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6 – COP 26. La montagne accouche d’une nouvelle souris. Mais l’océan, pendant ce temps ?!

Dernière modification le 1-6-2022 à 15:25:03

Le Monde, 5 novembre 2021. « L’océan, grand oublié de la COP 26 », Idées, p. 28.

Estimaient-ils avoir bien trop à faire avec le ciel, les représentants des deux cent pays signataires de l’accord-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques réunis à Glasgow, qu’ils en négligeaient pour le coup l’état des océans ?

Or ce dimanche matin, en fait d’« accélération de la lutte contre le réchauffement climatique », il nous faut toujours plus admettre le degré d’impuissance auquel se trouvent réduits les participants à ce type de conférence surmédiatisée. Nécessité ! Absolument ! La COP de la dernière chance ! Signal fort lancé : sortir du charbon ! Seulement, difficile de mettre tout le monde d’accord. Alors bon, juré : on va s’efforcer, mais gentiment. Quant à contenir l’augmentation de la température à 1,5o Celsius… Impossible de rien promettre !

« Profondément désolé », soupire Alok Sharma, président de la COP 26. De quoi donner raison à Greta Thunberg et à son « bla bla bla » à propos du grand feu d’artifice de mots et promesses vides de sens.

Pendant ce temps, faute de quelconque mobilisation à grande échelle, l’état de santé de l’océan, ce vaste élément que l’on sait occuper 71% de la surface de la planète, continue de se péjorer. Pourtant, on le sait bien, premier puits de carbone de la planète, cette formidable pompe opère comme un « gigantesque régulateur qui a, jusqu’à présent, ralenti le rythme du changement climatique et donc la violence de ses impacts ».

Jusqu’où les décideurs politiques s’obstineront-ils à négliger les atteintes portées à un milieu participant – du phytoplancton aux baleines – au cycle naturel du carbone ? Milieu qui, du fait des activités humaines, gonfle et s’acidifie sous l’effet de la chaleur emmagasinée.

Pire encore : à l’heure où les États envisagent de bientôt exploiter les ressources minérales que recèlent les abysses, la communauté scientifique se prend à redouter qu’à force d’abus d’ordre anthropique, « les modifications de la température de l’eau, des courants marins et de la production biologique des milieux marins » en viennent à compromettre la capacité de “séquestration” de l’océan. Voir même à imprimer à l’équilibre complexe que constitue pareille pompe à carbone un désastreux point de basculement.

« Après tout, n’observe-t-on pas déjà ce genre de rétroaction négative dans les forêts trop dégradées ? »

À propos d’océan toujours, dans son édition du 9 novembre, en page 31, Le Monde qui se penche sur un documentaire diffusé sur Arte fait état des encouragements dispensées par le gouvernement norvégien à plus encore maximaliser la salmoniculture (malgré le fait que près de 20% des saumons meurent dans leurs enclos). 88 milliards de tonnes de saumon exportées en 2020 pour une valeur de 677 millions d’euros ? On peut faire nettement mieux. D’où octroi massif de nouvelles concessions le long des côtes, tout en poussant à l’essaimage jusque dans le Pacifique. Ceci quitte à laisser sur place d’effarantes pollutions marines susceptibles de décimer la population de saumons sauvages, réduite à 530 000 individus, qui évolue encore près des côtes norvégiennes.

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