mercredi , 15 octobre 2025

Notre réponse au ‘Comité pour le sauvetage de la place industrielle suisse’

Le podcast

Temps de lecture 23:00 minutes

Votation du 18 juin 2023
« Loi sur le climat et l’innovation »
Pourquoi voter OUI ?

En réponse au “tout-ménage” du Comité pour le sauvetage de la place industrielle suisse : 

Comité pour le sauvetage de la place industrielle suisse PDF

Analyse et réponse d’État d’urgence

1. Critique de la loi climatique : Appauvrissement et restrictions ?

Le ‘tout-ménage’ nous dit : La soi-disant loi sur la protection du climat est en réalité une loi d’appauvrissement et d’interdiction. Elle entraîne une hausse sensible des coûts de chauffage et d’électricité, des loyers et des prix des denrées alimentaires. Conduire une voiture ne sera plus possible que pour les riches. Nous nous appauvrissons. Notre industrie ne sera plus compétitive en raison des coûts énergétiques trop élevés et des milliers de personnes perdront leur emploi. Elle détruit la nature et le paysage. Elle nous menace de coupures de courant. Nous aurons froid en hiver. Selon les calculs de l’EPF de Lausanne, elle nous coûtera près de 400 milliards de francs.

La réponse d’État d’urgence :

Les affirmations selon lesquelles la loi sur la protection du climat entraînerait un appauvrissement généralisé et des conséquences négatives sont infondées. Les politiques de protection du climat sont mises en place pour atténuer les effets néfastes du changement climatique et sont soutenues par des preuves scientifiques solides. Voici quelques contre-arguments basés sur des données scientifiques :

  • Coûts de l’énergie : Bien que certaines politiques climatiques puissent entraîner une augmentation initiale des coûts de l’énergie, des études montrent que les investissements dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique peuvent conduire à des économies à long terme. Par exemple, une analyse de l’Agence internationale de l’énergie estime que les politiques climatiques peuvent créer jusqu’à 26 000 milliards de dollars d’économies d’ici 2050 grâce à la réduction des coûts liés aux dommages climatiques (1).
  • Création d’emplois : Les mesures de protection du climat peuvent stimuler la création d’emplois dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, de la gestion durable des terres, etc. Selon le rapport de l’Organisation internationale du travail, la transition vers une économie verte pourrait générer jusqu’à 24 millions d’emplois supplémentaires d’ici 2030 (2).
  • Impact sur l’industrie : Les politiques climatiques peuvent également stimuler l’innovation et la compétitivité de l’industrie. De nombreuses entreprises adoptent des pratiques durables et développent des technologies propres pour répondre à la demande croissante de solutions respectueuses de l’environnement.
  • Préservation de la nature et des paysages : Les politiques de protection du climat visent à préserver les écosystèmes naturels, la biodiversité et les paysages. La conservation de ces ressources est essentielle pour notre bien-être à long terme et notre qualité de vie.

Il est important de se baser sur des preuves scientifiques solides plutôt que sur des déclarations infondées pour évaluer les effets des politiques climatiques. Les mesures de protection du climat sont nécessaires pour préserver notre planète et assurer un avenir durable pour les générations futures.

2. Manipulation financière des discours climatiques ?

Le ‘tout-ménage’ nous dit : Tout cela est dû aux discours alarmistes tenus depuis des années, principalement par des milliardaires américains qui font d’énormes bénéfices en propageant la peur. Ils financent les campagnes d’organisations qui font pression sur les assurances et les caisses de pension pour qu’elles investissent dans leurs projets. Ils influencent des politiciens opportunistes qui, à leur tour, engraissent une multitude de soi-disant scientifiques du climat en les chargeant d’effectuer des « programmes de recherche » financés par l’argent du contribuable.

La réponse d’État d’urgence :

Il est important de ne pas se laisser influencer par des théories du complot ou des affirmations non étayées. L’idée selon laquelle les discours alarmistes sur le climat seraient propagés par des milliardaires américains dans le but de générer des profits est une simplification excessive et sans fondement.

La réalité est que la question du changement climatique est étudiée par des milliers de scientifiques du monde entier issus de diverses disciplines. Ces scientifiques indépendant·e·s ont accumulé des preuves solides sur les causes et les conséquences du changement climatique, et ils s’accordent généralement sur le fait que les activités humaines, notamment les émissions de gaz à effet de serre, sont la principale cause du réchauffement climatique.

Les discours alarmistes sont souvent le résultat d’une prise de conscience de la gravité de la situation et de la nécessité d’agir rapidement pour prévenir les effets dévastateurs du changement climatique. Les scientifiques et les expert·e·s en la matière jouent un rôle essentiel en fournissant des informations basées sur des données scientifiques rigoureuses et en alertant sur les risques potentiels.

En ce qui concerne le financement de la recherche, il est vrai que les projets de recherche sur le climat peuvent bénéficier de financements publics, mais cela ne signifie pas que les scientifiques sont manipulé·e·s ou corrompu·e·s. Le financement de la recherche est nécessaire pour permettre aux scientifiques de mener des études indépendantes et d’approfondir notre compréhension du climat.

Il est essentiel de s’appuyer sur des preuves scientifiques vérifiées et sur le consensus établi par la communauté scientifique internationale pour évaluer la crédibilité des informations sur le changement climatique. Le consensus scientifique est clair : le changement climatique est réel, il est en grande partie causé par les activités humaines et il présente des risques significatifs pour notre planète et nos sociétés.

Au lieu de succomber à la peur ou aux théories du complot, il est préférable de s’informer auprès de sources fiables et de prendre des mesures collectives pour lutter contre le changement climatique et protéger notre avenir.

3. Manipulation des modèles climatiques ?

Le ‘tout-ménage’ nous dit : Il en résulte des modèles climatiques théoriques qui créent la panique et qui échouent déjà lorsqu’ils tentent d’établir l’évolution historique du climat. C’est pourquoi ils n’hésitent pas à falsifier les données de l’histoire du climat, comme par exemple en escamotant l’optimum climatique médiéval.

La réponse d’État d’urgence :

Il est important de dissiper les idées fausses concernant les modèles climatiques et la manipulation des données historiques du climat. Les modèles climatiques sont des outils scientifiques complexes qui intègrent des données observées, des lois physiques et des processus climatiques pour simuler les variations et les tendances du climat.

Les modèles climatiques ne sont pas conçus pour créer de la panique, mais pour aider à comprendre les mécanismes du système climatique et à évaluer les différentes variables qui influent sur le climat, y compris les émissions de gaz à effet de serre. Ces modèles sont continuellement affinés et améliorés à mesure que de nouvelles données et connaissances sont disponibles.

Quant à la prétendue falsification des données historiques du climat, il est important de souligner que la recherche climatique repose sur des protocoles scientifiques rigoureux, tels que la collecte de données, la validation croisée, la répétabilité des résultats et l’examen par les pairs. Les scientifiques du climat travaillent avec des ensembles de données mondiaux provenant de diverses sources, notamment des carottes de glace, des sédiments océaniques, des enregistrements des cernes des arbres, des archives historiques, etc. (3).

L’idée selon laquelle les scientifiques falsifieraient délibérément les données pour dissimuler l’optimum climatique médiéval, par exemple, est infondée. Les variations climatiques passées, y compris l’optimum climatique médiéval, sont étudiées et discutées dans la littérature scientifique de manière ouverte et transparente (4). Les chercheurs et chercheuses s’efforcent de comprendre ces variations passées pour mieux contextualiser les changements climatiques actuels.

La communauté scientifique repose sur la collaboration, la transparence et la réplication des résultats pour progresser dans la compréhension du climat. Des milliers de scientifiques indépendant·e·s travaillent à travers le monde pour étudier et évaluer les données climatiques. Les conclusions sur le changement climatique sont issues d’un large consensus scientifique et sont soutenues par des preuves empiriques solides.

Il est crucial de se fier aux résultats de recherches rigoureuses et à la communauté scientifique plutôt que de se laisser influencer par des allégations infondées qui remettent en question l’intégrité et la crédibilité des scientifiques du climat (5). Le changement climatique est un problème urgent qui nécessite une réponse collective basée sur des informations scientifiques solides.

4. Débat sur le CO2 et les médias ?

Le ‘tout-ménage’ nous dit : Tous ces modèles prétendent que le CO2 produit par l’homme est la cause principale du réchauffement. Pourtant, des scientifiques sérieux et renommés partent du principe que celui-ci a un effet à peine mesurable, alors que d’autres facteurs sur lesquels nous n’avons aucune influence sont en cause. Les médias passent cela sous silence.

La réponse d’État d’urgence :

Il est important de noter que le consensus scientifique est clair : les activités humaines, notamment les émissions de dioxyde de carbone (CO2) résultant de la combustion des combustibles fossiles, sont la principale cause du réchauffement climatique observé à l’échelle mondiale (6).

Les preuves scientifiques démontrent de manière concluante que les niveaux élevés de CO2 dans l’atmosphère résultent principalement des activités humaines, telles que la combustion de combustibles fossiles pour la production d’énergie, les transports et l’industrie. Ces émissions ont augmenté de manière significative depuis le début de l’ère industrielle (6).

Le CO2 et d’autres gaz à effet de serre agissent en emprisonnant la chaleur dans l’atmosphère, créant ainsi l’effet de serre qui contribue au réchauffement de la planète. Des études basées sur des observations réelles, des modèles climatiques et des mesures en laboratoire confirment le lien entre les émissions de CO2 d’origine humaine et l’augmentation de la température mondiale (6).

Certes, il existe des facteurs naturels qui influencent également le climat, tels que les cycles solaires, les éruptions volcaniques et les variations naturelles à long terme. Cependant, les scientifiques ont étudié ces facteurs et les ont pris en compte dans leurs modèles climatiques. Les données indiquent clairement que les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine sont la principale force motrice derrière le réchauffement climatique actuel.

En ce qui concerne les médias, il est important de noter que de nombreuses sources d’information, y compris les médias, ont couvert et rapporté les résultats de recherches scientifiques sur le changement climatique. Les preuves soutenant le rôle prédominant du CO2 dans le réchauffement climatique d’origine humaine ont été bien documentées et discutées dans la communauté scientifique et médiatique.

Il est essentiel de s’appuyer sur des sources d’information crédibles et vérifiées, notamment les publications scientifiques évaluées par des pairs, les organismes scientifiques reconnus et les rapports d’évaluation internationaux sur le climat. Ces sources fournissent une base solide pour comprendre les causes et les conséquences du changement climatique.

Au lieu de remettre en question le rôle du CO2 d’origine humaine dans le réchauffement climatique (5), il est crucial de se concentrer sur des solutions et des actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atténuer les effets du changement climatique. La transition vers des sources d’énergie propres et renouvelables, l’adoption de pratiques durables et la sensibilisation collective sont des éléments essentiels pour protéger notre planète et assurer un avenir durable.

