vendredi , 11 juillet 2025

Le mirage de la séquestration du carbone

Plutôt que de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, les secteurs de l’énergie, des transports et de la finance misent sur la séquestration du carbone. Une solution qui soulève pourtant de nombreuses controverses.

Encore très controversée, la séquestration du carbone est l’une des possibilités qui seront analysées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans le troisième volet de son sixième rapport d’évaluation, dévoilé le 4 avril prochain.

  • Faire « peu d’efforts de réduction des émissions ».
  • Des solutions efficaces fondées sur la nature.
  • Des technologies controversées, « C’est un non-sens écologique ».

Lire l’article : reporterre.net

RomainQuéré - stock.adobe.com

Le mirage de la séquestration du carbone

Plutôt que de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, les secteurs de l’énergie, des transports et de la finance misent sur la séquestration du carbone. Une solution qui soulève pourtant de nombreuses controverses.

Encore très controversée, la séquestration du carbone est l’une des possibilités qui seront analysées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans le troisième volet de son sixième rapport d’évaluation, dévoilé le 4 avril prochain.

  • Faire « peu d’efforts de réduction des émissions ».
  • Des solutions efficaces fondées sur la nature.
  • Des technologies controversées, « C’est un non-sens écologique ».

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Croissance et durabilité

Depuis des décennies, la croissance du PIB, indicateur phare issu de la comptabilité nationale, est au cœur des discours sur les progrès de nos sociétés et des objectifs de politique économique. Après la crise du Covid en 2020 (comme après toute crise, voire toute guerre), la « reprise » de cette croissance a été célébrée comme le messie.

Pourtant, nous allons voir ici que ni le PIB ni la poursuite de sa croissance ne nous permettent de tenir compte des limites planétaires et de la justice sociale. Nous verrons aussi que la construction du PIB pose des questions généralement sous-estimées. Nous verrons enfin que les ressorts de la dynamique macroéconomique (même pour certains économistes accros à la croissance) ne sont toujours pas bien compris. Article complet de « The Other Economy »

Ménages et environnement: Deux tiers de notre impact est déterminé par la consommation des ménages.

Entre 2000 et 2019 (19 ans), l’empreinte gaz à effet de serre des ménages a reculé de 4%. Les émissions qu’ils ont générées en Suisse ont diminué de 15%, tandis que celles qu’ils ont induites à l’étranger ont augmenté de 8%

Rapport de l’Office Fédéral des Statistiques

Après le pic pétrolier, le pic de consommation de viande

Au-delà de 40 000 dollars de PIB par habitant, plusieurs pays semblent s’éloigner volontairement de la viande, selon une nouvelle analyse.
Par Emma Bryce
10 décembre 2021 / source : anthropocenemagazine.org

La consommation de viande augmente à l’échelle mondiale. Mais une poignée de pays se démarquent de cette tendance, et leur appétit pour la viande est en baisse. Un groupe de chercheurs affirme que ces nations – la Nouvelle-Zélande, le Canada et la Suisse – ont en fait atteint le « pic de viande », un point au-delà duquel l’augmentation des revenus ne correspond plus à l’augmentation de la consommation de bœuf, de poulet, de mouton et de porc.

Il pourrait s’agir d’une découverte importante, car la réduction de la consommation de viande est reconnue comme un moyen essentiel de réduire les émissions de gaz à effet de serre. À la lumière de ce constat, le groupe de chercheurs australiens était curieux de voir comment les tendances de la consommation ont évolué entre 2000 et 2019, ce qui couvre une période de sensibilisation croissante à l’impact de la viande sur la planète, mais aussi une période où ces impacts environnementaux se sont intensifiés. Ils ont examiné les niveaux de consommation de viande dans 35 pays au cours de cette période, et les ont combinés avec des informations sur le produit intérieur brut (PIB), une mesure de la taille et de la santé de l’économie d’un pays.

Sans surprise, leur analyse a révélé que la consommation de viande a augmenté dans le monde entier au cours de cette période, les gens consommant en moyenne 4,5 kilos de viande de plus en 2019 qu’en 2000. Mais ces résultats contiennent également des informations inattendues, notamment sur la composition de ce régime alimentaire.

Les données montrent que dans la plupart des 35 pays de l’échantillon, la consommation de bœuf, de porc et de mouton est en fait en baisse. En revanche, la consommation de poulet a augmenté de manière significative dans presque tous les pays étudiés. L’appétit pour le poulet a été particulièrement prononcé en Russie, en Malaisie et au Pérou, où la consommation a augmenté de 20 kilos par habitant au cours de la période de 19 ans.

