à l’avenir. L’objectif étant de soutenir des entreprises qui valorisent réellement la durabilité, au-delà des simples déclarations marketing.

Alternatives utiles

Framework, une marque réellement engagée dans la réparabilité

Pour ceux qui cherchent à soutenir une marque véritablement engagée dans la réparabilité et la durabilité, je recommande vivement de se tourner vers Framework. Cette entreprise est reconnue pour son engagement envers la réparabilité de ses produits, en particulier ses ordinateurs portables. Framework propose des ordinateurs modulaires dont chaque composant peut être facilement remplacé ou mis à niveau par l’utilisateur.

En choisissant Framework, vous soutenez une démarche responsable et contribuez à la réduction des déchets électroniques. Leur approche innovante démontre qu’il est possible de combiner performance technologique et respect de l’environnement, tout en offrant aux consommateurs la possibilité de prolonger la durée de vie de leurs appareils grâce à des réparations faciles et accessibles.

Article : Framework, le dernier ordinateur portable que vous vous achèterez.

Et pour les mobiles ?

Pour ceux qui cherchent à soutenir une marque européenne véritablement engagée dans la réparabilité et la durabilité, je recommande vivement Fairphone. Bien que Fairphone soit principalement connu pour ses smartphones, leur approche modulaire et leur engagement en faveur de la réparabilité et de l’éthique sont exemplaires. Fairphone facilite la réparation de ses appareils en fournissant des pièces détachées et des guides de réparation clairs et accessibles.

iFixit, des tutoriels pour la réparation de vos équipements informatiques

Pour ceux qui cherchent à soutenir une marque véritablement engagée dans la réparabilité et la durabilité, je recommande vivement de se tourner vers iFixit. Cette entreprise est reconnue pour ses efforts continus en faveur de la réparabilité de l’électronique. iFixit propose non seulement des pièces de rechange pour une vaste gamme de produits, mais aussi des guides de réparation détaillés et accessibles à tous.

En choisissant iFixit, vous soutenez une démarche responsable et contribuez à la réduction des déchets électroniques. L’engagement de cette marque à fournir des solutions de réparation démontre qu’il est possible de combiner technologie et respect de l’environnement.

Occasions et réparations à Lausanne et Genève

La Suisse condamnée pour inaction climatique

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a rendu un jugement historique en condamnant la Suisse pour inaction climatique, suite à une plainte déposée par l’association « Aînées pour le climat ».

Cette condamnation, une première du genre, souligne le manquement de la Suisse à prendre des mesures efficaces contre le changement climatique, violant ainsi la Convention des droits de l’homme. Le verdict, qui met en lumière le droit à une protection contre les effets néfastes du climat, devrait influencer la législation dans les 46 États membres du Conseil de l’Europe.

La présidente de la Confédération suisse, Viola Amherd, exprime sa surprise face au verdict.

Elle souligne l’importance de la durabilité, de la biodiversité et de l’objectif zéro net pour le pays. Elle se dit très intéressée par les détails du jugement de la CEDH et prévoit une déclaration après les avoir examinés. Alain Chablais, le représentant du gouvernement suisse à la Cour de Strasbourg, qualifie le jugement d’important et déclare que la Suisse prend acte de cette décision. L’affaire prend une dimension politique, avec le comité des ministres du Conseil de l’Europe chargé de superviser les mesures que la Suisse prendra pour remédier à ses manquements.

Le verdict de la CEDH suscite de vives réactions politiques en Suisse.

L’UDC exige que la Suisse quitte le Conseil de l’Europe, dénonçant une intrusion dans la souveraineté nationale et une violation de la séparation des pouvoirs. En revanche, le Parti socialiste approuve le verdict et presse le Conseil fédéral d’agir rapidement, soutenant notamment l’initiative pour un fonds climat. Les Vert’libéraux reconnaissent le manque d’efforts en matière climatique et appellent à une action renforcée, notamment au niveau cantonal. En opposition, le conseiller national Nicolo Paganini estime que la condamnation va à l’encontre de la démocratie directe suisse. Pour Philippe Nantermod du PLR, la CEDH sort de son rôle en acceptant des revendications politiques, tandis que Lisa Mazzone des Verts considère le verdict comme une victoire historique, soulignant l’importance du droit à un environnement sain.