5. Réchauffement bénéfique et CO2 ?

Le ‘tout-ménage’ nous dit : Le réchauffement progressif qui se produit depuis environ deux cents ans après une période froide de cinq cents ans favorise la croissance des plantes et la production de nourriture. Il ne constitue pas du tout une menace. Et le CO2 est le principal facteur de croissance de toutes les plantes.

La réponse d’État d’urgence :

Il est vrai que le réchauffement climatique peut avoir certains effets bénéfiques à court terme sur certains aspects de la croissance des plantes et de la production alimentaire. Cependant, il est important de considérer le tableau dans son ensemble et de comprendre les implications à long terme du changement climatique sur l’agriculture et les écosystèmes.

Alors que certaines régions peuvent initialement bénéficier d’une augmentation des températures et d’une prolongation de la saison de croissance, d’autres régions sont susceptibles de faire face à des défis croissants. Les effets néfastes du réchauffement climatique comprennent des événements météorologiques extrêmes plus fréquents (7), tels que sécheresses, inondations et tempêtes, qui peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur les cultures et les systèmes alimentaires.

De plus, bien que le CO2 soit essentiel à la photosynthèse des plantes, des niveaux excessifs de CO2 dans l’atmosphère peuvent entraîner des effets indésirables (8). Une augmentation continue des concentrations de CO2 peut perturber l’équilibre des écosystèmes en favorisant la croissance de certaines plantes au détriment d’autres espèces, ce qui peut avoir des répercussions sur la biodiversité et les écosystèmes naturels.

Il est important de noter que les études scientifiques ont montré que les effets positifs initiaux du réchauffement climatique sur la croissance des plantes et la production alimentaire seront largement dépassés par les impacts négatifs à mesure que les températures continueront d’augmenter (8). Les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont souligné les risques potentiels pour la sécurité alimentaire mondiale, la disponibilité de l’eau et la stabilité des écosystèmes en raison du changement climatique (9).

Outre l’ampleur du réchauffement climatique, son rythme rapide constitue un problème majeur. Les changements climatiques naturels se sont produits tout au long de l’histoire de la Terre, mais ce qui préoccupe les scientifiques aujourd’hui est la vitesse à laquelle le climat change en raison de l’activité humaine.

Le rythme accéléré du réchauffement climatique signifie que de nombreux écosystèmes et espèces n’ont pas suffisamment de temps pour s’adapter aux nouvelles conditions environnementales. Les écosystèmes sont complexes et interconnectés, et de nombreux organismes dépendent d’interactions spécifiques et d’équilibres délicats pour leur survie. Lorsque le climat change rapidement, les espèces peuvent avoir du mal à s’adapter ou à migrer vers des zones plus favorables. Certaines espèces, en particulier celles ayant des cycles de reproduction et de vie plus longs, peuvent être particulièrement vulnérables à ces changements rapides (10).

Il est donc crucial de prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, y compris le CO2, afin de limiter les conséquences négatives du réchauffement climatique sur l’agriculture, la sécurité alimentaire et les écosystèmes. De plus, il est important de développer des pratiques agricoles durables et résilientes qui peuvent faire face aux défis futurs posés par le changement climatique, tout en préservant la biodiversité et les ressources naturelles.

En conclusion, bien que le réchauffement climatique puisse initialement avoir des effets positifs sur la croissance des plantes, les conséquences à long terme du changement climatique sur l’agriculture, la sécurité alimentaire et les écosystèmes sont très préoccupantes. La compréhension scientifique globale et les rapports du GIEC soulignent l’urgence d’agir pour atténuer le changement climatique et pour s’adapter de manière proactive aux défis qui nous attendent (9).

6. Préservation économique et environnementale ?

Le ‘tout-ménage’ nous dit : Voulez-vous vraiment vous appauvrir, être sous la menace de coupures de courant, avoir froid en hiver, défigurer notre beau pays, imiter les Allemands dans toutes leurs absurdités à cause d’une loi aussi inutile que nuisible ? Si vous ne voulez pas de cela, votez NON le 18 juin à la « loi sur la protection du climat ».

La réponse d’État d’urgence :

Veuillez noter que la conclusion présentée dans ce qui suit est basée sur les affirmations précédentes qui ont été contredites ou réfutées. Les inquiétudes exprimées quant à l’impact négatif de la loi sur la protection du climat sont basées sur des informations erronées ou trompeuses.

La protection du climat est un enjeu crucial pour notre planète et notre société. Les preuves scientifiques indiquent de manière claire que le changement climatique est en grande partie causé par les activités humaines, en particulier les émissions de gaz à effet de serre. Le réchauffement climatique et ses conséquences ont des répercussions graves sur l’environnement, l’économie et la vie des populations.

Les mesures prises pour lutter contre le changement climatique, telles que les politiques de réduction des émissions et de promotion des énergies renouvelables, sont essentielles pour atténuer les effets néfastes du réchauffement climatique. Bien que certaines de ces mesures puissent entraîner des ajustements économiques, il est important de reconnaître les avantages à long terme de la transition vers une économie basée sur des sources d’énergie propres et durables.

La mise en œuvre de politiques de protection du climat peut également créer de nouvelles opportunités économiques, telles que le développement de technologies propres, la création d’emplois verts et la stimulation de l’innovation. De plus, la protection de l’environnement naturel et la préservation de nos paysages sont des aspects importants pour la santé et le bien-être des populations.

Il est donc crucial de prendre en considération les preuves scientifiques, les recommandations des experts et le consensus établi par la communauté internationale pour prendre des décisions éclairées en matière de protection du climat. Voter contre des mesures de protection du climat basées sur des informations erronées ou trompeuses risque de compromettre notre avenir et d’aggraver les conséquences du changement climatique.

Autres points

L’aspect social

Il est crucial de reconnaître que le changement climatique ne menace pas seulement l’économie et la société dans leur ensemble, mais qu’il a également des répercussions disproportionnées sur les populations les plus vulnérables de notre planète. Les personnes les plus démunies, souvent déjà confrontées à des difficultés socio-économiques, sont les plus touchées par les conséquences du changement climatique, telles que l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, la diminution des ressources en eau et la dégradation des terres agricoles.

Les communautés les plus pauvres sont souvent les moins équipées pour faire face aux impacts du changement climatique et ont moins de ressources pour s’adapter aux changements nécessaires. Les sécheresses prolongées peuvent entraîner une pénurie alimentaire, les inondations peuvent détruire des infrastructures essentielles et les vagues de chaleur peuvent mettre en danger la santé des populations vulnérables.

En négligeant les mesures visant à protéger le climat, nous risquons d’aggraver ces inégalités et de laisser les populations les plus démunies encore plus exposées aux effets dévastateurs du changement climatique. En revanche, en prenant des mesures pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre, pour promouvoir l’adaptation et pour investir dans des solutions durables, nous pouvons contribuer à réduire ces inégalités et à créer un avenir plus équitable pour toutes et tous.

En Suisse, le changement climatique a un impact sur les personnes les plus vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les personnes âgées, et peut également avoir des conséquences sur la migration des populations défavorisées.

Les effets du changement climatique, tels que les vagues de chaleur plus fréquentes, les épisodes de sécheresse et les événements météorologiques extrêmes, peuvent mettre en danger la santé et le bien-être de ces groupes vulnérables. Les femmes, en particulier, peuvent être affectées de manière disproportionnée en raison de leur rôle prédominant dans les tâches liées à la subsistance, à la santé et à la protection de leur famille. Les enfants sont également vulnérables, car ils peuvent être plus sensibles aux maladies, à la malnutrition et aux traumatismes résultant des catastrophes naturelles liées au climat. Les personnes âgées, quant à elles, peuvent avoir des difficultés supplémentaires à faire face à la chaleur excessive et à s’adapter aux changements environnementaux.

En ce qui concerne la migration, le changement climatique peut être un facteur contributif à la migration des populations défavorisées. Les perturbations climatiques, telles que les sécheresses prolongées, les inondations et la dégradation des terres agricoles, peuvent compromettre les moyens de subsistance et les conditions de vie dans certaines régions, poussant les populations à chercher des opportunités ailleurs. Cela peut inclure la migration vers des pays comme la Suisse, où les perspectives économiques et les conditions de vie peuvent sembler plus favorables.

La lutte contre le changement climatique ne doit pas être perçue comme une menace pour les plus démunis, mais plutôt comme une opportunité de construire un monde plus juste et plus durable. En investissant dans des énergies propres, en développant des infrastructures résilientes et en favorisant un développement durable, nous pouvons créer des emplois, améliorer les conditions de vie et réduire les disparités socio-économiques.

Il est de notre responsabilité collective de prendre des mesures pour protéger le climat, non seulement pour préserver notre planète pour les générations futures, mais aussi pour assurer la justice sociale et l’équité pour tous les habitants de notre monde. En agissant maintenant, nous pouvons construire un avenir meilleur, où la protection du climat va de pair avec la réduction des inégalités et l’amélioration du bien-être pour tous.

En conclusion, il est important de reconnaître que la missive précédente contient des informations trompeuses et infondées qui visent à semer la confusion et à discréditer les efforts visant à lutter contre le changement climatique. Il est essentiel de s’appuyer sur des preuves scientifiques solides et de se méfier des discours basés sur des désinformations qui peuvent avoir de graves conséquences sur notre avenir commun.

Le déni de la réalité

Le déni de la réalité est une tendance préoccupante qui consiste à rejeter ou à minimiser des faits scientifiquement établis, souvent par des motivations idéologiques, économiques ou politiques. Dans le contexte du changement climatique, le déni de la réalité se manifeste par le refus d’accepter les preuves accablantes de l’impact des activités humaines sur le climat de notre planète.

Le déni climatique est une forme de désinformation qui remet en question le consensus scientifique établi depuis des décennies. Malgré une solide base de connaissances et une abondance de données scientifiques, certains continuent de nier ou de minimiser l’ampleur du problème, mettant ainsi en péril les mesures nécessaires pour atténuer les effets du changement climatique.

Le déni de la réalité climatique a des conséquences graves, car il entrave les efforts pour prendre des mesures significatives afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, de promouvoir les énergies propres et de s’adapter aux changements déjà en cours. Il peut également retarder l’adoption de politiques et de réglementations nécessaires pour protéger notre environnement et notre société.

Il est crucial de reconnaître que le déni de la réalité climatique n’est pas basé sur des preuves scientifiques crédibles, mais plutôt sur des biais cognitifs, des intérêts particuliers ou des idéologies qui entrent en conflit avec les faits établis. Il est essentiel de promouvoir une compréhension objective et basée sur des preuves du changement climatique, en encourageant le dialogue constructif et en faisant appel à la raison et à la science.

Le défi auquel nous sommes confrontés est immense, mais en faisant face à la réalité du changement climatique et en travaillant ensemble pour trouver des solutions, nous pouvons préserver notre planète pour les générations futures et construire un avenir durable et prospère. Cela nécessite de reconnaître les dangers du déni de la réalité et de promouvoir une approche fondée sur la connaissance et l’action éclairée.