Cela suggère que le poulet est le principal moteur de l’augmentation de la consommation de viande dans le monde, ce qui, selon les chercheurs, pourrait être dû à la plus grande efficacité avec laquelle ces oiseaux transforment les céréales en protéines. Toutefois, ce boom du poulet s’accompagne également d’une menace croissante de maladies aviaires, mettent en garde les chercheurs.

Cependant, tout le monde ne mange pas plus de viande. Les chercheurs ont découvert que neuf pays de leur échantillon mangent en fait moins, notamment le Nigeria, l’Éthiopie et le Paraguay. Dans ces pays, le déclin semble être dû à l’imprévisibilité des conditions météorologiques et à l’augmentation de l’incidence des maladies, toutes deux accentuées par le changement climatique, qui entraîne un déclin du bétail et limite la disponibilité de la viande.

Mais c’est en examinant de plus près ces neuf pays sous l’angle du PIB que les chercheurs ont fait leur découverte la plus surprenante. Dans trois de ces neuf pays – le Canada, la Suisse et la Nouvelle-Zélande – la hausse du PIB s’accompagne d’une baisse de la consommation de viande. Ce n’est pas une tendance à laquelle on pourrait s’attendre, étant donné qu’un PIB plus élevé reflète généralement un revenu par habitant plus important, ce qui, historiquement, va de pair avec une plus grande consommation de viande, car celle-ci est chère.

Pourtant, pour ces trois pays très riches et à PIB élevé, c’est l’inverse qui est vrai aujourd’hui. En Nouvelle-Zélande, par exemple, la consommation de viande a diminué de plus de 10 kilogrammes par personne entre 2000 et 2019. Même avec une plus grande liberté économique que la plupart des autres pays, il semble que ces nations s’éloignent volontairement du bœuf, du poulet, du porc et du mouton. Ou, comme le disent les chercheurs, ils ont atteint le « pic de viande ».

Qui plus est, il semble y avoir un point de basculement économique précis pour ce changement. Lorsque les chercheurs ont examiné les données, ils ont constaté que, dans les pays où le PIB est lié à la consommation de viande, ce lien ne semble exister que jusqu’à 40 000 dollars de PIB par habitant. Au-delà de ce chiffre, la consommation de viande par habitant commence à diminuer.

Qu’est-ce qui explique ce changement d’attitude à l’égard de la viande dans les pays riches ? Les chercheurs supposent qu’il s’agit d’un ensemble de facteurs, tels que la sensibilisation croissante à la santé, la montée des mouvements de défense des droits des animaux et le végétarisme. La politique semble également avoir joué un rôle important dans des pays comme le Canada, où la limitation de la consommation nationale de viande rouge fait partie d’une stratégie officielle du gouvernement en matière d’alimentation saine.

L’étude ne s’est intéressée qu’au PIB en tant que moteur de la consommation, mais les auteurs notent qu’il existe de nombreux autres facteurs qu’ils n’étaient pas en mesure d’examiner, comme le rôle que jouent la culture et la religion dans l’élaboration des régimes alimentaires. Ces facteurs pourraient jouer un rôle important dans la limitation de la consommation de viande dans de nombreux pays moins riches que ceux dont le PIB est le plus élevé, et leur interaction avec le régime alimentaire et l’impact environnemental mérite d’être examinée dans le cadre de recherches futures, affirment-ils.

En attendant, l’étude actuelle offre deux conclusions principales. Premièrement, nous devons être prudents quant à l’augmentation explosive du poulet. Deuxièmement, on observe aujourd’hui une diminution volontaire de la consommation de viande dans les pays où elle était historiquement la plus élevée, ce qui constitue un précédent encourageant pour la direction que prend le monde. L’évolution des attitudes à l’égard de la viande, combinée à l’augmentation de la consommation de poulet, est un signe encourageant.

Lu dans Anthropocene Magazne

Phillips et. al. “Are We Approaching Peak Meat Consumption? Analysis ofMeat Consumption from 2000 to 2019 in 35 Countries and ItsRelationship to Gross Domestic Product.Animals. 2021.