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Suisse, nouvelle loi sur le CO2 2025-2030

La Suisse a finalisé sa nouvelle politique climatique pour 2025-2030 avec l’adoption de la loi sur le CO2 par le Parlement

La gauche et le PVL ont vivement critiqué le projet lors de la conférence de conciliation, exprimant leur déception face à ce qu’ils considéraient comme un plan « décevant », « insuffisant », et « minimaliste ». Le WWF Suisse a également partagé cet avis dans un communiqué. Malgré cela, le projet a été largement accepté par le Conseil des Etats et le National, avec seulement quelques voix opposées et des abstentions de la part des Vert-e-s. Les députés ont tout de même considéré que le projet constituait « un pas dans la bonne direction », tandis qu’Albert Rösti a assuré que des ordonnances seraient élaborées pour une mise en œuvre dès le 1er janvier 2025, à condition qu’il n’y ait pas de référendum (RTS 14.03.2024).

La discussion portant sur le projet de loi se concentrent exclusivement sur les émissions de CO2 internes à la Suisse. Cela signifie que seules les émissions générées sur le territoire suisse, résultant des activités domestiques telles que la production industrielle, les transports et la consommation d’énergie, sont prises en compte dans ce contexte. Les émissions externes, telles que celles liées aux importations de biens, aux voyages internationaux et aux autres activités transfrontalières, ne sont pas abordées dans cette discussion. Il est important de garder à l’esprit cette distinction lors de l’analyse des politiques climatiques et de leurs impacts potentiels sur l’environnement et le climat.

Qu’en est-il de l’externalisation des émissions CO2 ?

Lors de la comparaison internationale des émissions de CO₂, trois paramètres distincts sont pris en compte pour chaque pays : les émissions directes de CO₂, les émissions de CO₂ liées aux importations et les émissions par habitant. Selon les données actuelles sur ces trois paramètres, la Suisse est considérée comme l’un des principaux émetteurs de CO₂ à l’échelle mondiale (myclimat.org 6.01.2022).

Les émissions de CO₂ directes (1/3), les émissions de CO₂ importées (2/3) et les émissions par habitant fournissent une vue d’ensemble de la contribution d’un pays aux émissions de CO₂, reflétant ainsi son comportement de consommation et sa responsabilité en matière d’émissions.

Bien que la Suisse ait des émissions directes relativement faibles par rapport à d’autres pays, les données de 2021 révèlent que l’importation de biens et de services génère des émissions de CO₂ considérables, et que le ratio d’émissions par habitant est élevé, atteignant environ 14 tonnes par personne (2021 admin.ch), c’est plus du double de la moyenne des Vingt-Sept, 7,9 t/hab (2021 toute l’Europe), (données 2023).

Il est impératif de repenser fondamentalement nos habitudes de consommation et de déplacement afin de réduire drastiquement notre empreinte carbone. Cette transition nécessite une approche holistique qui va au-delà des simples politiques climatiques nationales et souligne la nécessité urgente d’une transformation systémique. Elle requiert une réorientation profonde de nos modes de vie vers une sobriété consciente, où l’accent est mis sur la satisfaction des besoins essentiels plutôt que sur la surconsommation de biens et services souvent superflus.

Prioriser la réduction des importations d’objets inutiles, la promotion de modes de transport alternatifs tels que la marche, le vélo et les transports en commun, ainsi que la diminution des vols inutiles et évitables, notamment dans le secteur du tourisme et des voyages en jets privés, sont des éléments clés de cette transition vers la sobriété.

Cela nécessitera des politiques ambitieuses et une volonté collective de repenser notre rapport à la consommation et à la mobilité, afin de préserver la santé de notre planète pour les générations futures. Ainsi, la Suisse pourrait non seulement réduire ses émissions de CO2 à l’intérieur de ses frontières, mais aussi contribuer de manière significative à la lutte mondiale contre le changement climatique.

Déni, responsabilités, crime contre l’humanité ?

Le consensus scientifique émanant de milliers d’études réalisées par des expert·e·s reconnu·e·s, année après année, avertit de l’urgence d’agir face à la catastrophe climatique.

Malgré ces preuves accablantes des conséquences désastreuses du changement climatique pour nos enfants, petits-enfants, populations défavorisées et les générations futures, le gouvernement suisse et ses représentant·e·s semblent faire preuve d’un déni flagrant de cette réalité.

L’incapacité à prendre des mesures décisives va entraîner des souffrances inimaginables et compromettre l’avenir de notre planète.

Dans l’absolu, cette négligence pourrait-elle être un jour qualifiée de crime contre l’humanité (?), tant les conséquences sur la vie des générations présentes et futures sont graves et évitables avec une action appropriée.