Se documenter

Dans le cas du changement climatique, la grande majorité des scientifiques et des experts s’accordent sur l’urgence d’agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atténuer les effets du réchauffement climatique.

Il est recommandé de se référer à des sources scientifiques crédibles, telles que les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et d’autres institutions de recherche renommées, pour se former une opinion informée sur cette question complexe et cruciale pour notre avenir collectif.

Par conséquent, nous vous encourageons à rechercher des informations provenant de sources fiables et crédibles pour vous informer sur le sujet du changement climatique et de ses conséquences. Assurez-vous de vérifier la crédibilité des sources que vous consultez, en vous assurant qu’elles sont basées sur des études scientifiques rigoureuses et qu’elles sont indépendantes de tout intérêt particulier. Cela vous permettra de vous faire votre propre opinion éclairée sur la question du changement climatique.

Parcourez le site etatdurgence.ch qui vous donnera de bonnes pistes.

Quelques références

    1. Le rapport de New Climate Economy, publié en 2018, a conclu que des actions climatiques ambitieuses pourraient générer un gain économique direct de US$ 26 000 milliards jusqu’en 2030 par rapport à un scénario de statu quo, une estimation prudente, précise-t-il :
      www.un.org
    2. Vingt-quatre millions d’emplois seront créés à l’échelle mondiale d’ici à 2030 si l’on met en place des politiques permettant de promouvoir une économie plus respectueuse de l’environnement, selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT).
      news.un.org
    3. Les modèles climatiques sont le principal outil utilisé pour faire des projections du changement climatique futur afin d’éclairer les décisions d’adaptation et d’atténuation. Il est donc nécessaire de réduire les incertitudes liées aux forçages pour mieux quantifier leur impact sur le système climatique physique. Ils sont également important pour déterminer plus précisément les causes de changement climatique, pour connaître quelles parts peuvent être imputées à l’humain (anthropique). Ils offrent un moyen unique d’évaluer à quoi le climat terrestre pourrait ressembler dans trente, cinquante ou cent ans.
      https://etatdurgence.ch/climat/modeles-climatiques/
    4. Afin d’examiner les résultats sous toutes les coutures, l’équipe autour de Raphael Neukom a analysé ces ensembles de données selon six méthodes statistiques différentes, comme cela n’a encore jamais été fait. www.unibe.ch
    5. Les climatosceptiques, ou climato-dénialistes comme on les appelle aussi, sont des personnes qui rejettent les principales conclusions de la science du climat et des synthèses du Giec, qui reflètent l’état des connaissances sur le climat et le changement climatique. En particulier, ils nient le fait que le réchauffement climatique soit d’origine anthropique et qu’il va causer des dégâts considérables.
      lejournal.cnrs.fr
    6. « L’origine humaine du réchauffement fait officiellement consensus depuis au moins 15 ans » (CNRS).
      lejournal.cnrs.fr
    7. a) Genève, le 31 octobre 2021 (OMM) – Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre sans précédent et la chaleur cumulée qu’elles entraînent ont propulsé la planète sur un terrain inconnu, ce qui a de graves conséquences pour les générations actuelles et futures.
      public.wmo.int
      b) Le réchauffement climatique anthropique modifie les caractéristiques des événements climatiques extrêmes. Cela vaut en particulier pour les journées tropicales, les vagues de chaleur, les vagues de froid et les fortes précipitations avec une augmentation incontrôlée des émissions de CO2. www.nccs.admin.ch
    8. a) Pour faire une telle évaluation, une équipe franco-australienne s’est intéressée à la photosynthèse. Les chercheurs ont combiné l’analyse d’études publiées avec le modèle Community Atmosphere Biosphere Land Exchange (CABLE) développé depuis plus de 10 ans par l’équipe du CSIRO et de l’Inra. CABLE permet de calculer les quantités de flux d’énergie, d’eau, de carbone entre la surface terrestre et l’atmosphère et ainsi de modéliser les principaux cycles biogéochimiques des écosystèmes terrestres. Ce modèle permet d’examiner notamment comment la hausse de CO2 affecte la plante depuis l’échelle de la feuille jusqu’à l’écosystème entier. www.inrae.fr 
      b) L’élévation du CO2 dans l’atmosphère entraîne une dégradation de la composition minérale des plantes. Affectant principalement les teneurs en azote et en protéines, mais aussi en microéléments essentiels comme le fer, ce déclin minéral fait peser une menace importante sur la sécurité alimentaire mondiale dans les décennies à venir. www.insb.cnrs.fr
      c) D’après l’Organisation des Nations unies (ONU), environ un dixième de la population mondiale est aujourd’hui en situation de malnutrition. Face à une démographie en constante croissance et aux défis qu’impose le réchauffement climatique, comment la production alimentaire mondiale va-t-elle s’adapter ? news.universite-paris-saclay.fr
    9. Comment fonctionne le GIEC www.ecologie.gouv.fr
      Résumé à l’intention des décideurs, GTI, GTII, GTIII : rappoert.pdf
      Et etatdurgence.ch/blog/articles/rapport-ar6-du-giec-resume-pour-les-decideurs/
    10. a) Les animaux n’ont pas le temps de s’adapter à la vitesse actuelle du réchauffement climatique : www.actu-environnement.com
      et www.futura-sciences.com et www.ecologie.gouv.fr
      b) La France se réchauffe plus vite et plus intensément que le reste du monde ! www.futura-sciences.com
      c) Le réchauffement climatique est plus rapide en Suisse www.rts.ch

Pour aller plus loin dans la réflexion

Quelques infographies

 

 

 

 

 

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Analyse et réponse d’État d’urgence

1. Critique de la loi climatique : Appauvrissement et restrictions ?

Le ‘tout-ménage’ nous dit : La soi-disant loi sur la protection du climat est en réalité une loi d’appauvrissement et d’interdiction. Elle entraîne une hausse sensible des coûts de chauffage et d’électricité, des loyers et des prix des denrées alimentaires. Conduire une voiture ne sera plus possible que pour les riches. Nous nous appauvrissons. Notre industrie ne sera plus compétitive en raison des coûts énergétiques trop élevés et des milliers de personnes perdront leur emploi. Elle détruit la nature et le paysage. Elle nous menace de coupures de courant. Nous aurons froid en hiver. Selon les calculs de l’EPF de Lausanne, elle nous coûtera près de 400 milliards de francs.

La réponse d’État d’urgence :

Les affirmations selon lesquelles la loi sur la protection du climat entraînerait un appauvrissement généralisé et des conséquences négatives sont infondées. Les politiques de protection du climat sont mises en place pour atténuer les effets néfastes du changement climatique et sont soutenues par des preuves scientifiques solides. Voici quelques contre-arguments basés sur des données scientifiques :

  • Coûts de l’énergie : Bien que certaines politiques climatiques puissent entraîner une augmentation initiale des coûts de l’énergie, des études montrent que les investissements dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique peuvent conduire à des économies à long terme. Par exemple, une analyse de l’Agence internationale de l’énergie estime que les politiques climatiques peuvent créer jusqu’à 26 000 milliards de dollars d’économies d’ici 2050 grâce à la réduction des coûts liés aux dommages climatiques (1).
  • Création d’emplois : Les mesures de protection du climat peuvent stimuler la création d’emplois dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, de la gestion durable des terres, etc. Selon le rapport de l’Organisation internationale du travail, la transition vers une économie verte pourrait générer jusqu’à 24 millions d’emplois supplémentaires d’ici 2030 (2).
  • Impact sur l’industrie : Les politiques climatiques peuvent également stimuler l’innovation et la compétitivité de l’industrie. De nombreuses entreprises adoptent des pratiques durables et développent des technologies propres pour répondre à la demande croissante de solutions respectueuses de l’environnement.
  • Préservation de la nature et des paysages : Les politiques de protection du climat visent à préserver les écosystèmes naturels, la biodiversité et les paysages. La conservation de ces ressources est essentielle pour notre bien-être à long terme et notre qualité de vie.

Il est important de se baser sur des preuves scientifiques solides plutôt que sur des déclarations infondées pour évaluer les effets des politiques climatiques. Les mesures de protection du climat sont nécessaires pour préserver notre planète et assurer un avenir durable pour les générations futures.

2. Manipulation financière des discours climatiques ?

Le ‘tout-ménage’ nous dit : Tout cela est dû aux discours alarmistes tenus depuis des années, principalement par des milliardaires américains qui font d’énormes bénéfices en propageant la peur. Ils financent les campagnes d’organisations qui font pression sur les assurances et les caisses de pension pour qu’elles investissent dans leurs projets. Ils influencent des politiciens opportunistes qui, à leur tour, engraissent une multitude de soi-disant scientifiques du climat en les chargeant d’effectuer des « programmes de recherche » financés par l’argent du contribuable.

La réponse d’État d’urgence :

Il est important de ne pas se laisser influencer par des théories du complot ou des affirmations non étayées. L’idée selon laquelle les discours alarmistes sur le climat seraient propagés par des milliardaires américains dans le but de générer des profits est une simplification excessive et sans fondement.

La réalité est que la question du changement climatique est étudiée par des milliers de scientifiques du monde entier issus de diverses disciplines. Ces scientifiques indépendant·e·s ont accumulé des preuves solides sur les causes et les conséquences du changement climatique, et ils s’accordent généralement sur le fait que les activités humaines, notamment les émissions de gaz à effet de serre, sont la principale cause du réchauffement climatique.

Les discours alarmistes sont souvent le résultat d’une prise de conscience de la gravité de la situation et de la nécessité d’agir rapidement pour prévenir les effets dévastateurs du changement climatique. Les scientifiques et les expert·e·s en la matière jouent un rôle essentiel en fournissant des informations basées sur des données scientifiques rigoureuses et en alertant sur les risques potentiels.

En ce qui concerne le financement de la recherche, il est vrai que les projets de recherche sur le climat peuvent bénéficier de financements publics, mais cela ne signifie pas que les scientifiques sont manipulé·e·s ou corrompu·e·s. Le financement de la recherche est nécessaire pour permettre aux scientifiques de mener des études indépendantes et d’approfondir notre compréhension du climat.

Il est essentiel de s’appuyer sur des preuves scientifiques vérifiées et sur le consensus établi par la communauté scientifique internationale pour évaluer la crédibilité des informations sur le changement climatique. Le consensus scientifique est clair : le changement climatique est réel, il est en grande partie causé par les activités humaines et il présente des risques significatifs pour notre planète et nos sociétés.

Au lieu de succomber à la peur ou aux théories du complot, il est préférable de s’informer auprès de sources fiables et de prendre des mesures collectives pour lutter contre le changement climatique et protéger notre avenir.

