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Palestine et Israël, bref historique

Dernière modification le 6-9-2025 à 17:30:12

Bref historique de l’an -4000 à 2025

De la préhistoire au début de l’époque romaine

–4000 à –1200 : Civilisations anciennes et âge du bronze

Les plus anciennes traces d’occupation agricole et urbaine se trouvent dans la région du Croissant fertile. Jéricho est l’une des villes les plus anciennes du monde (habitation attestée dès –8000, murailles vers –7000). Vers –3000, la région est intégrée aux échanges du Proche-Orient ancien, entre Égypte, Mésopotamie et Anatolie. Durant l’âge du bronze moyen (–2000 à –1550), des cités-États cananéennes prospèrent, mentionnées dans des archives égyptiennes et mésopotamiennes. Au Nouvel Empire égyptien (–1550 à –1200), la Palestine est sous influence égyptienne. (Encyclopedia Britannica)

–1200 à –600 : Israël ancien, royaumes et invasions

Vers –1200, arrivée des Philistins (côte sud, d’où vient le nom « Palestine »). Formation progressive des royaumes d’Israël et de Juda, associés dans la tradition biblique à David et Salomon (Xe s. av. J.-C.), bien que l’archéologie nuance fortement ces récits. VIIIᵉ–VIIᵉ siècles : expansion de l’Empire néo-assyrien, puis du néo-babylonien. En –586, Nabuchodonosor II détruit Jérusalem et le Premier Temple (exil dit « babylonien » des élites juives). (Ancient History Encyclopedia)

–539 à –332 : Empire perse achéménide

En –539, Cyrus II de Perse conquiert Babylone : les exilés juifs sont autorisés à revenir. Reconstruction du Second Temple (achevé vers –516). La Palestine est organisée en province (Yehud) de l’Empire perse. (Encyclopedia Britannica)

–332 à –63 : Période hellénistique

Conquête par Alexandre le Grand (–332). Après sa mort, domination partagée entre les Ptolémées (Égypte) et les Séleucides (Syrie). Révolte des Maccabées (–167 à –160) contre les Séleucides → instauration de la dynastie hasmonéenne (autonomie juive, env. –140 à –63). (Jewish Virtual Library)

–63 à 0 : Période romaine précoce

En –63, le général romain Pompée prend Jérusalem : la région devient une zone d’influence romaine. Installation de dynasties locales sous tutelle romaine (Hérode le Grand règne de –37 à –4). La fin de l’époque est marquée par les tensions sociales, religieuses et politiques qui préfigurent les conflits judéo-romains du Ier siècle. (Encyclopedia Britannica)

0 à 2025 : De la province romaine à la question palestinienne actuelle »

De l’Antiquité tardive à l’époque byzantine (Iᵉʳ–VIᵉ siècles)

À l’époque de l’an 0, le territoire relève de l’Empire romain (province de Judée, puis réorganisations successives). Après les révoltes judéennes (Iᵉʳ–IIᵉ s.), Rome renomme administrativement la région « Syria Palaestina ». À la fin de l’Antiquité, l’Empire romain d’Orient (byzantin) subdivise l’aire en Palaestina Prima, Secunda et Tertia (Salutaris), avec des centres comme Césarée, Scythopolis (Beit-She’an) ou Petra. (Encyclopedia Britannica)

Conquêtes arabo-musulmanes, croisades, Mamelouks (VIIᵉ–XVIᵉ siècles)

Au VIIᵉ siècle, les armées arabo-musulmanes conquièrent la région, qui s’insère ensuite dans différents califats. Les Croisades (XIᵉ–XIIIᵉ s.) établissent des États latins côtiers, alternant avec des reconquêtes musulmanes. À partir de 1250, les Mamelouks dominent durablement jusqu’au début du XVIᵉ siècle (transition vers l’Empire ottoman). (Synthèse historique courante.)

Période ottomane (1516–1917)

Les Ottomans contrôlent la région pendant quatre siècles. Les populations (arabes musulmans majoritaires, chrétiens, juifs, druzes, etc.) vivent dans un cadre administratif impérial, avec des villes-carrefours comme Jérusalem, Hébron, Naplouse, Jaffa, Gaza. (Synthèse académique classique.)

Fin XIXᵉ–début XXᵉ : nationalismes et mandat britannique (1917–1948)

La Déclaration Balfour (1917) soutient l’établissement en Palestine d’un « foyer national juif ». Après la Première Guerre mondiale, la Société des Nations confie à la Grande-Bretagne le Mandat sur la Palestine (1920). Les tensions intercommunautaires augmentent, sur fond d’immigrations, de conflits fonciers et d’aspirations nationales arabes et juives. En 1947, l’Assemblée générale de l’ONU adopte la résolution 181, recommandant le partage du territoire en deux États (arabe et juif) et un régime international pour Jérusalem. (Encyclopedia BritannicaNations Unies)

1948–1967 : guerre, création d’Israël et exil palestinien

En 1948, à la fin du Mandat, l’État d’Israël est proclamé. La guerre qui s’ensuit avec des armées arabes voisines entraîne l’exode/expulsion d’environ 700 000 Palestiniens (la « Nakba »). À l’armistice (1949), Israël contrôle plus de territoire que prévu par le plan de partage ; la Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est) passe sous administration jordanienne, et la bande de Gaza sous administration égyptienne. (Wikipédia)