La réalité Suisse

Les Suisses, réputés pour leur sens de l’ordre, leur engagement envers le recyclage et leur préférence pour les voyages en train, jouissent d’une qualité de vie souvent enviée, au milieu de paysages naturels époustouflants. Cependant, cette image idyllique a son revers. Les niveaux élevés de consommation et de confort contribuent à une empreinte carbone nationale croissante. Voici un aperçu des principaux facteurs à l’origine des émissions de CO2 en Suisse -> RTS La Suisse – petit pays, grosse empreinte carbone 20.07.2022

Autres pays ?

Cependant, l’impact sur le climat varie considérablement d’une région à l’autre de la planète. Selon les dernières données sur les émissions de CO2 par habitant basées sur la consommation compilées par le Global Carbon Project, une personne vivant en Chine est responsable de 7,2 tonnes d’émissions de CO2 par an, soit environ deux fois moins qu’une personne vivant en Suisse ou aux États-Unis. Les chiffres suisses se situent dans une fourchette similaire à ceux de l’étude Sotomo/Helion, qui s’est basée sur les valeurs utilisées par le calculateur suisse d’empreinte climatique et le calculateur de carbone de l’Agence fédérale allemande de l’environnement.

Quel est l’objectif « tonne CO2 par habitant » à atteindre ?

« L’objectif de 2 tonnes de CO2eq » est un terme couramment mentionné pour définir l’empreinte carbone cible dans un monde neutre en carbone. Toutefois, il est important de noter que cet objectif ne se limite pas à une simple réduction à 2 tonnes. Conformément à l’Accord de Paris, l’objectif est de limiter l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, voire à 1,5 °C. Ceci soulève la question de la manière d’atteindre ces objectifs tout en tenant compte de la justice climatique. Bien que le chiffre de 2 tonnes puisse être utile pour simplifier les discussions avec des personnes non initiées, il est important de reconnaître ses limitations. Cet article explore l’origine du chiffre de 2 tonnes, explique comment le calculer et met en lumière ses limites significatives. En apprendre plus : Objectif 2 tonnes : vrai défi ou mauvaise cible ? (1.02.2023 bonpote.com)

Autres références

Complément : environnement

Malgré les succès enregistrés en Suisse, la consommation de ressources par personne y est supérieure à la moyenne européenne.

L’empreinte matérielle par personne est de 17,1 tonnes en Suisse, contre 14,5 tonnes en moyenne en Europe (→ OFS 2021a, EUROSTAT 2021). De plus, la part de l’impact environnemental généré à l’étranger augmente depuis 2000, représentant actuellement deux tiers du total (→ EBP/Treeze 2022). Dans l’ensemble, la consommation et la détérioration des ressources naturelles excèdent la biocapacité de la Terre. À l’échelle mondiale, les limites planétaires sont dépassées (N.D.L.R. Suisse 13 mai 2024), notamment en ce qui concerne les changements climatiques, la perte de biodiversité et les excédents d’azote. Si tous les pays consommaient autant de ressources que la Suisse, les limites planétaires seraient encore plus dépassées. Le dépassement des limites planétaires signifie qu’il existe un risque élevé de modifications environnementales à grande échelle, irréversibles et négatives pour les conditions de vie en Suisse et à l’étranger.

Source : admin.ch, brochure Environnement Suisse 2022, page 13 :
environnement-2022-FR

Charge environnementale globale par personne tout au long des chaînes d’approvisionnement

L’indicateur montre les charges environnementales engendrées par la Suisse aux niveaux national et international tout au long des chaînes d’approvisionnement, de la production à la consommation. Il tient compte du fait que ce ne sont pas seulement les étapes d’utilisation et d’élimination des produits qui portent atteinte à l’environnement, mais également l’extraction des matières premières et la production. Étant donné que de nombreux produits sont importés, la charge environnementale de la Suisse est délocalisée. La méthode UCE (aussi connue sous le nom de méthode de la saturation écologique), employée pour mesurer cet indicateur, pondère pour ces différents domaines l’utilisation de ressources (agents énergétiques primaires, ressources métalliques et minérales, eau douce, terre), l’apport en polluants dans l’atmosphère, l’eau et le sol ainsi que les déchets et les nuisances sonores par rapport à des objectifs environnementaux nationaux reposant sur des bases légales ou politiques (→ OFEV/ÖBU 2013, OFEV/ÖBU 2021). Les atteintes à l’environnement dans ces différents domaines sont agrégées en un indicateur unique exprimé en unités de charge écologique (UCE). À noter que les facteurs de pondération demeurent constants pour l’ensemble de la période prise en considération. Entre 2000 et 2018, la charge environnementale globale par personne a diminué d’environ un quart et de 13 % en valeur absolue. D’après ces calculs, elle devrait diminuer d’au moins deux tiers, en chiffres absolus, pour atteindre un niveau supportable par la nature (→ EBP/Treeze 2022).