3. Manipulation des modèles climatiques ?

Le ‘tout-ménage’ nous dit : Il en résulte des modèles climatiques théoriques qui créent la panique et qui échouent déjà lorsqu’ils tentent d’établir l’évolution historique du climat. C’est pourquoi ils n’hésitent pas à falsifier les données de l’histoire du climat, comme par exemple en escamotant l’optimum climatique médiéval.

La réponse d’État d’urgence :

Il est important de dissiper les idées fausses concernant les modèles climatiques et la manipulation des données historiques du climat. Les modèles climatiques sont des outils scientifiques complexes qui intègrent des données observées, des lois physiques et des processus climatiques pour simuler les variations et les tendances du climat.

Les modèles climatiques ne sont pas conçus pour créer de la panique, mais pour aider à comprendre les mécanismes du système climatique et à évaluer les différentes variables qui influent sur le climat, y compris les émissions de gaz à effet de serre. Ces modèles sont continuellement affinés et améliorés à mesure que de nouvelles données et connaissances sont disponibles.

Quant à la prétendue falsification des données historiques du climat, il est important de souligner que la recherche climatique repose sur des protocoles scientifiques rigoureux, tels que la collecte de données, la validation croisée, la répétabilité des résultats et l’examen par les pairs. Les scientifiques du climat travaillent avec des ensembles de données mondiaux provenant de diverses sources, notamment des carottes de glace, des sédiments océaniques, des enregistrements des cernes des arbres, des archives historiques, etc. (3).

L’idée selon laquelle les scientifiques falsifieraient délibérément les données pour dissimuler l’optimum climatique médiéval, par exemple, est infondée. Les variations climatiques passées, y compris l’optimum climatique médiéval, sont étudiées et discutées dans la littérature scientifique de manière ouverte et transparente (4). Les chercheurs et chercheuses s’efforcent de comprendre ces variations passées pour mieux contextualiser les changements climatiques actuels.

La communauté scientifique repose sur la collaboration, la transparence et la réplication des résultats pour progresser dans la compréhension du climat. Des milliers de scientifiques indépendant·e·s travaillent à travers le monde pour étudier et évaluer les données climatiques. Les conclusions sur le changement climatique sont issues d’un large consensus scientifique et sont soutenues par des preuves empiriques solides.

Il est crucial de se fier aux résultats de recherches rigoureuses et à la communauté scientifique plutôt que de se laisser influencer par des allégations infondées qui remettent en question l’intégrité et la crédibilité des scientifiques du climat (5). Le changement climatique est un problème urgent qui nécessite une réponse collective basée sur des informations scientifiques solides.

4. Débat sur le CO2 et les médias ?

Le ‘tout-ménage’ nous dit : Tous ces modèles prétendent que le CO2 produit par l’homme est la cause principale du réchauffement. Pourtant, des scientifiques sérieux et renommés partent du principe que celui-ci a un effet à peine mesurable, alors que d’autres facteurs sur lesquels nous n’avons aucune influence sont en cause. Les médias passent cela sous silence.

La réponse d’État d’urgence :

Il est important de noter que le consensus scientifique est clair : les activités humaines, notamment les émissions de dioxyde de carbone (CO2) résultant de la combustion des combustibles fossiles, sont la principale cause du réchauffement climatique observé à l’échelle mondiale (6).

Les preuves scientifiques démontrent de manière concluante que les niveaux élevés de CO2 dans l’atmosphère résultent principalement des activités humaines, telles que la combustion de combustibles fossiles pour la production d’énergie, les transports et l’industrie. Ces émissions ont augmenté de manière significative depuis le début de l’ère industrielle (6).

Le CO2 et d’autres gaz à effet de serre agissent en emprisonnant la chaleur dans l’atmosphère, créant ainsi l’effet de serre qui contribue au réchauffement de la planète. Des études basées sur des observations réelles, des modèles climatiques et des mesures en laboratoire confirment le lien entre les émissions de CO2 d’origine humaine et l’augmentation de la température mondiale (6).

Certes, il existe des facteurs naturels qui influencent également le climat, tels que les cycles solaires, les éruptions volcaniques et les variations naturelles à long terme. Cependant, les scientifiques ont étudié ces facteurs et les ont pris en compte dans leurs modèles climatiques. Les données indiquent clairement que les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine sont la principale force motrice derrière le réchauffement climatique actuel.

En ce qui concerne les médias, il est important de noter que de nombreuses sources d’information, y compris les médias, ont couvert et rapporté les résultats de recherches scientifiques sur le changement climatique. Les preuves soutenant le rôle prédominant du CO2 dans le réchauffement climatique d’origine humaine ont été bien documentées et discutées dans la communauté scientifique et médiatique.

Il est essentiel de s’appuyer sur des sources d’information crédibles et vérifiées, notamment les publications scientifiques évaluées par des pairs, les organismes scientifiques reconnus et les rapports d’évaluation internationaux sur le climat. Ces sources fournissent une base solide pour comprendre les causes et les conséquences du changement climatique.

Au lieu de remettre en question le rôle du CO2 d’origine humaine dans le réchauffement climatique (5), il est crucial de se concentrer sur des solutions et des actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atténuer les effets du changement climatique. La transition vers des sources d’énergie propres et renouvelables, l’adoption de pratiques durables et la sensibilisation collective sont des éléments essentiels pour protéger notre planète et assurer un avenir durable.

5. Réchauffement bénéfique et CO2 ?

Le ‘tout-ménage’ nous dit : Le réchauffement progressif qui se produit depuis environ deux cents ans après une période froide de cinq cents ans favorise la croissance des plantes et la production de nourriture. Il ne constitue pas du tout une menace. Et le CO2 est le principal facteur de croissance de toutes les plantes.

La réponse d’État d’urgence :

Il est vrai que le réchauffement climatique peut avoir certains effets bénéfiques à court terme sur certains aspects de la croissance des plantes et de la production alimentaire. Cependant, il est important de considérer le tableau dans son ensemble et de comprendre les implications à long terme du changement climatique sur l’agriculture et les écosystèmes.

Alors que certaines régions peuvent initialement bénéficier d’une augmentation des températures et d’une prolongation de la saison de croissance, d’autres régions sont susceptibles de faire face à des défis croissants. Les effets néfastes du réchauffement climatique comprennent des événements météorologiques extrêmes plus fréquents (7), tels que sécheresses, inondations et tempêtes, qui peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur les cultures et les systèmes alimentaires.

De plus, bien que le CO2 soit essentiel à la photosynthèse des plantes, des niveaux excessifs de CO2 dans l’atmosphère peuvent entraîner des effets indésirables (8). Une augmentation continue des concentrations de CO2 peut perturber l’équilibre des écosystèmes en favorisant la croissance de certaines plantes au détriment d’autres espèces, ce qui peut avoir des répercussions sur la biodiversité et les écosystèmes naturels.

Il est important de noter que les études scientifiques ont montré que les effets positifs initiaux du réchauffement climatique sur la croissance des plantes et la production alimentaire seront largement dépassés par les impacts négatifs à mesure que les températures continueront d’augmenter (8). Les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont souligné les risques potentiels pour la sécurité alimentaire mondiale, la disponibilité de l’eau et la stabilité des écosystèmes en raison du changement climatique (9).

Outre l’ampleur du réchauffement climatique, son rythme rapide constitue un problème majeur. Les changements climatiques naturels se sont produits tout au long de l’histoire de la Terre, mais ce qui préoccupe les scientifiques aujourd’hui est la vitesse à laquelle le climat change en raison de l’activité humaine.

Le rythme accéléré du réchauffement climatique signifie que de nombreux écosystèmes et espèces n’ont pas suffisamment de temps pour s’adapter aux nouvelles conditions environnementales. Les écosystèmes sont complexes et interconnectés, et de nombreux organismes dépendent d’interactions spécifiques et d’équilibres délicats pour leur survie. Lorsque le climat change rapidement, les espèces peuvent avoir du mal à s’adapter ou à migrer vers des zones plus favorables. Certaines espèces, en particulier celles ayant des cycles de reproduction et de vie plus longs, peuvent être particulièrement vulnérables à ces changements rapides (10).

Il est donc crucial de prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, y compris le CO2, afin de limiter les conséquences négatives du réchauffement climatique sur l’agriculture, la sécurité alimentaire et les écosystèmes. De plus, il est important de développer des pratiques agricoles durables et résilientes qui peuvent faire face aux défis futurs posés par le changement climatique, tout en préservant la biodiversité et les ressources naturelles.

En conclusion, bien que le réchauffement climatique puisse initialement avoir des effets positifs sur la croissance des plantes, les conséquences à long terme du changement climatique sur l’agriculture, la sécurité alimentaire et les écosystèmes sont très préoccupantes. La compréhension scientifique globale et les rapports du GIEC soulignent l’urgence d’agir pour atténuer le changement climatique et pour s’adapter de manière proactive aux défis qui nous attendent (9).

6. Préservation économique et environnementale ?

Le ‘tout-ménage’ nous dit : Voulez-vous vraiment vous appauvrir, être sous la menace de coupures de courant, avoir froid en hiver, défigurer notre beau pays, imiter les Allemands dans toutes leurs absurdités à cause d’une loi aussi inutile que nuisible ? Si vous ne voulez pas de cela, votez NON le 18 juin à la « loi sur la protection du climat ».

La réponse d’État d’urgence :

Veuillez noter que la conclusion présentée dans ce qui suit est basée sur les affirmations précédentes qui ont été contredites ou réfutées. Les inquiétudes exprimées quant à l’impact négatif de la loi sur la protection du climat sont basées sur des informations erronées ou trompeuses.

La protection du climat est un enjeu crucial pour notre planète et notre société. Les preuves scientifiques indiquent de manière claire que le changement climatique est en grande partie causé par les activités humaines, en particulier les émissions de gaz à effet de serre. Le réchauffement climatique et ses conséquences ont des répercussions graves sur l’environnement, l’économie et la vie des populations.

Les mesures prises pour lutter contre le changement climatique, telles que les politiques de réduction des émissions et de promotion des énergies renouvelables, sont essentielles pour atténuer les effets néfastes du réchauffement climatique. Bien que certaines de ces mesures puissent entraîner des ajustements économiques, il est important de reconnaître les avantages à long terme de la transition vers une économie basée sur des sources d’énergie propres et durables.

La mise en œuvre de politiques de protection du climat peut également créer de nouvelles opportunités économiques, telles que le développement de technologies propres, la création d’emplois verts et la stimulation de l’innovation. De plus, la protection de l’environnement naturel et la préservation de nos paysages sont des aspects importants pour la santé et le bien-être des populations.

Il est donc crucial de prendre en considération les preuves scientifiques, les recommandations des experts et le consensus établi par la communauté internationale pour prendre des décisions éclairées en matière de protection du climat. Voter contre des mesures de protection du climat basées sur des informations erronées ou trompeuses risque de compromettre notre avenir et d’aggraver les conséquences du changement climatique.