Image: ©Anthropocene Magazine

Traduit avec www.DeepL.com/Translator

Six mesures de l’académie des Sciences à mettre en œuvre immédiatement

Dans ses recommandations pour 2021, le conseil consultatif fédéral pour le climat (OcCC), dirigé par la SCNAT, formule six mesures susceptibles de soutenir la politique climatique et de permettre à la Suisse d’atteindre avec succès l’objectif «zéro net en 2050». Les mesures proposées sont basées sur des études menées ces dernières années par l’OcCC et la communauté des climatologues, ainsi que sur des discussions approfondies avec un grand nombre de scientifiques spécialistes du domaine.

Six mesures sont proposées

  1. Des budgets carbone pour tous
  2. Un dividende climatique pour tous
  3. La prise en compte des dispositions en matière de politique climatique doit être renforcée au niveau régional et cantonal
  4. La coordination de la législation climatique et des politiques sectorielles pertinentes
  5. L’orientation des flux financiers internationaux vers le respect du climat
  6. Le développement de la communication et de la formation ainsi que du transfert de savoir, dans le dialogue avec la société et les acteurs politique.

Lien vers le rapport complet

Températures élevées en suisse

Evolution de la température en suisse et comparaison avec la température mondiale

La Suisse est durement touchée par le changement climatique : pour illustrer le changement climatique progressif, l’évolution de la température en Suisse est souvent comparée à celle de la température moyenne mondiale. MétéoSuisse présente en détail le déroulement des deux séries de mesures au cours des 150 dernières années et explique les similitudes et les différences.

Figure 1: Image MétéoSuisse

La température de l’air près du sol est un élément central de l’observation du changement climatique. La température moyenne mondiale a augmenté d’environ 1 °C au cours des 150 dernières années, et la température suisse a même augmenté d’environ 2 °C. Qu’est-ce qui explique cette différence et la Suisse est-elle un cas exceptionnel ? Nous souhaitons ici jeter un œil aux similitudes et aux différences afin de mieux comprendre et identifier les particularités de la courbe suisse. 

Tendances du réchauffement climatique

La courbe de température globale est constituée de l’évolution de la température dans toutes les régions du monde, et cette évolution n’a pas été la même partout. Ceci est montré très clairement sur la carte mondiale des tendances au réchauffement (Fig. 2), où deux schémas plus larges peuvent être observés :D’une part, le réchauffement se fait moins au-dessus des océans qu’au-dessus des terres. L’une des raisons à cela est le fait que les océans sont d’énormes réservoirs de chaleur. L’énergie supplémentaire est partiellement absorbée par l’eau et conduit au réchauffement des couches océaniques plus profondes. Les masses terrestres, d’autre part, sont moins capables de stocker la chaleur, de sorte que plus d’énergie est disponible pour chauffer l’air au-dessus. Une deuxième raison pour le modèle de réchauffement différent est que l’énergie supplémentaire est également utilisée pour évaporer l’eau, qui est disponible sans restriction au-dessus de la mer. L’approvisionnement en eau et donc l’évaporation sont limités sur les terres, c’est pourquoi l’énergie supplémentaire est de plus en plus utilisée pour réchauffer l’air. Le réchauffement plus faible au-dessus des océans s’étend également quelque peu à l’intérieur des terres, par exemple visible en Amérique du Nord ou en Europe occidentale.

Figure 2: Carte des différences de température entre 2020 et 1982-2010

Réchauffement de la terre mesuré selon les données GISTEMP v4 de la NASA. Il montre la différence entre les valeurs moyennes sur 30 ans 1881-1910 et 1991-2020 [en °C]. L’ensemble de données de la NASA est plus court que les données CRUTEM4 utilisées dans les autres figures, mais une source de données supplémentaire et indépendante. Le réchauffement de +2,1 °C au-dessus de la Suisse au cours de la période indiquée se compare bien avec le résultat de la moyenne des températures suisses (+2,0 °C).

Le deuxième élément de réchauffement notable sur la carte du monde est la plus grande augmentation de la température dans les latitudes plus élevées par rapport aux régions équatoriales (également connue en science sous le nom d’amplification polaire, fig. 2). Les processus sous-jacents sont complexes et les causes sont diverses. Un effet important est le réchauffement supplémentaire causé par la diminution de la couverture de neige et de glace. Les zones exposées sont plus sombres, absorbent plus le rayonnement solaire et donc se réchauffent davantage. En outre, il semble que le réchauffement climatique entraîne également une augmentation du transport de chaleur des basses latitudes vers les pôles. En raison de l’emplacement de la Suisse dans la masse terrestre des latitudes moyennes nord, on comprend comment le réchauffement plus élevé d’environ 2 ° C peut s’expliquer fondamentalement par rapport au développement mondial.