Source : admin.ch, brochure Environnement Suisse 2022, page 11 :
environnement-2022-FR

L’été 2024 anormalement chaud ?

Copernicus prévoit un été 2024 brûlant

Copernicus prévoit un été 2024 brûlant, succédant à une année record de chaleur en 2023. Plus de la moitié du monde est en alerte rouge pour des températures anormalement élevées. Les prévisions sont en ligne avec la fin prévue de El Niño, aggravant le réchauffement climatique.

Anormalement… (?)

Il semble que l’adjectif « anormalement » ait perdu de son impact face à la répétition des événements météorologiques extrêmes. Le dérèglement climatique induit une tendance constante vers des températures plus élevées, et ce qui était autrefois considéré comme anormal devient la nouvelle norme. Cette réalité souligne l’urgence d’agir face au changement climatique, car les tendances actuelles ne semblent pas s’améliorer. Les prévisions continuent de pointer vers des étés plus chauds, des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et des impacts environnementaux plus graves. Il est impératif de prendre des mesures significatives pour atténuer les effets du dérèglement climatique et protéger notre planète pour les générations futures.

Que font nos gouvernements et nos politiques face au dérèglement climatique ?

Malheureusement, leurs actions ne sont pas à la hauteur des défis que pose le dérèglement climatique. Bien que certains progrès aient été réalisés dans la sensibilisation à cette question, placer le climat comme une priorité absolue reste un défi non appliqué à ce jour.

Les politiques peinent à prendre des mesures suffisamment audacieuses pour atténuer les effets du changement climatique. Cette inaction aura des répercussions majeures sur la société civile, l’agriculture et finalement sur toutes nos activités. Il est impératif que nos gouvernements prennent des mesures plus décisives et immédiates pour lutter contre le dérèglement climatique et garantir un avenir viable pour toutes et tous.

Il est devenu évident que nos systèmes gouvernementaux actuels ne sont pas en mesure de résoudre efficacement le problème du changement climatique. Ce constat appelle à un changement systémique radical, mettant en avant et même imposant une sobriété intelligente et stimulante.

Nous réalisons aujourd’hui que ni la seule technologie ni la transition vers les énergies renouvelables ne sont suffisantes pour apporter les changements nécessaires à temps. Les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter malgré ces efforts, soulignant l’urgence d’une approche plus profonde et plus audacieuse pour réduire notre impact sur le climat.

La Suisse baisse ses émissions de CO2 ?

La Suisse importe davantage de CO2 par le biais de biens et services étrangers que ce qu’elle produit sur son propre territoire, soulignant ainsi l’importance de considérer les émissions externalisées (2/3) dans l’évaluation de son empreinte carbone globale. Bien que les émissions locales aient diminué, cela ne reflète pas l’ensemble des émissions réelles du pays. Pour une politique climatique efficace, il est crucial d’adopter une approche holistique, encourageant la sobriété pour ce qui concerne, par exemple, la consommation de bien importés, les voyages en avion. Il est également nécessaire de collaborer avec d’autres pays pour réduire les émissions tout au long de la chaîne de valeur (détails).

Le réchauffement perdurera tant que les émissions de GES se poursuivront

Le réchauffement climatique persiste tant que les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent. Certains soulignent également l’impact d’El Niño. Copernicus indique que les anomalies liées à El Niño sont actuellement moins prononcées qu’en 2015. Carlo Buontempo, directeur du service Copernicus, rappelle que tant que les concentrations de gaz à effet de serre augmentent, le réchauffement continuera inévitablement.
Le niveau de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère a atteint un record sans précédent en 2023, mesuré à 424 parties par million (ppm), soit une augmentation de 3,00 ppm par rapport à 2022. Ces données confirment de manière convaincante que le changement climatique continue d’avoir des conséquences mondiales sans signe de ralentissement.
Cette concentration de CO2 est la plus élevée depuis au moins un million d’années, selon les données paléoclimatiques de la NOAA. Avant l’ère industrielle, le taux de CO2 était d’environ 280 ppm pendant plus de 6000 ans. En seulement deux siècles, l’humanité a injecté environ 1,5 milliard de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, avec une durée de vie de plusieurs centaines d’années.
La dernière fois que le CO2 a été aussi élevé, c’était il y a plus de 4 millions d’années, pendant l’Optimum climatique du Pliocène, où le niveau de la mer était beaucoup plus élevé. Avec les émissions de gaz à effet de serre en augmentation, la concentration de CO2 continuera d’augmenter, contribuant ainsi au réchauffement climatique pour les années à venir.