Autres points

L’aspect social

Il est crucial de reconnaître que le changement climatique ne menace pas seulement l’économie et la société dans leur ensemble, mais qu’il a également des répercussions disproportionnées sur les populations les plus vulnérables de notre planète. Les personnes les plus démunies, souvent déjà confrontées à des difficultés socio-économiques, sont les plus touchées par les conséquences du changement climatique, telles que l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, la diminution des ressources en eau et la dégradation des terres agricoles.

Les communautés les plus pauvres sont souvent les moins équipées pour faire face aux impacts du changement climatique et ont moins de ressources pour s’adapter aux changements nécessaires. Les sécheresses prolongées peuvent entraîner une pénurie alimentaire, les inondations peuvent détruire des infrastructures essentielles et les vagues de chaleur peuvent mettre en danger la santé des populations vulnérables.

En négligeant les mesures visant à protéger le climat, nous risquons d’aggraver ces inégalités et de laisser les populations les plus démunies encore plus exposées aux effets dévastateurs du changement climatique. En revanche, en prenant des mesures pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre, pour promouvoir l’adaptation et pour investir dans des solutions durables, nous pouvons contribuer à réduire ces inégalités et à créer un avenir plus équitable pour toutes et tous.

En Suisse, le changement climatique a un impact sur les personnes les plus vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les personnes âgées, et peut également avoir des conséquences sur la migration des populations défavorisées.

Les effets du changement climatique, tels que les vagues de chaleur plus fréquentes, les épisodes de sécheresse et les événements météorologiques extrêmes, peuvent mettre en danger la santé et le bien-être de ces groupes vulnérables. Les femmes, en particulier, peuvent être affectées de manière disproportionnée en raison de leur rôle prédominant dans les tâches liées à la subsistance, à la santé et à la protection de leur famille. Les enfants sont également vulnérables, car ils peuvent être plus sensibles aux maladies, à la malnutrition et aux traumatismes résultant des catastrophes naturelles liées au climat. Les personnes âgées, quant à elles, peuvent avoir des difficultés supplémentaires à faire face à la chaleur excessive et à s’adapter aux changements environnementaux.

En ce qui concerne la migration, le changement climatique peut être un facteur contributif à la migration des populations défavorisées. Les perturbations climatiques, telles que les sécheresses prolongées, les inondations et la dégradation des terres agricoles, peuvent compromettre les moyens de subsistance et les conditions de vie dans certaines régions, poussant les populations à chercher des opportunités ailleurs. Cela peut inclure la migration vers des pays comme la Suisse, où les perspectives économiques et les conditions de vie peuvent sembler plus favorables.

La lutte contre le changement climatique ne doit pas être perçue comme une menace pour les plus démunis, mais plutôt comme une opportunité de construire un monde plus juste et plus durable. En investissant dans des énergies propres, en développant des infrastructures résilientes et en favorisant un développement durable, nous pouvons créer des emplois, améliorer les conditions de vie et réduire les disparités socio-économiques.

Il est de notre responsabilité collective de prendre des mesures pour protéger le climat, non seulement pour préserver notre planète pour les générations futures, mais aussi pour assurer la justice sociale et l’équité pour tous les habitants de notre monde. En agissant maintenant, nous pouvons construire un avenir meilleur, où la protection du climat va de pair avec la réduction des inégalités et l’amélioration du bien-être pour tous.

En conclusion, il est important de reconnaître que la missive précédente contient des informations trompeuses et infondées qui visent à semer la confusion et à discréditer les efforts visant à lutter contre le changement climatique. Il est essentiel de s’appuyer sur des preuves scientifiques solides et de se méfier des discours basés sur des désinformations qui peuvent avoir de graves conséquences sur notre avenir commun.

Le déni de la réalité

Le déni de la réalité est une tendance préoccupante qui consiste à rejeter ou à minimiser des faits scientifiquement établis, souvent par des motivations idéologiques, économiques ou politiques. Dans le contexte du changement climatique, le déni de la réalité se manifeste par le refus d’accepter les preuves accablantes de l’impact des activités humaines sur le climat de notre planète.

Le déni climatique est une forme de désinformation qui remet en question le consensus scientifique établi depuis des décennies. Malgré une solide base de connaissances et une abondance de données scientifiques, certains continuent de nier ou de minimiser l’ampleur du problème, mettant ainsi en péril les mesures nécessaires pour atténuer les effets du changement climatique.

Le déni de la réalité climatique a des conséquences graves, car il entrave les efforts pour prendre des mesures significatives afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, de promouvoir les énergies propres et de s’adapter aux changements déjà en cours. Il peut également retarder l’adoption de politiques et de réglementations nécessaires pour protéger notre environnement et notre société.

Il est crucial de reconnaître que le déni de la réalité climatique n’est pas basé sur des preuves scientifiques crédibles, mais plutôt sur des biais cognitifs, des intérêts particuliers ou des idéologies qui entrent en conflit avec les faits établis. Il est essentiel de promouvoir une compréhension objective et basée sur des preuves du changement climatique, en encourageant le dialogue constructif et en faisant appel à la raison et à la science.

Le défi auquel nous sommes confrontés est immense, mais en faisant face à la réalité du changement climatique et en travaillant ensemble pour trouver des solutions, nous pouvons préserver notre planète pour les générations futures et construire un avenir durable et prospère. Cela nécessite de reconnaître les dangers du déni de la réalité et de promouvoir une approche fondée sur la connaissance et l’action éclairée.

Se documenter

Dans le cas du changement climatique, la grande majorité des scientifiques et des experts s’accordent sur l’urgence d’agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atténuer les effets du réchauffement climatique.

Il est recommandé de se référer à des sources scientifiques crédibles, telles que les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et d’autres institutions de recherche renommées, pour se former une opinion informée sur cette question complexe et cruciale pour notre avenir collectif.

Par conséquent, nous vous encourageons à rechercher des informations provenant de sources fiables et crédibles pour vous informer sur le sujet du changement climatique et de ses conséquences. Assurez-vous de vérifier la crédibilité des sources que vous consultez, en vous assurant qu’elles sont basées sur des études scientifiques rigoureuses et qu’elles sont indépendantes de tout intérêt particulier. Cela vous permettra de vous faire votre propre opinion éclairée sur la question du changement climatique.

Parcourez le site etatdurgence.ch qui vous donnera de bonnes pistes.

Quelques références

    1. Le rapport de New Climate Economy, publié en 2018, a conclu que des actions climatiques ambitieuses pourraient générer un gain économique direct de US$ 26 000 milliards jusqu’en 2030 par rapport à un scénario de statu quo, une estimation prudente, précise-t-il :
      www.un.org
    2. Vingt-quatre millions d’emplois seront créés à l’échelle mondiale d’ici à 2030 si l’on met en place des politiques permettant de promouvoir une économie plus respectueuse de l’environnement, selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT).
      news.un.org
    3. Les modèles climatiques sont le principal outil utilisé pour faire des projections du changement climatique futur afin d’éclairer les décisions d’adaptation et d’atténuation. Il est donc nécessaire de réduire les incertitudes liées aux forçages pour mieux quantifier leur impact sur le système climatique physique. Ils sont également important pour déterminer plus précisément les causes de changement climatique, pour connaître quelles parts peuvent être imputées à l’humain (anthropique). Ils offrent un moyen unique d’évaluer à quoi le climat terrestre pourrait ressembler dans trente, cinquante ou cent ans.
      https://etatdurgence.ch/climat/modeles-climatiques/
    4. Afin d’examiner les résultats sous toutes les coutures, l’équipe autour de Raphael Neukom a analysé ces ensembles de données selon six méthodes statistiques différentes, comme cela n’a encore jamais été fait. www.unibe.ch
    5. Les climatosceptiques, ou climato-dénialistes comme on les appelle aussi, sont des personnes qui rejettent les principales conclusions de la science du climat et des synthèses du Giec, qui reflètent l’état des connaissances sur le climat et le changement climatique. En particulier, ils nient le fait que le réchauffement climatique soit d’origine anthropique et qu’il va causer des dégâts considérables.
      lejournal.cnrs.fr
    6. « L’origine humaine du réchauffement fait officiellement consensus depuis au moins 15 ans » (CNRS).
      lejournal.cnrs.fr
    7. a) Genève, le 31 octobre 2021 (OMM) – Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre sans précédent et la chaleur cumulée qu’elles entraînent ont propulsé la planète sur un terrain inconnu, ce qui a de graves conséquences pour les générations actuelles et futures.
      public.wmo.int
      b) Le réchauffement climatique anthropique modifie les caractéristiques des événements climatiques extrêmes. Cela vaut en particulier pour les journées tropicales, les vagues de chaleur, les vagues de froid et les fortes précipitations avec une augmentation incontrôlée des émissions de CO2. www.nccs.admin.ch
    8. a) Pour faire une telle évaluation, une équipe franco-australienne s’est intéressée à la photosynthèse. Les chercheurs ont combiné l’analyse d’études publiées avec le modèle Community Atmosphere Biosphere Land Exchange (CABLE) développé depuis plus de 10 ans par l’équipe du CSIRO et de l’Inra. CABLE permet de calculer les quantités de flux d’énergie, d’eau, de carbone entre la surface terrestre et l’atmosphère et ainsi de modéliser les principaux cycles biogéochimiques des écosystèmes terrestres. Ce modèle permet d’examiner notamment comment la hausse de CO2 affecte la plante depuis l’échelle de la feuille jusqu’à l’écosystème entier. www.inrae.fr 
      b) L’élévation du CO2 dans l’atmosphère entraîne une dégradation de la composition minérale des plantes. Affectant principalement les teneurs en azote et en protéines, mais aussi en microéléments essentiels comme le fer, ce déclin minéral fait peser une menace importante sur la sécurité alimentaire mondiale dans les décennies à venir. www.insb.cnrs.fr
      c) D’après l’Organisation des Nations unies (ONU), environ un dixième de la population mondiale est aujourd’hui en situation de malnutrition. Face à une démographie en constante croissance et aux défis qu’impose le réchauffement climatique, comment la production alimentaire mondiale va-t-elle s’adapter ? news.universite-paris-saclay.fr
    9. Comment fonctionne le GIEC www.ecologie.gouv.fr
      Résumé à l’intention des décideurs, GTI, GTII, GTIII : rappoert.pdf
      Et etatdurgence.ch/blog/articles/rapport-ar6-du-giec-resume-pour-les-decideurs/
    10. a) Les animaux n’ont pas le temps de s’adapter à la vitesse actuelle du réchauffement climatique : www.actu-environnement.com
      et www.futura-sciences.com et www.ecologie.gouv.fr
      b) La France se réchauffe plus vite et plus intensément que le reste du monde ! www.futura-sciences.com
      c) Le réchauffement climatique est plus rapide en Suisse www.rts.ch

Pour aller plus loin dans la réflexion

Quelques infographies

 

 

 

 

 

AURELIEN BARRAU – « SORTIR DE NOS ADDICTIONS »

Intervention d’Aurélien Barrau à la conférence #BEYONDGROWTH en partenariat avec LIMIT au Parlement UE. Spécialisé en relativité générale, physique des trous noirs et cosmologie, il est directeur du Centre de physique théorique Grenoble-Alpes et travaille au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie de Grenoble. Professeur à l’université Grenoble-Alpes, il travaille sur sur la gravité quantique. Il est aussi docteur en philosophie et militant écologiste.