Courbes de température

En plus du réchauffement plus important, lorsque l’on compare la courbe de température suisse avec les évolutions mondiales, des fluctuations nettement plus importantes sont également perceptibles, par exemple la phase froide vers 1890, la période chaude de la fin des années 1940 et la brusque augmentation de la température à la fin des années 1980. Ces différences peuvent également être expliquées car on fait la moyenne sur des zones de tailles différentes. Plus une région choisie est petite, plus la variabilité naturelle du climat est grande, en particulier aux latitudes moyennes. L’interaction des régimes d’écoulement spéciaux avec la tendance au réchauffement à long terme peut entraîner non seulement des fluctuations à court terme, mais aussi des changements brusques tels que ceux de la fin des années 1980 ou du début des années 2010.

Figure 3: Comparaison entre les variations de températures de différentes régions

Afin de clarifier les différences entre les régions plus grandes et plus petites ainsi que l’augmentation de la latitude nord, examinons l’évolution des températures terrestres moyennées sur toutes les longitudes à la latitude géographique de la Suisse (45-50 ° N) (voir Fig. 2). On peut voir que cette courbe ne suit pas les fortes déviations régionales de la courbe suisse, mais montre un réchauffement global tout aussi fort de l’ordre de +2°C. La hausse sensible de la température en Suisse à la fin des années 80 a été rattrapée 15 ans plus tard. Les masses continentales plus au nord (60-80°N) ont également participé à ce développement. Leur réchauffement a été nettement plus élevé depuis le début du millénaire et atteindra bientôt 3°C.

Conclusion

La Suisse est fortement touchée par le changement climatique. Par rapport aux évolutions mondiales, la température dans ce pays a augmenté environ deux fois plus au cours des 150 dernières années. Les différences entre l’évolution de la température en Suisse et dans le monde s’expliquent bien. Cette plus grande augmentation peut être observée dans presque toutes les régions des latitudes élevées, et elle augmente avec la proximité de l’Arctique

www.meteoschweiz.admin.ch/home/aktuell/meteoschweiz-blog.subpage.html/de/data/blogs/2021/5/die-schweizer-temperaturentwicklung-im-globalen-ve.html
traduction: www.etatdurgence.ch

Au Brésil, la forêt amazonienne ne stocke plus de carbone

L’analyse par satellite de la biomasse de la forêt brésilienne montre que la déforestation et les dégradations du couvert émettent désormais plus de CO2 que ne peuvent en stocker les arbres. 60% de l’Amazonie n’est donc plus un puits de carbone.

Voir l’article complet

J-F Pochon

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Si on percevait bien depuis des années que notre système allait à sa perte (crises économiques, inégalités sociales, destruction de la nature, …) on ne percevait pas bien l’échéance et comme il y a longtemps que tout cela fonctionnait cahin-caha, pourquoi s’affoler ?  Pour l’énergie, on mettait sur pieds le projet ITER qui allait nous sortir du nucléaire sale et le réchauffement augmentait tranquillement, si ça se trouve, le pic-oil allait nous débarrasser du carbone avant qu’il ne soit problématique…

Des graphiques rassurant nous promettaient des échauffement raisonnables, et des milliards de personnes sortaient de la grande pauvreté, grâce au progrès économique.

 

www.occc.ch/pdf/855.pdf
www.inegalites.fr/L-extreme-pauvrete-dans-le-monde-recule

Et le GIEC a publié des rapports (mesurés) de plus en plus discordants avec les données “des graphiques”, et à y regarder de plus près, ni le réchauffement, ni la pauvreté, ni la biodiversité, ni le pic oil, …  rien n’allait comme prévu… et personne ne bougeait le petit doigt, …business as usual… 

www.institutmontaigne.org/blog/en-chiffres-pauvrete-dans-le-monde-pauvrete-en-france

Pour de vrai, on percevait même un emballement absurde du “toujours plus”, vers le “toujours pire”.
Et aujourd’hui, l’état des connaissances a de quoi nous faire flipper…
On est tout en haut du grand tobogan de la décroissance du CO2 :

www.unenvironment.org/fr/resources/rapport-sur-lecart-entre-les-besoins-et-les-perspectives-en-matiere-de-reduction-des

ourworldindata.org/grapher/co2-mitigation-15c?time=1997..2067

Et voici ce qu’il nous reste à faire …. au niveau mondial pour la génération de CO2:

2023:   -10% de réduction annuel
2030:   -23% de réduction annuel…et ça pour les 60 années suivantes !

etatdurgence.ch/wp-content/uploads/taux-de-decroissance-de-la-consommation-de-petrole.pdf

On commence une année plus tard ? c’est 5% de réduction en plus.
Et depuis en 2026-27  si on a pas pris le virage, selon ce graphique, on aura perdu le +1.5°C mais suivant ce que l’on lit on a déjà perdu le +2°C etatdurgence.ch/la-realite-climatique-2020/
Bon voilà, oui, j’aime les graphiques, et vous pouvez tous les retrouver sur www.etatdurgence.ch/faq

Nous avons (avec André) trouvé moyen dans ce site, de réunir les infos que l’on trouvait pertinentes, mais ces derniers graphiques me semblent les plus parlants.

Sinon, j’ai 4 enfants qui m’aident à me sentir concerné par la problématique et une femme adorable qui me soutient et chaque jour se pose de nouvelles questions (sur ma santé mentale, mais pas que…)

Haut les coeurs, on est condamné à faire bouger les choses, le système s’est mis dans une situation intenable, mais il ne se rendra pas comme ça et luttera jusqu’à l’absurde. (Oui, il y a les « Jean-François pour le climat » jfclimat.ch)

Nous avons l’éthique, le système est rempli de pétro-dollars (mais le pétrole ne vaut plus rien); nous avons la niaque des féministes, il a le trône du patriarcat (mais le roi est nu); nous avons la jeunesse il a ses réseaux (mais ses schémas sont caduques); nous défendons la vie qui disparait il défend les retraites (sa décroissance n’empêchera pas notre humanité de s’enrichir… sans limites).

Aujourd’hui la Terre elle-même n’en peut plus et c’est à nous de tirer fort sur le gouvernail, de souffler dans les voiles et de laisser derrière, l’épave de ce vieux vapeur poussif s’échouer sur les récifs de ses contradictions.

Pour un peu on se sentirait poète, ce ne sont que des mots, mais c’est bon comme boire du sirop à vélo (oups…)

Sinon je suis ingénieur en électronique et je donne des cours de branches techniques (beaucoup d’électricité, mais aussi de la physique et de l’informatique) à des apprentis électroniciens et automaticiens dans une école de métiers dans laquelle je suis un des coordinateur·ice de la durabilité. Je gère une plateforme d’apprentissage moodle. J’ai un site web pour l’enseignement de l’électricité www.electrons.ch, j’ai été municipal dans mon ptit bled et j’adore mon vélo électrique.

Avec amour et…

J-F

 

Minimum énergétique pour une vie décente

13 October 2020

Selon une nouvelle analyse, la population mondiale prévue pour 2050, soit 10 milliards de personnes, pourrait atteindre un niveau de vie décent tout en réduisant la consommation d’énergie mondiale de 60% par rapport à aujourd’hui. L’étude fait partie d’un nombre croissant de recherches qui visent à découpler la relation apparente entre l’épanouissement humain et la catastrophe écologique.

La vie moderne, après tout, est confortable mais gourmande en énergie. La personne moyenne utilise aujourd’hui quatre fois plus d’énergie qu’une personne vivant au début de la révolution industrielle et 16 fois plus qu’une personne du paléolithique. Et comme nous sommes beaucoup plus nombreux qu’avant (en partie grâce à l’extraction des ressources de la biosphère), les humains vivants aujourd’hui utilisent collectivement 600 000 fois plus d’énergie que nos ancêtres paléolithiques.

La question est de savoir quelle part de cette utilisation d’énergie et de ressources est vraiment nécessaire pour que nous puissions vivre – et bien vivre.

Bien sûr, il existe de nombreuses façons différentes de définir le bien-vivre; c’est en fait le sujet des grands débats philosophiques. Mais aux fins de cette analyse, les chercheurs se sont concentrés sur les normes de base en matière d’alimentation, de vêtements, de logement, d’hygiène, de soins de santé, d’éducation, de mobilité et d’accès aux technologies de l’information et de la communication. Ils se sont appuyés sur une variété de recherches antérieures pour définir un niveau d’accès à ces différentes ressources considéré comme suffisant, ainsi que la quantité d’énergie nécessaire pour fournir cet accès: par exemple, l’énergie nécessaire pour cultiver et transporter environ 2000 calories de nourriture. par personne et par jour, fabriquer et faire fonctionner une cuisinière et un réfrigérateur par ménage, fournir 50 litres d’eau propre par personne et par jour, etc.