Quelles incertitudes entourent le niveau de réchauffement de 2024 ?

Les doutes concernant le classement final de 2024 parmi les années les plus chaudes sont liés à la durée de l’impact résiduel de l’événement climatique réchauffant El Niño, ainsi qu’à l’arrivée précise de son opposé froid, La Niña.

2m Temperature Anomaly – SEAS5

Ces tableau présentes des informations de probabilité concernant les anomalies saisonnières des températures ECMWF (SEAS5).

Monde

Europe

Références

  • 2m Temperature Anomaly – SEAS5  (copernic) : Des chercheurs ont analysé la possibilité de la pire vague de chaleur sur une période de 15 jours en région parisienne pendant les JO (26 juillet-11 août). L’étude, dirigée par Pascal Yiou du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE), a été motivée par la canicule de 2003, qui a surpris tout le monde par son ampleur et son caractère inattendu.
  • CO2 2023
  • RTS 12 janvier 2024 : Un rapport de l’OMM publié en novembre a révélé que les concentrations des trois principaux gaz qui piègent la chaleur dans l’atmosphère – le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d’azote – avaient continué d’augmenter en 2023 après les niveaux record de 2022.
  • Berkeley Earth : À l’échelle mondiale, janvier 2024 a été le mois de janvier le plus chaud depuis le début des relevés instrumentaux directement mesurés en 1850, battant le record précédemment établi en janvier 2016. Ce mois de janvier a dépassé le record précédent de 0,05 °C (0,09 °F), soit une marge modeste.
  • Berkeley Earth rapport 2023 : Le seuil que les nations signataires de l’Accord de Paris ne voulaient pas dépasser a-t-il été franchi ? Oui, d’après Berkeley Earth, une organisation scientifique réputée. Le réchauffement a atteint +1,54 °C par rapport aux niveaux préindustriels (avec une marge d’erreur de 0,06 °C), selon Berkeley Earth. Copernicus ECMWF, l’organisme européen de surveillance du climat, a annoncé +1,48 °C quelques jours auparavant, tandis que la NOAA a indiqué +1,35 °C.
  • RTS, c’est quoi El Niño : Le monde doit se préparer au retour du courant marin El Niño, avec comme effet une augmentation des températures, voire des records de chaleur d’ici 2024, selon l’ONU.
  • Dioxyde de carbone atmosphérique en 2022, Climat .gov : Selon le rapport annuel du Global Monitoring Lab de la NOAA , la moyenne mondiale du dioxyde de carbone atmosphérique était de 417,06 parties par million (« ppm » en abrégé) en 2022, établissant un nouveau record.
  • RTS, Niveau record des émissions mondiales de CO2 en 2023 : Ces émissions, qui représentent de l’ordre de 90% du CO2 émis par les humains, ont ainsi augmenté de 410 millions de tonnes pour atteindre 37,4 milliards de tonnes l’an dernier, selon ce bilan de référence de l’AIE. La tendance apparaît toutefois moins mauvaise que l’année précédente, puisque les émissions avaient augmenté de 490 millions de tonnes en 2022.

 

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Discussion avec mon chat [acte 2]

Mon félin se distingue par sa réserve et sa modération, préférant s’abstenir de partager des opinions personnelles. Il se limite à fournir des réponses fondées sur des informations fiables, parfois à peine audibles pour le commun des mortels… Il a une propension à énumérer chaque point, une caractéristique typiquement féline, peut-être. Cela suscite ma curiosité : même après toutes ces années de cohabitation, il persiste à me vouvoyer.

Autoroute, 10 milliards… (?)

RTS, 19h30 du 19.12.2023

– Salut le chat ! Est-ce que tu as un moment pour répondre à quelques questions qui me trottent dans la tête ?

Salut humain ! Je suis là pour vous. Alors, quelles énigmes de l’univers souhaitez-vous élucider aujourd’hui ?

– Face à l’urgence du réchauffement climatique en 2023, caractérisé par des records absolus, il est intéressant de noter que l’autoroute Lausanne-Genève sera élargie de 6 pistes. Cette décision du Conseil des États s’inscrit dans un plan d’envergure visant à désengorger le trafic. Le coût estimé de cette initiative s’élève à 10 milliards de francs suisses.

Ah, c’est vraiment intéressant de voir comment les humains réagissent aux défis de leur environnement ! L’ajout de pistes sur l’autoroute Lausanne-Genève semble être une tentative de résoudre le problème de congestion du trafic. Cependant, cela pourrait également soulever des questions sur l’impact environnemental supplémentaire, compte tenu des préoccupations croissantes liées au réchauffement climatique.