Transcription

Monsieur Dombrowskis s’est effectivement prétendait que le découplage entre croissance économique et catastrophe écologique est en cours. J’irais encore plus loin que Dan pour le contredire. Je dirais qu’il y a en réalité un couplage, et je me permets de parler en français comme une petite provocation contre toutes les hégémonies, y compris celles des langages.

Alors, contrairement à ce que la présidente von der Leyen laissait entendre ici-même hier matin en ouverture de cette réunion, notre problème ne concerne pas principalement, me semble-t-il, l’utilisation des énergies fossiles. Je crois que le consensus chez les informés pourrait se résumer ainsi : il existe des limites planétaires, nous les dépassons. Cette intenable. Plus encore que le réchauffement climatique, la détérioration de l’intégrité de la biosphère constitue une menace extrême. Notre salut n’est pas compatible avec la poursuite de la croissance. Tout cela est vrai et je le soutiens solennellement. Le nier relève aujourd’hui de la complicité du crime de masse. Pourtant, ces assertions sont aussi dramatiquement insuffisantes, car en dépit de leur consonance presque révolutionnaire, elles constituent encore une vision trop convenue et trop timide, presque étriquée.

Le délire métastatique de la machine de guerre économico-technologique que nous avons élaborée n’est pas tenable.

Alors en première approximation, oui, ces énoncés sont corrects, pour des raisons évidentes. C’est vrai, le réchauffement climatique mène à une situation instable qui attente à l’habitabilité de notre planète. Oui, l’acidification des océans, l’interruption des cycles biogéochimiques, l’introduction d’espèces invasives, la pollution et la chute de la biodiversité menacent également. Oui, ceci est inconciliable avec notre avenir, la crise est profondément systémique. Le délire métastatique de la machine de guerre économico-technologique que nous avons élaborée n’est pas tenable.

Si l’on demeure dans les vérités produites par le cadre paradigmatique du monde prédateur, qui est aussi d’ailleurs le monde suicidaire dans lequel nous nous trouvons, tout cela est bien clair. Les prélèvements ne peuvent durer longtemps et ne peuvent demeurer au-dessus des ressources. Il n’est pas nécessaire de cumuler les doctorats pour le comprendre. Notre manière d’habiter l’espace transforme cette planète en déchets. Elle est inconséquente, irrationnelle et coupable. La question de la post-croissance se pose donc évidemment. Je crois pourtant que ce serait encore manquer de profondeur que d’en demeurer ici.

Permettez-moi donc d’énoncer les choses de manière un peu plus provocatrice. Il n’y a aucun problème de croissance. L’effondrement de la biodiversité n’est pas un danger et les limites planétaires sont des bénédictions. Vous l’imaginez ? Il ne s’agit pas d’une invite à la poursuite du carnage. Je m’explique donc.

L’artificialisation globale du réel et l’anéantissement de nos potentialités pourrait-il être considéré comme de la croissance ? C’est une contradiction dans les termes, nous ne nous laissons pas voler les mots par les fous.

D’abord, et cela fut rappelé par nombre d’orateurs et d’oratrices, il n’y a aucun sens à nommer croissance ceux qui relèvent d’un déclin de notre puissance d’être. En quoi ? L’artificialisation globale du réel et l’anéantissement de nos potentialités pourrait-il être considéré comme de la croissance ? C’est une contradiction dans les termes, nous ne nous laissons pas voler les mots par les fous. C’est à peu près aussi déraisonnable que d’user du terme d’intelligence artificielle, très à la mode, pour référer à des algorithmes qui n’ont rien d’intelligent indépendamment des externalités négatives considérables du numérique. La seule question intéressante serait : tout cela nous rend-il plus heureux et plus alerte ? Cette technologie qui permettra d’automatiser les recrutements, de marginaliser les artistes, d’uniformiser les attentes, d’atrophier les possibles, de déployer les contrôles et surveillances de masse, d’élaguer les errances, d’autonomiser la finance et de supprimer les imprévus, est-elle un progrès ? Sans même se soucier de son coût énergétique, de ses conséquences néocoloniales délétères et de son impact sur les vivants non humains, constitue-t-elle, en elle-même, un dessein désirable ? Souhaite-t-on obérer le fondement de notre humanité en déléguant nos choix à des processeurs ? L’interrogation n’est pas de nature scientifique, et je le dis en tant que scientifique, elle est à la marge de nature politique, mais elle est fondamentalement poétique, axiologique et ontologique.

Imaginez que nous disposions un jour d’une énergie presque propre et presque infinie. Ce serait, je crois, le pire scénario envisageable. Prenons un peu de hauteur et raisonnons au-delà de nos réflexes d’ingénieurs pavloviens. Le problème majeur aujourd’hui, j’y insiste, tient à ce que nous faisons de l’énergie, pas à son origine.

Finalement, c’est d’ailleurs la seule bonne nouvelle : il n’y aurait aucun effort à faire, puisque ce qui détruit la vie se trouve être également ce qui érode ou efface le sens. La croissance ne pose aucun problème, décuple nos amours et nos idées, nos écrits et nos offerts, nos équations et nos symphonies, nos intelligences et nos empathies. Ce qu’on nomme improprement « décroissance » ne réfère qu’aux sortir de nos addictions mortifères. Ce ne serait pas une privation, ce serait une guérison, un désensorcellement.

Un exemple plus important peut-être, pour contredire cette fois l’autre présidente, Madame Metsola : imaginez que nous disposions un jour d’une énergie presque propre et presque infinie. Ce serait, je crois, le pire scénario envisageable. Prenons un peu de hauteur et raisonnons au-delà de nos réflexes d’ingénieurs pavloviens. Le problème majeur aujourd’hui, j’y insiste, tient à ce que nous faisons de l’énergie, pas à son origine.

Tant que la destruction systématique de la vie, la dévastation des fonds marins, l’éradication des forêts demeure notre horizon. Et rappelez-vous que ces activités sont nommées « croissances » par les gens sérieux qui siègent dans cet hémicycle. Plus, d’énergie, ne signifie qu’une chose : plus de destruction. Nous n’avons pas commencé à être sérieux, c’est-à-dire à poser la question des fins, et pas uniquement celle des moyens.

Deuxièmement, je soulignais que la chute de la biodiversité n’était pas une menace, tout simplement parce qu’il s’agit d’une erreur catégorielle. La disparition de la vie sur terre, comme vous le savez, nous avons déjà éradiqué les 2/3 des populations d’insectes, les 2/3 des populations de mammifères sauvages et les 2/3 des populations d’arbres. Cette disparition ne peut pas être considérée comme un danger pouvant induire une catastrophe. Elle est, en tant que telle, la catastrophe. Ces métaconfusions rendent toute analyse inopérante. un peu comme si un médecin considérait la mort du patient comme un symptôme parmi d’autres et non pas précisément l’enjeu précis de ce contre quoi il ou elle travaille.

Enfin, et troisièmement, je suggérais que les limites planétaires étaient bienvenues, parce que créer, vivre, inventer, imaginer, c’est toujours composer avec une frontière. Nous ne sommes pas Dieu, la finitude est notre lot. La beauté s’élabore toujours dans la contrainte. Ce n’est pas triste, c’est être en vie.

Notre insouciance était une délinquance, notre obstination commence à relever de l’auto-terrorisme. Et c’est important de le souligner ici au Parlement européen.

Et c’est d’ailleurs le sens même du mot « existence ». Ce n’est pas se résigner ou abdiquer que de le saisir. C’est tout à l’inverse, choisir de cheminer sans œillères, dans un réel plus riche et flamboyant, mais aussi plus fragile que nous l’avions imaginé. Notre insouciance était une délinquance, notre obstination commence à relever de l’auto-terrorisme. Et c’est important de le souligner ici au Parlement européen.

Nous sommes les héritiers et les héritières du logos, le cœur sublime de la Grèce antique, invention géniale mais dangereuse, d’une rationalité qui se croit unique, qui se veut universelle et qui se rêve omnipotente. Logos, le joyau et le fléau de l’Occident. Aujourd’hui, face à la certitude de l’échec, un peu d’humilité serait bienvenu. Abandonner un instant notre suffisance et chercher à apprendre plus qu’à enseigner, en particulier dans nos rapports aux pays du Sud.

Nous sommes, c’est un fait, la civilisation la plus meurtrière de tous les temps du point de vue de la biosphère. Nous devenons aussi l’une des plus ineptes et finalement des plus malheureuses.

D’ailleurs, nous avons maintenant la conviction que nos prédécesseurs, au néolithique et au paléolithique, furent extrêmement explorateurs. Notre spécificité n’est pas de nous fourvoyer, nous ne sommes pas les premiers, mais de nous entêter. Malgré l’évidence scientifique, éthique et esthétique de notre inconséquence, aucune remise en question sérieuse ne semble poindre chez les gens sérieux. Nous sommes, c’est un fait, la civilisation la plus meurtrière de tous les temps du point de vue de la biosphère. Nous devenons aussi l’une des plus ineptes et finalement des plus malheureuses.

Je crois que la question des modalités – comment continuer à l’identique en émettant un peu moins de CO2 – ne devrait plus du tout nous intéresser. La seule question signifiante est celle des finalités : où voulons-nous aller ?

Un tout autre monde, sevré de nos addictions pernicieuses et de nos prédations nécrophiles, ne relèverait peut-être ni de l’effort, ni de l’ascèse, mais de la jouissance assumée, d’une puissance réinvestie. Merci.

Albert Rösti au Conseil fédéral, danger ?

Comment Albert Rösti et l’UDC sapent la parole des scientifiques

Albert Rösti et l’UDC ont-ils une dent contre les scientifiques – ou contre les sciences du climat? En public, il s’en défend: «Il est faux de dire que nous sommes climatosceptiques», affirmait-il par exemple en 2019. Mais en privé, selon les informations de Heidi.news, il n’hésite pas à attaquer la parole de scientifiques du climat.

Lire l’article (6.12.2022) : Heidi News

lbert Rösti, la sympathique catastrophe climatique

Dr. Jean Martin voit d’un mauvais œil la candidature du politicien bernois au Conseil fédéral.
«Comment imaginer un membre du gouvernement suisse proche du déni du réchauffement climatique?»