Cette approche ascendante diffère des études antérieures, qui ont souvent examiné les données de consommation réelle pour déterminer les relations entre les impacts environnementaux et les mesures du développement humain. Le problème avec ces études descendantes est qu’elles ne remettent pas en question les inefficacités inhérentes aux systèmes politiques et économiques existants – des inégalités qui conduisent à une consommation démesurée de la part des élites, par exemple, alors que de nombreuses personnes ne parviennent pas à satisfaire leurs besoins fondamentaux.

La nouvelle étude est également inhabituelle en ce qu’elle se concentre sur l’énergie finale (par exemple, l’électricité) plutôt que sur l’énergie primaire (par exemple, le charbon). Cela permet d’éviter le besoin d’hypothèses qui font parfois que les sources d’énergie renouvelables ressemblent à de mauvaises alternatives aux combustibles fossiles, disent les chercheurs.

Un niveau de vie décent basé sur des technologies existantes, quoique avancées, nécessite en moyenne 15,3 gigajoules d’énergie par personne et par an, ont calculé les chercheurs. Ce chiffre de l’Énergie pour une Vie Décente EVD (Decent Life Energy, DLE en anglais) est «remarquablement bas», disent-ils: cela correspond à peu près à la quantité d’énergie contenue dans deux barils et demi de pétrole. Dans ce scénario, la demande énergétique mondiale en 2050 s’élèverait à 149 exajoules (EJ), environ 60% de moins que la consommation actuelle.

Fig.1 La ligne verte contient les estimation de l’EVD pour chacun des pays. La ligne noire représente la moyenne de l’ensemble de ces estimations.

Pour atteindre cet objectif, les riches du monde devront consommer moins. «Nous pouvons réitérer ce qui a été suggéré par d’innombrables autres auteurs: des logements de haute qualité et à faible consommation d’énergie, des transports en commun généralisés et une alimentation pauvre en aliments d’origine animale sont des enjeux mondiaux importants pour les ambitions de durabilité», écrivent les chercheurs. Mais, disent-ils, «ce que nous ajoutons, c’est que les sacrifices matériels sont, en théorie, bien inférieurs à ce que beaucoup de récits populaires impliquent.» Le monde décrit par leur modèle est loin d’être sombres, une réplique aux sceptiques qui accusent les écologistes de vouloir que les gens mènent une vie « d’Amish ». Il autorise un ordinateur portable avec accès Internet par foyer (c’est vrai, le fait que les parents essaient de travailler à domicile pendant que leurs enfants font de l’école en ligne pendant une pandémie va poser problème ), un téléphone pour chaque personne âgée de 10 ans et plus (les préadolescents du monde se réjouiront! ), les habitations chauffées ou refroidies à une température constante de 20°C et l’accès universel aux soins de santé et à l’éducation.

Bien sûr, l’étude ne dit pas comment passer d’un monde organisé autour de l’inégalité et de l’excès à un monde organisé autour de la fourniture universelle d’un niveaux de vie décents. La bonne nouvelle, cependant, est que les sources d’énergie non fossiles ont la capacité de générer 70 EJ d’énergie aujourd’hui, qui devrait passer à 130 EJ d’ici 2050 – «très proche de l’exigence EVD de 149 EJ», notent les chercheurs. «Le fait que les sources d’énergie non fossiles puissent répondre à nos exigences EVD, même dans le cadre du statu quo, est très important.»

Joel Millward-Hopkins, Julia K. Steinberger, Narasimha D. Rao, Yannick Oswald,
Providing decent living with minimum energy: A global scenario, Global Environmental Change, Volume 65, 2020, 102168, ISSN 0959-3780, doi.org/10.1016/j.gloenvcha.2020.102168.

Traduction: www.etatdurgence.ch

 

Faire la paix avec la Nature

Le premier rapport de synthèse du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) est intitulé : Faire la paix avec la nature : un plan scientifique pour faire face aux urgences en matière de climat, de biodiversité et de pollution. Il se fonde sur des preuves issues d’évaluations environnementales mondiales.

« L’humanité fait la guerre à la nature. Il s’agit d’une entreprise absurde et suicidaire. Les conséquences de notre imprudence sont déjà visibles, à travers les souffrances endurées par les individus, les pertes économiques colossales et l’accélération de l’effondrement de la vie sur Terre. » António Guterres secrétaire général de l’ONU.