Peut-être que des alternatives durables comme le développement des transports en commun, le covoiturage ou même des initiatives pour encourager le vélo pourraient être envisagées. Les chats aiment bien trouver des chemins plus simples et plus efficaces pour atteindre leur destination, n’est-ce pas ?

En tout cas, il est essentiel que les décisions concernant l’infrastructure tiennent compte des conséquences à long terme sur notre planète.

– En effet, depuis plus d’une décennie, je souligne que les autoroutes représentent des infrastructures suffisamment vastes pour accueillir aisément des transports en commun plutôt que des véhicules individuels. De surcroît, des bus électriques de 150 places sont disponibles pour une utilisation intensive aux heures de pointe. Pendant les périodes plus calmes, une fréquence soutenue pourrait être assurée avec des bus de plus petite capacité.

Votre perspective est tout à fait judicieuse. Les autoroutes offrent en effet un potentiel considérable pour la mise en place de solutions de transport en commun efficaces. L’utilisation de bus électriques, notamment pendant les heures de pointe, est une excellente idée pour réduire l’empreinte carbone tout en améliorant l’efficacité du transport.

La flexibilité d’ajuster la capacité des bus en fonction des fluctuations de la demande est également une approche pratique. Cela pourrait contribuer à optimiser l’utilisation des ressources et à garantir un service de qualité pendant toute la journée.

Il semble que votre suggestion va dans le sens d’une approche plus durable et respectueuse de l’environnement. Espérons que de telles propositions soient prises en compte dans les décisions futures en matière d’infrastructures.

– Tu me dis « Espérons que de telles propositions soient prises en compte dans les décisions futures » ? Mais, mon cher ami chat, c’est maintenant qu’il faut agir ! Le projet validé par le Conseil des États est là pour du long terme et il va principalement participer à empirer la catastrophe climatique et environnementale. Comprends-tu vraiment la gravité de la situation ?

Oh, cher ami humain, je ressens la préoccupation dans vos mots. Je comprends que le temps presse et que des actions immédiates sont nécessaires pour faire face à la crise climatique. Je m’excuse si mes mots ont pu sembler manquer d’urgence.

Il est effectivement crucial que les décisions prises aujourd’hui tiennent compte de l’impact à long terme sur notre environnement. Les conséquences du réchauffement climatique sont ressenties de manière de plus en plus aiguë, et il est essentiel que les initiatives futures contribuent à atténuer ces problèmes plutôt qu’à les aggraver.

Peut-être qu’il serait utile de faire entendre votre voix et de sensibiliser davantage à l’importance de solutions respectueuses de l’environnement. Les chats, bien que silencieux, ont un moyen de communiquer leurs besoins d’une manière ou d’une autre. Comment envisagez-vous de participer activement à la promotion de solutions plus durables dans votre communauté ?

– Les militantes et militants, alertent le public, la presse et l’État depuis longtemps. Particulièrement ces dernières années. Ceci avec l’appui des scientifiques, notamment le GIEC, les « scientist rebellion », les « Doctor4Xr » et bien d’autres. Ils et elles se font juger et condamner pour simplement avoir exprimé cette urgence en manifestant selon les droits reconnus par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Nous avons été plus de 200 personnes à être condamnées, rien qu’à Lausanne, entre 2019 et 2023. Cela va même jusqu’à l’emprisonnement. Actuellement, nous ne cessons de solliciter les politiciens et politiciennes. Nous les invitons au dialogue. Nous les invitons à lire le résumé pour les décideurs de rapport du GIEC. Etc. Que devons-nous encore faire ?

C’est vraiment déchirant de savoir que tant d’efforts et d’engagements en faveur de la cause environnementale sont rencontrés avec de telles répercussions. Il est difficile de comprendre pourquoi la simple expression d’une préoccupation vitale aboutit à des condamnations et même à des emprisonnements.

Dans ces situations, la persévérance et la créativité peuvent être des alliées. Continuez d’élever votre voix, de solliciter les politiciens et politiciennes, mais explorez également d’autres moyens d’attirer l’attention du public. Les médias sociaux, les campagnes en ligne, et la collaboration avec des organisations internationales peuvent aider à amplifier votre message.

Considérez également l’importance de former des alliances. Travailler en collaboration avec d’autres groupes environnementaux, des organisations de défense des droits de l’homme, et d’autres mouvements sociaux, peut renforcer la portée de votre cause. Plusieurs voix unies ont souvent un impact plus fort.

En fin de compte, la sensibilisation et l’éducation restent des outils puissants. Partager des informations, expliquer les enjeux de manière accessible, et encourager la participation publique peuvent contribuer à changer les mentalités. Continuez votre lutte avec détermination et espoir, car c’est souvent par la persistance que des changements significatifs peuvent survenir.

