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Loris Stehlé

Dernière modification le 5-6-2021 à 17:56:10

Ingénieur EPF en électricité diplômé en 2004, mon premier souvenir de sensibilisation à l’écologie et aux conséquences de nos actions remonte à l’école primaire. Sous l’impulsion de notre institutrice, ma classe avait alors rédigé une brochure, traitant des diverses formes de pollution.

Dix bonnes années plus tard, une conférence à l’EPFL de Jacques Grinevald (le traducteur français des travaux de l’économiste et mathématicien Nicholas Georgescu-Roegen liés à l’entropie) vint pour la première fois ébranler ma conviction que la science et la technique allaient permettre de résoudre les problèmes environnementaux qui menaçaient notre horizon. C’est ce jour que j’ai compris que « Celui qui croit qu’une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste ».

De manière encore un peu diffuse, j’ai perçu que notre mode de vie allait tôt ou tard se heurter aux limites planétaires, et qu’une forme de décroissance voulue ou subie allait forcément avoir lieu.

Pensant alors qu’il fallait miser sur les gestes individuels, je me suis engagé pendant 2 ans auprès des jeunes verts vaudois, et ai participé à la mise sur pied d’Ekipeko (conseils bénévoles d’optimisation énergétique à domicile).

Mais c’est seulement dans la 2ème moitié de la décennie 2010 que j’ai finalement compris, grâces à des lectures et conférences de Pablo Servigne, Arthur Keller, Vincent Mignerot, Jean-Marc Jancovici ou encore Aurélien Barrau, que le dépassement des limites planétaires avait déjà eu lieu dans bien des domaines, et que ma génération allait être la première à vivre cette grande descente énergétique que j’imaginais jusque là lointaine.

A cela s’ajoutant une perte brutale de biodiversité, et un dérèglement climatique bientôt hors de tout contrôle, j’ai l’intime conviction que si nous n’agissons pas très rapidement et avec une ampleur inédite, notre planète ne sera bientôt plus en mesure de nous accueillir. Le temps de l’énergie bon marché est bientôt révolu, il faut donc profiter des derniers instants de cette parenthèse d’abondance pour préparer avec parcimonie le monde de demain. Chaque jour de business as usual nous prive un peu plus de moyens d’éviter certaines catastrophes demain.

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