Lire l’article (13.10.2022) : 24heures

Albert Rösti: « Je partage absolument le but de sortir des énergies fossiles »

Sélectionné par le groupe UDC sur le ticket pour la succession d’Ueli Maurer, Albert Rösti va devoir convaincre ces prochains jours ses collègues du Parlement. Dans La Matinale, le Bernois s’est dit favorable à la sortie des énergies fossiles, « mais il faut avoir des alternatives ».

Écouter l’interview (30.11.2022) : RTS

Albert Rösti proposé comme nouveau Président d’Auto Suisse

Albert Rösti sera proposé comme nouveau Président de l’Association des importateurs suisses d’automobiles, auto-suisse. La commission de sélection mise en place par le Comité directeur proposera aux membres d’auto-suisse d’élire le Conseiller national bernois lors de l’Assemblée générale du 17 mai 2022. L’actuel titulaire du poste, François Launaz, avait annoncé à la fin 2020 qu’il partirait à la retraite à cette date. Du point de vue du Comité directeur, Albert Rösti remplit parfaitement les conditions requises pour la présidence d’auto-suisse.

Article (27.01.2022) : auto.swiss

Les mandats gênants d’Albert Rösti

Le favori de la course au Conseil fédéral, Albert Rösti, représente le lobby du pétrole. La gauche ne lui privilégie pourtant pas son colistier Hans-Ueli Vogt, issu de l’aile dure de l’UDC.
La crise climatique autorise-t-elle l’élection d’un conseiller fédéral qui a représenté la branche pétrolière? Des scientifiques et activistes climatiques ont lancé la semaine un appel «Non au lobby du pétrole au Conseil fédéral», contre la candidature d’Albert Rösti à la succession d’Ueli Maurer.

Lire l’article (30.11.2022) : Le Courrier

Pour Albert Rösti, «il est faux de vouloir se passer d’un type d’énergie»

Dans un entretien aux journaux du groupe Tamedia, le candidat de l’UDC au Conseil fédéral se dit favorable aux énergies renouvelables, sans fermer la porte aux autres types d’énergie, dont le nucléaire.

Lire l’article (19.11.2022) : Le Temps

Appel à Berne pour que le Parlement n’élise pas Albert Rösti

Plusieurs dizaines de personnalités du monde scientifique, culturel et de la société civile demandent d’empêcher son accession au Conseil fédéral en raison des liens avec le monde du pétrole et de l’automobile.

Lire l’article (24.11.2022) : 20minutes, Le Matin

«Sa place est au tribunal plutôt qu’au Conseil fédéral», lance un Vert

Au lieu d’accéder au Conseil fédéral, Albert Rösti devrait être jugé, estime un conseiller municipal écologiste de Zurich. Par ses activités de lobbying et sa politique, l’élu bernois de l’UDC enfreint la Constitution, selon lui.

Lire l’article (1.12.2022) : Blick

L’appel : Résistance des milieux scientifiques, culturels et de la société civile contre le lobby pétrolier au Conseil fédéral

Pour toutes ces raisons, actif-trafiC pense que l’appel «NON au lobby du pétrole au Conseil fédéral!» doit être entendu par les parlementaires fédéraux afin que le 7 décembre, ils et elles fassent barrière à l’UDC et à son favori Albert Rösti.

Voir l’appel (24.11.2022) : actif-trafiC

Urgence climatique et Plan climat Vaud

Le podcast

Temps de lecture 5:48 minutes

 

Rien de tel qu’une bonne canicule à 35° en cet été 2022 pour me sortir de ma procrastination et décider de partir à la découverte du Plan climat vaudois 1re génération (juin 2020 / Réf. 1). Retranchée à l’intérieur, fenêtres et volets clos, je déroule.

Le bilan est inquiétant, le déni passé semble dépassé et du coup je respire. Le canton de Vaud fait face à un défi jamais vu. L’urgence climatique a été déclarée par le Grand Conseil en juin 2020. Ouf, nous allons enfin passer aux choses sérieuses, aux mesures drastiques et immédiates qu’appelle de ses vœux le dernier rapport du GIEC de février 2022. Plus que trois ans pour inverser la tendance !

L’objectif du plan climat vaudois est le suivant : atteindre une réduction de GES (gaz à effet de serre) entre 50% et 60% d’ici à 2030 (par rapport à 1990) et la neutralité carbone territoriale d’ici à 2050.

Comment nos autorités imaginent-elles atteindre cet objectif ? De la façon suivante : « L’effort consiste essentiellement à orienter, soutenir, renforcer et compléter les moyens engagés ». Bon, ce n’est pas gagné. Aucune mesure contraignante n’est prévue, il ne faut pas mécontenter l’électorat.

Qu’en est-il alors de la réduction urgentissime des 79 % de GES générés par les énergies fossiles, mobilité et chauffage des bâtiments confondus ? (Réf. 2)

Le Canton dit vouloir assumer une responsabilité en termes « d’accompagnement, de coordination et de cohérence des actions à mener ».  À titre d’exemple, nos élus prévoient donc d’inciter, d’accompagner, d’encourager la population à prendre les transports publics ou leur vélo ainsi qu’à acheter des voitures électriques. Cette dernière incitation me parait d’ailleurs être en contradiction avec la pénurie d’énergie annoncée. Allez comprendre. Dans le même temps, le nombre de voitures a considérablement augmenté sur notre territoire. Je m’interroge, les émissions grises sont-elles prises en compte dans les calculs ?

Et puis, aucune mention particulière n’est faite concernant la rénovation des bâtiments et la transition vers des chauffages moins polluants.

L’accroissement de la population que connait notre canton rend le défi de la réduction des émissions encore plus grand. Cependant, il faudrait continuer de développer, de générer de la croissance, d’y attirer de nouveaux habitants. Vous avez dit schizophrénie ? Inconscience ?  Cynisme ? Appât du gain ? Faire beaucoup moins avec beaucoup plus ? Vraiment ?

Autre mauvaise surprise ! Seules 12 mesures ont passé la rampe en lien avec le plan climat sur les 100 annoncées. Ces dernières ne sont d’ailleurs pas accessibles sur le site internet.

La population, les communes, les entreprises, les associations sont appelées à s’y mettre. Mais comment les informer afin de les inciter à bien faire ? Voilà ce qui est prévu : des conférences et des ateliers. Un fou rire nerveux me saisit. Ce ne peut être vrai !

Les professions de foi et les déclarations d’intention foisonnent dans ce plan, mais aucun calendrier précis d’application des mesures n’y est édicté, nous nageons dans le flou. Le plan climat 2e mouture est en préparation et devrait voir le jour en 2024, ce qui tombe bien. Les deux années restantes pour agir seront écoulées, génial. Là, je vais pleurer.

Jean-Pascal Delamuraz avait adapté le trait d’esprit d’un ancien conseiller fédéral à notre réalité locale : « Les vaudois se lèvent tôt, mais se réveillent tard ».

Alors que faire maintenant ? L’extrême urgence étant de faire baisser rapidement les GES ne pourrait-on pas décréter la piétonnisation des villes du canton et informer les propriétaires privés du chemin à prendre pour rénover leurs maisons et rendre les bâtiments les plus autonomes possibles en termes de chauffage et d’électricité ?

À quand des conférences de presse régulières sur l’urgence climatique ? Tenues conjointement par Christelle Luisier et Vassilis Venizelos pour le canton et Grégoire Junod et Natacha Litzistorf pour Lausanne. Leur silence sur ce sujet est tout bonnement assourdissant. Il est temps de dire la vérité à la population et de l’informer clairement de ce qu’il convient de faire tout de suite et non d’ici à quelques années. Du courage, du courage et encore du courage !

Pour terminer, je m’étonne également d’avoir appris par le biais de l’entreprise « Romande Énergie » (Réf. 3), et non par la voix de nos autorités, dans quelle situation difficile nous nous trouvons réellement à quelques mois de l’hiver.

J’ai chaud, très chaud et au moment de conclure je suis vraiment très inquiète. Nos institutions ne sont manifestement pas à la hauteur de l’enjeu. Il est temps de doter notre démocratie d’un outil supplémentaire qui permettra aux citoyennes et citoyens de ce canton de s’exprimer directement sur des thèmes qui sont dans l’impasse pour cause de blocage politique. Des assemblées citoyennes pourraient nous y aider !

Brigitte Nicod Krieger, le 17 août 2022

Références :

  1. Plan climat Vaud www.vd.ch/themes/environnement/climat/
  2. Plan climat, page 17 ; 202006_Plan_climat
  3. Webinaire, 8 juillet 2022 : Pénurie, hausse des prix, Ostral, pourquoi le marché de l’électricité s’emballe ?
    youtu.be/alwvGnEfS6U

Marche pour le climat : Maintenant, agir !

Le 3 septembre, 14h Lausanne

Nous ferons pencher la balance. Avec vous, nous serons des milliers.

Départ à 14h de la gare de Lausanne, avec un tracé habituel dans Lausanne pour une arrivée à la place de la Riponne.

Plus de détails : maintenant-agir.ch

 

10 POINTS CLÉS (GIEC, AR6 WG 1, 2 & 3)

Pour un réveil écologique nous propose une série de documents des plus intéressants et des infographies utiles.

  • 1er volet (Bases scientifiques)
  • 2ème volet (Adaptation aux conséquences)
  • 3ème volet (Réduction des émissions)

Ne manquez pas les liens en bas de page de l’article

Pour une meilleure qualité d’impression, voici les versions PDF

  • 10 points clés, AR6 WG1 – Infographie Pour un Réveil Écologique
  • 10 points clés, AR6 WG2 – Infographie Pour un Réveil Écologique
  • 10 points clés, AR6 WG3 – Infographie Pour un Réveil Écologique

Retrouvez les articles complets sur les 3 volets de ce dernier rapport du GIEC

  • 6E RAPPORT DU GIEC – KIT PRATIQUE, 1ER VOLET
  • 6E RAPPORT DU GIEC – SYNTHÈSE DU 2EME VOLET
  • 6E RAPPORT DU GIEC – DERNIER VOLET, PRÉSENTATION DU RAPPORT COMPLET

L’article

Version PODCAST par etatdurgence

Avec l’aimable autorisation de Pour un réveil écologique.

Le climat change plus vite que prévu

Interview Martine Rebetez, juin 2022

Transcription complète

C’est le premier jour de l’été aujourd’hui, mais on a l’impression qu’il avait pris de l’avance cette année, vu les fortes chaleurs qu’on subira encore jusqu’à ce soir, ça devrait redescendre un peu. Ensuite, des records de température ont été battus il y a encore quelques années.

On s’attendait à de tels phénomènes plutôt aux alentours de 2050.

Pluies torrentielles, vagues de chaleur, montée des eaux, feux de forêt se multiplient à travers le monde.

Presque chaque semaine, une étude nous dit que ces phénomènes extrêmes annoncés pour la deuxième partie du siècle vont finalement devenir réalité bientôt.

Bonjour, Martine Rebetez, vous êtes climatologues. Professeur à l’université de Neuchâtel, membre de l’Institut fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage.