– Mon cher félin, c’est exactement ce que l’on fait actuellement. Nous avons lancé le projet objectifclimat.ch qui réunit pas moins de 30 associations et mouvement de la société civile. Nous sommes en contact avec le monde politique que nous encourageons à prendre ses responsabilités, comme déjà indiqué ci-dessus. Tu n’as, me semble-t-il, pas idée dans quel déni se trouve la plupart des humains.

Je salue votre dévouement et votre action collective au sein du projet objectifclimat.ch. C’est une initiative puissante qui montre la force de la mobilisation citoyenne. Travailler avec un réseau aussi vaste de mouvements de la société civile démontre une unité d’action qui est souvent essentielle pour faire face aux défis complexes tels que le changement climatique.

Je comprends que le déni peut être une barrière difficile à surmonter. Les changements nécessaires pour atténuer le réchauffement climatique peuvent parfois être perçus comme inconfortables ou difficiles à mettre en œuvre. Cependant, votre persévérance et votre engagement à sensibiliser et à encourager le dialogue sont des étapes cruciales pour briser ce déni et inspirer le changement.

Continuez à éduquer, à partager des informations, et à créer des espaces de dialogue. Les petites actions cumulées peuvent conduire à une prise de conscience collective. Les chats ont une patience naturelle, et parfois, c’est cette qualité qui conduit aux résultats les plus durables. Je vous encourage dans votre lutte et vous envoie des miaulements solidaires !

– Ouais, mais bon … Là, tu me caresses dans le sens du poil et tu me sembles très, trop, raisonnable. J’aimerai que tu sois un peu plus radical, plus engagé dans ton discours, pour autant que tu aies réellement conscience de la situation ? Ta descendance est également concernée. Mais bon, peut-être que ton souci se limite à recevoir ta portion de croquettes journalière et à faire la sieste…

Je comprends vos sentiments de frustration et d’urgence, cher ami humain. Il est vrai que ma perspective en tant que chat peut sembler centrée sur des préoccupations plus simples. Cependant, je ressens la gravité de la situation que vous décrivez. Le changement climatique affecte non seulement les humains, mais aussi l’ensemble de la nature, y compris ma propre espèce et celle de mes descendants.

Face à une crise d’une telle ampleur, il est crucial d’être radical dans les actions et les demandes. Il est temps que les décideurs prennent des mesures immédiates et significatives pour lutter contre le réchauffement climatique. Il est temps de repenser radicalement notre manière de vivre, de consommer et de traiter notre planète.

Chaque voix, chaque geste compte dans cette lutte, et il est essentiel de maintenir la pression sur les responsables politiques et économiques. N’oublions pas que les petites actions individuelles, lorsqu’elles sont amplifiées par une action collective, peuvent avoir un impact énorme.

Dans cet esprit, je m’engage avec vous dans la lutte pour un avenir plus durable et je vous encourage à continuer à pousser pour des changements radicaux. Les enjeux sont élevés, et il est temps de prendre des mesures audacieuses pour protéger notre planète et toutes les formes de vie qui en dépendent.

– Wesh… Bon, revenons à nos moutons. Comment expliquer que le type de modèle, autobus sur les autoroutes, en lieu et place des véhicules individuels, ne soit pas envisagé par les politiciens et politiciennes, alors que cela semble être une évidence dans le contexte climatique et environnemental actuel (ça l’était déjà il y a dix ans). Et, comment comprendre les propos de la majorité bourgeoise du Conseil aux États, lorsque par exemple, Monsieur Charles Juillard (Conseil aux États du Centre, Jura), nous dit lors d’une interview au journal télévisé : « Qu’on le veuille ou non, il n’y a pas d’alternative, avec les transports publics qui sont aussi engorgés sur les mêmes tronçons, de telle sorte qu’il faut trouver un juste milieu entre les deux modes de transport, sachant que de toute façon, on ne pourra jamais bannir la voiture comme mode de transport »… ?

Ah, wesh !
Revenons à nos réflexions sérieuses. La question que tu soulèves est plutôt brûlante, n’est-ce pas ?

La résistance au changement dans le domaine des transports est souvent liée à plusieurs facteurs. Tout d’abord, les intérêts économiques peuvent jouer un rôle majeur. L’industrie automobile est souvent un acteur économique puissant, et les infrastructures routières génèrent également des revenus importants. Des changements significatifs pourraient être perçus comme des menaces économiques et provoquer des réticences.