1967 : guerre des Six-Jours et occupation

En juin 1967, Israël bat l’Égypte, la Syrie et la Jordanie et occupe la Cisjordanie, Jérusalem-Est, Gaza, le Golan et le Sinaï (restitué à l’Égypte en 1982). La Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza restent sous occupation militaire israélienne ; s’y développent, à partir des années 1970, des colonies civiles israéliennes (illégales au regard du droit international selon l’ONU). (Encyclopedia Britannica)

Années 1980–1990 : Intifada et processus d’Oslo

La première Intifada (1987–1993) conduit à la reconnaissance mutuelle Israël-OLP et aux Accords d’Oslo (1993). Ceux-ci prévoient une autonomie intérimaire palestinienne (Autorité palestinienne) sur des zones de Cisjordanie et Gaza, en plusieurs étapes, sans régler le statut final (Jérusalem, colonies, réfugiés, frontières). Les élections du Conseil législatif palestinien ont lieu en 1996. La seconde Intifada (2000–2005) met à mal le processus. (Nations UniesWikipédia2001-2009.state.gov)

2005–2013 : désengagement de Gaza, division Fatah/Hamas et blocus

En 2005, Israël se retire unilatéralement de la bande de Gaza (démantèlement des colonies et retrait des troupes stationnées à l’intérieur), tout en conservant le contrôle des frontières maritimes et aériennes et une maîtrise déterminante des passages terrestres avec l’Égypte et Israël. En 2006, le Hamas remporte les législatives palestiniennes ; en 2007, les affrontements Fatah/Hamas aboutissent à la prise de contrôle du Hamas sur Gaza, tandis que l’Autorité palestinienne gouverne principalement en Cisjordanie. Israël et l’Égypte imposent alors un blocus serré sur Gaza ; plusieurs guerres éclatent ensuite (2008–2009, 2012, 2014, etc.). (WikipédiaBrookings)

2014–2022 : statu quo conflictuel

En Cisjordanie se poursuivent l’occupation, l’extension de colonies et des frictions récurrentes ; à Gaza, cycles d’escalade et cessez-le-feu ponctuels s’enchaînent, sans accord politique global. (Synthèse.)

2023–2025 : du 7 octobre à la crise humanitaire majeure

Le 7 octobre 2023, une attaque du Hamas et d’autres groupes armés depuis Gaza tue environ 1 200 personnes en Israël et conduit à la prise d’otages. Israël lance une offensive militaire de grande ampleur à Gaza. Les juridictions internationales prennent des mesures exceptionnelles : le 26 janvier 2024 puis le 24 mai 2024, la Cour internationale de Justice (CIJ) ordonne des « mesures conservatoires » contraignantes pour prévenir un risque de génocide et faciliter l’aide humanitaire ; la procédure au fond se poursuit. Sur le terrain, la situation humanitaire se dégrade fortement : selon l’ONU (OCHA), les bilans communiqués par le ministère de la Santé à Gaza dépassent 63 000 morts palestiniens cumulés d’octobre 2023 à début septembre 2025, avec déplacements massifs, insécurité alimentaire extrême et destructions d’infrastructures. En Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, l’ONU recense aussi près d’un millier de Palestiniens tués (2023–mi-2025) dans le contexte de l’escalade. (WikipédiaCour Internationale de JusticeNations UniesHuman Rights WatchOCHA Territoire Palestinien OccupéUNRWA)

Diplomatie et statut international (2012–2025)

Depuis 2012, la Palestine est « État observateur non-membre » à l’Assemblée générale de l’ONU. La reconnaissance bilatérale progresse : au printemps 2024, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne reconnaissent l’État de Palestine, s’ajoutant à une majorité d’États membres de l’ONU (environ 147 au total début 2025). En 2025, de nouvelles initiatives européennes sont discutées autour de la reconnaissance et d’un cadre de reconstruction/gouvernance pour Gaza, sans règlement final du conflit. (WikipédiaopbAl JazeeraLe Guardian)

Repères chronologiques rapides
  • Iᵉʳ–IVᵉ s. : administration romaine ; réorganisations provinciales byzantines. (Encyclopedia Britannica)
  • VIIᵉ–XVIᵉ s. : califats, croisades, puis Mamelouks.
  • 1516–1917 : domination ottomane.
  • 1920–1948 : Mandat britannique ; 1947 : plan de partage ONU 181. (Encyclopedia Britannica)
  • 1948–1949 : guerre, création d’Israël, Nakba (~700 000 réfugiés). (Wikipédia)
  • 1967 : guerre des Six-Jours ; occupation de la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza. (Encyclopedia Britannica)
  • 1993 : Accords d’Oslo ; Autorité palestinienne. (Nations Unies)
  • 2005–2007 : désengagement d’Israël de Gaza ; division Fatah/Hamas ; blocus. (Wikipédia)
  • 2008–2014 : guerres récurrentes à Gaza.
  • 2012 : statut d’« État observateur » à l’ONU. (Wikipédia)
  • 2023–2025 : attaque du 7 octobre, guerre à Gaza, mesures de la CIJ, crise humanitaire majeure. (WikipédiaCour Internationale de Justice)
Notes d’usage
  • Les chiffres de victimes 2023–2025 évoluent régulièrement ; on se base ici sur les mises à jour les plus récentes de l’ONU (OCHA) au début septembre 2025. (OCHA Territoire Palestinien Occupé)

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