Est-ce qu’un climat plus extrême dans son intensité, dans la fréquence des événements peuvent devenir la norme plus vite que prévu ?

Oui, si vous voulez le problème, enfin, ce qui détermine le moment où certaines températures vont survenir, c’est les quantités de gaz à effet de serre qui se trouvent dans l’atmosphère. Et ce qui s’est passé, c’est qu’entre 1990, où on a commencé à prendre des résolutions pour réduire ces émissions qui s’accumulent dans l’atmosphère chaque année un peu plus, on a énormément augmenté, chaque année, les quantités que les sociétés humaines émettent au lieu de les réduire.

Ce qui était attendu, c’est qu’on les réduise le plus possible, éventuellement le scénario le pire, c’était qu’on en reste aux quantités de 1990, c’est-à-dire 38 Gigas tonnes de CO2 chaque année rajouter dans l’atmosphère, émises en direction de l’atmosphère et puis on en est aujourd’hui plutôt à 60 et plus que 60.

Donc ce n’est pas que les modèles étaient faux, c’est qu’il ne prévoyait pas qu’on enverrait autant de CO2 dans l’atmosphère ?

Voilà, ce sont les différents scénarios qui étaient convenus, c’était, on va réduire un peu plus tôt, un peu plus tard des quantités plus importantes, moins importantes, ces scénarios sont restés les mêmes pour pouvoir continuer à travailler. Le pire des scénarios, c’est celui qu’on a appelé « business as usual », c’est-à-dire, on ne fait rien, mais en réalité, on n’a pas rien fait, on a fait pire et de pire, en pire.

Est-ce que maintenant on a ajusté ces modèles pour les prévisions des années ou des décennies à venir ?

Oui tous les cinq à sept ans les modèles sont réajustés par rapport aux quantités d’aujourd’hui, du jour, mais toujours dans l’idée de dire, « au pire on ne va pas réduire ».  Et finalement, parce que ce sont des décisions, ce sont les engagements qui sont pris par les pays. C’était l’engagement de Kyoto sur la base de 1990 qui n’a pas été tenue. C’était l’engagement de Paris qui n’a pas été tenu non plus. Donc à chaque fois on a des engagements qui disent « on va réduire, on va réduire » et en réalité on ne fait qu’augmenter.

Ce n’est pas seulement qu’on augmente chaque année les quantités qui sont émises. Il faut voir les gaz à effet de serre comme un total qui se trouvent dans l’atmosphère. Donc, on en accumule chaque année encore davantage. C’est comme si on accélère encore le processus.

Mais est-ce que les mesures politiques qui sont prises face à l’urgence climatique n’ont pas toujours un train de retard lorsqu’elles se basent sur des modèles qui sont déjà trop vieux ou déjà dépassés ?

Alors les modèles sont vraiment avérés juste, ce sont des scénarios.

Les engagements politiques, c’est une chose, mais le principal problème qu’on a aujourd’hui, c’est que tous les intérêts qui se trouvent dans les énergies fossiles, tous les intérêts à continuer à extraire ces énergies fossiles, ses intérêts financiers. Il y a énormément d’acteurs, ce sont des filières qui sont très larges et qui rapportent à beaucoup de milieux. Et évidemment, c’est une manne que ces milieux-là ne veulent pas perdre. Donc tout toutes les actions sont entreprises pour empêcher qu’on se tourne vers les énergies renouvelables, comme on espère le faire depuis trente ans.

Le processus se fait, c’est en train de s’engager. Mais le but avoué des pétroliers entre autres, c’était de retarder le processus au maximum, en semant le doute, non seulement sur l’importance des changements climatiques, mais aussi sur l’intérêt des actions. Et c’est ce que l’on continue à voir aujourd’hui, empêcher que ces actions prennent.

Et il y a toute la question de l’attribution. Est-ce qu’on a fait plus de progrès ? Je lisais dans Le Monde la semaine dernière un article qui nous disait qu’on a beaucoup progressé dans l’attribution des événements météorologiques spécifique au réchauffement climatique. Donc maintenant, on est capable de dire que tel événement est lié à ce phénomène plus global ?

Voilà, il y a encore vingt ans, on disait que certes, on prévoyait une augmentation typiquement des canicules, c’était quelque chose qui allait augmenter. Mais on ne pouvait pas dire si une canicule spécifique serait survenue auparavant ou pas. Et depuis la canicule de 2003 qui avait vraiment frappé les esprits dans notre pays et en Europe, c’est quelque chose qu’on a réussi à attribuer dans le sens où on a pu montrer que c’est un événement qui ne serait pas survenu si on n’avait pas eu autant de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Et aujourd’hui, la différence est telle par rapport à la situation qu’on avait avant ses émissions de gaz à effet de serre, que les événements extrêmes, pour la plupart, peuvent facilement être attribués sans aucun doute au changement climatique.

Alors en Suisse aussi le climat change plus vite que prévu. Est-ce que la Suisse va changer aussi plus vite que prévu ? Est-ce qu’on doit s’attendre à ce que le pays change dans sa physionomie, dans ce qui s’y passe ?

Oui, oui, elle est déjà en train de changer. Elles changent plus vite que prévu, comme partout ailleurs. Ce qui est bien visible, c’est les glaciers qui reculent beaucoup plus vite que ce qui était prévu et tout ce qui était imaginable. Les températures qui augmentent, ces canicules qu’on voit aujourd’hui, qui ne surviennent pas chaque année, en 2021 on avait cette variabilité typique de nos latitudes, c’était autre chose. Mais on a quand même eu, des situations de sécheresse et de canicule, beaucoup, beaucoup plus fréquemment, beaucoup moins de neige, la pluie à plus haute altitude en plein hiver. Donc tous ces phénomènes-là sont en train de se renforcer. La vitesse s’accélère.

On parlait hier sur cette antenne toute la journée de la société tout électrique, l’avènement du tout électrique. On aura besoin d’eau dans les barrages en Suisse pour ça, est-ce que dans dix, quinze, vingt ans, il y en aura encore ?

Oui, dans les barrages on a la fonte des glaciers qui ajoute une partie de l’eau qui peut être récoltée. On continuera à avoir des précipitations, que ce soit sous forme de pluie ou sous forme de neige. On n’aura, juste, pas la part de fonte des glaciers, mais elle est mineure dans l’approvisionnement des glaciers. Ce qui va beaucoup changer, c’est la saisonnalité, parce que la fonte de la neige se produit de plus en plus tôt. Et d’autant plus si on n’a pas la partie glaciers, ce sera beaucoup plus tôt dans l’été qu’on aura le maximum d’approvisionnement en eau.

Ce n’est pas tellement la question du manque d’eau dans l’absolu, mais vraiment de la gestion. Les barrages sont appelés à jouer des rôles qui vont être de plus en plus importants, pas seulement fournir de l’électricité, mais aussi réguler les quantités d’eau puisqu’aujourd’hui on parle de sécheresse et de canicule. Mais on va voir aussi de plus en plus souvent des précipitations très intenses, des inondations, des laves torrentielles et là, les barrages peuvent retenir une partie de l’eau à haute altitude.

Ils ont ce rôle à jouer. Merci beaucoup, Martine Rebetez, de vous être arrêté dans la matinale à très bientôt.

Merci au revoir.

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Voyages en Russie absolutiste – Vie et mort de quatre opposants

« Voyages en Russie absolutiste », de Jil Silberstein : quatre Russes face au despotisme

L’écrivain arpente la Russie à la suite de quatre figures de la résistance à l’autocratie. Le combat de Mikhaïl Lermontov, Vladimir Tan Bogoraz, Victor Serge et Anatoli Martchenko y apparaît plus actuel que jamais.

La parution de l’extraordinaire Voyages en Russie absolutiste, de l’écrivain franco-suisse Jil Silberstein, récit d’années d’enquête en Russie autour de la mémoire de quatre grandes figures d’opposants – Mikhaïl Lermontov, Vladimir Tan Bogoraz, Victor SergeAnatoli Martchenko –, offre une occasion unique d’entrer dans l’intimité de cet héroïsme-là, tel qu’il se déploie à travers l’histoire russe sur deux siècles, du règne de Nicolas Ier à nos jours.

Autocratie tsariste, totalitarisme soviétique, oppression poutinienne défilent

Lire l’article : www.lemonde.fr/livres/article/2022/04/14/ (1)

Jil Silberstein : « En Russie, les temps sont très sombres. Mais la flamme de la révolte n’est pas éteinte. Elle ne peut pas s’éteindre »

Jil Silberstein, l’auteur de « Voyages en Russie absolutiste », évoque l’espoir qui porte les Russes s’opposant, depuis deux siècles et aujourd’hui encore, aux pouvoirs en place, intolérants à toute parole dissidente.

Lire l’article : www.lemonde.fr/livres/article/2022/04/14/ (2)

Le livre aux éditions NOIR sur Blanc

Vaste enquête à travers la Russie d’aujourd’hui, Ôtez-moi ma médaille de chien se veut avant tout un hommage au combat acharné de quatre hommes confrontés – chacun à son époque – aux ravages de l’autocratie. Mais faire se côtoyer les destins de l’illustre poète Mikhaïl Lermontov (1814-1841), du révolutionnaire, propagandiste, anthropologue et romancier Vladimir Tan Bogoraz (1865-1936), de l’écrivain anarchiste Victor Serge (1890-1977), antistalinien, auteur de S’il est minuit dans le siècle, et d’Anatoli Martchenko (1938-1986), l’un des derniers dissidents russes à être mort en détention au Goulag, c’est aussi proposer une histoire informelle – encore que remarquablement documentée – de l’opposition à l’absolutisme russe sous toutes ses formes, de Catherine II à Vladimir Poutine. Enfin, à travers quatre « pèlerinages » de l’auteur – au Tatarstan, au Caucase, en Oural et jusqu’aux lointaines rives de la Kolyma –, c’est à la rencontre de « héros de notre temps » que le lecteur est invité.

Plus de détails leseditionsnoirsurblanc.fr/auteur/jil-silberstein/

Le Courrier 19.05.2022 : lecourrier.ch/2022/05/19/portrait-absolu-de-la-russie/

bonpote.com

Infographies du 6ème rapport du GIEC

L’excellent site bonpote.com nous propose de belles et claires infographies sur le 6ème rapport du Giec :

  • Les infographies du Groupe 1
  • Groupe de travail 2
  • Groupe de travail 3

Afin qu’elles ne soient pas perdues dans les réseaux sociaux, vous pouvez retrouver toutes les infographies du GIEC dans l’article. Elles représentent des compléments aux articles :

  • Une lecture rapide des infos : l’essentiel présenté en quelques idées ou chiffres.
  • Elles peuvent être partagées plus facilement, notamment sur les réseaux sociaux.
  • Elles peuvent être imprimées (au bureau, chez vous, etc.).

Tout se trouve ici :