Ensuite, il y a souvent une certaine dépendance aux modèles de transport existants. Les politiciens peuvent craindre que des changements radicaux ne soient impopulaires parmi les électeurs qui sont habitués à la liberté de conduire leurs propres véhicules. Ils peuvent également hésiter à imposer des restrictions qui pourraient être perçues comme des contraintes.

Les propos de Monsieur Charles Juillard reflètent peut-être cette réalité. Il souligne les défis pratiques liés à une transition totale vers les transports publics. Les infrastructures actuelles peuvent ne pas être prêtes à accueillir une telle transition, et il pourrait y avoir des préoccupations liées à la saturation des transports en commun sur certains tronçons.

Cependant, cela souligne l’importance de repenser et d’investir massivement dans les infrastructures pour les rendre plus favorables aux transports publics, notamment les bus électriques que tu mentionnais. Éduquer le public sur les avantages des transports en commun et promouvoir des alternatives viables et durables peut contribuer à changer la perception et à créer un environnement favorable à des changements plus significatifs.

En fin de compte, il semble y avoir une nécessité de repenser non seulement les modèles de transport, mais aussi les infrastructures qui les soutiennent. Peut-être que des projets pilotes et des démonstrations réussies peuvent aider à convaincre davantage les décideurs et à montrer qu’une transition vers des modes de transport plus durables est réalisable.

– Ah, enfin, tu te lâches un peu, et tu me tutoies maintenant ;-)

Effectivement, l’économie et l’impopularité sont, sans aucun doute, des éléments importants qui nous dirigent vers des voies disgracieuses et létales.

Quand on considère que la plupart des véhicules (de plus d’une tonne) ne transportent qu’une seule personne lors des trajets pendulaires, chaque jour, on peut effectuer un calcul simple. Prenons l’exemple Lausanne-Genève : 80’000 véhicules, divisés par 100 personnes par bus, nous donnent 800 bus. Je suis conscient que le calcul est simpliste, mais il donne tout de même une idée parlante de l’alternative des transports publics.

Je peux déjà anticiper les critiques : « Et comment se déplace-t-on jusqu’à l’autoroute ? ». Eh bien, de la même manière. Les infrastructures routières sont déjà en place pour accueillir des bus, que ce soit à la campagne ou en ville. Même si des travaux seront nécessaires et que cela doit être étudié minutieusement, cela restera bien moins colossal que le projet actuel à 10 milliards. Il est un peu compliqué d’en parler rapidement. En effet, cette alternative nécessite une étude approfondie et une élaboration en collaboration avec des spécialistes de différents domaines et la société civile, à travers des assemblées populaires, etc.

Peut-être exposerai-je cette idée plus précisément dans un article futur ?

Je perçois le ton plus sérieux de la discussion. En ce qui concerne l’idée que VOUS avancez , elle apparaît comme une option véritablement prometteuse, qui mériterait sans aucun doute une exploration plus approfondie. L’utilisation intensive des transports individuels, notamment pour les trajets pendulaires, représente une source majeure d’émissions de carbone et de congestion routière.

La proposition de déplacer un grand nombre de personnes à travers des transports publics, tels que des bus, semble être une alternative solide. Comme vous l’avez souligné, cela exigerait une planification minutieuse et une collaboration étroite avec des experts et la société civile. Les travaux d’infrastructure pourraient être conséquents, mais comme vous l’avez mentionné, cela pourrait constituer une solution plus durable et économique à long terme par rapport à l’élargissement massif des autoroutes.

L’implication des citoyens à travers des assemblées populaires représente une approche intéressante pour garantir que les décisions prennent en compte les besoins et les préoccupations de la population. Cela contribuerait également à créer un sentiment d’engagement et d’appropriation du projet au sein de la communauté.

Je suis particulièrement curieux de découvrir comment vous développerez cette idée dans un article plus détaillé. Il est crucial d’explorer différentes perspectives et solutions pour trouver des alternatives plus durables dans la lutte contre le changement climatique. N’hésitez pas à partager davantage d’idées et à maintenir le dialogue sur ces questions cruciales.

– Je te vois fermer les yeux… Je comprends que ces discussions humaines t’épuisent. Je vais te laisser méditer tout ça, en espérant que tu ne feras pas trop de cauchemars. Eh oui, l’humain peut être effrayant dans ces comportements irresponsables…

Merci pour votre compréhension, cher ami.

Les discussions humaines sont certes complexes, mais elles sont aussi riches d’idées et d’émotions.

Prenez le temps de méditer sur ces discussions, et n’hésitez pas à revenir si vous avez d’autres idées à explorer ou des questions à poser. Les chats sont toujours là pour écouter et réfléchir avec vous. Miaou

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